Et plus facile encore à prouver. Voulez-vous que nous en fassions essai sur quelques-uns des morceaux même les plus estimés ?
Très volontiers.
Commençons par ce Christ qui fait approcher de lui les petits enfants pour les bénir[1] (1). Où est la douceur et la noblesse qu’il aurait fallu fondre ensemble sur ce visage ?
Si ces qualités ne s’y rencontrent jamais et si cette figure est traditionnelle ?
C’est-à-dire qu’il fallait continuer de la rendre ignoble, imbécile et plate, parce qu’il est d’usage de la faire ainsi ! Et puis la couleur en est fausse, le dessin lourd, la draperie de réminiscence et sans goût, et cette grimace hideuse est à effrayer les petits enfants. C’est le tableau le plus français que je connaisse ; il est jaune, il est rouge, il est violet. Mais il faut espérer qu’un long séjour dans le pays des grands maîtres le corrigera. Ainsi soit-il.
Que trouvez-vous à redire à ce Saint Thibault[2] (3) ? À votre avis, n’est-il pas noblement et sagement composé ? N’est-il pas vigoureux de couleur et d’effet, et les détails n’en sont-ils pas dessinés avec justesse et vérité ?
Et c’est là tout ce que vous y voyez ?