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énorme à contre-signer pour madame votre mère. Il était à l’adresse d’un Pouillot de Vitry. Y a-t-il à Vitry quelqu’un de ce nom-là ?

Mais nos papiers de Calas ne viennent point. Damilaville n’est pas à son bureau ; il les aurait eus peut-être, et il aurait réparé la négligence du colporteur qui m’en avait promis deux exemplaires pour ce matin à neuf heures. Ce sera pour jeudi prochain.

Je vous écris ces dernières lignes sur le quai des Miramionnes, d’où je m’étais proposé d’aller dîner rue Royale ; mais le temps est bien vilain et il y a bien loin.


LXXIX.


À Paris, le 19 septembre 1762.


Pas un mot de vous depuis huit ou dix jours. C’est bien du temps pour un homme qui explique toujours votre silence par le défaut de votre santé. Lorsque je n’entends pas parler de vous aux jours accoutumés, je vous crois malade : retenez bien cela.

Je tiens notre négociation du vingtième pour faite. Cependant n’en ouvrez pas la bouche à madame votre mère que cela ne soit sûr ; il est déplaisant de tromper et d’être trompé. On nous remettra cette imposition pour trois ans, avec les années échues, s’il y en a (et il serait fort à souhaiter qu’il y en eût plusieurs). C’est tout ce que les ordonnances et la règle des bureaux permettent d’accorder. Il est vrai qu’au bout de trois ans on présente un nouveau placet pour trois autres années, et pour trois autres encore après celles-ci, et ainsi de suite, selon qu’on manque plus ou moins de prudence, et nous en manquerons beaucoup, laissez-nous faire.

On se porte un peu mieux ici ; plus de sang, plus de glaire ; mais une humeur diabolique à supporter pour moi, pour l’enfant pour les domestiques.

Enfin le saint frère est séparé de sa sœur ; cela s’est fort