Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XIX.djvu/312

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C’est un conte que le bel ange : il y a eu ici quelque rumeur ; mais il était question de tout autre chose.

Écoutez la bonne, la grande, l’heureuse nouvelle : Mme Therbouche est partie ; elle s’avance de dimanche au soir, entre neuf et dix, vers Bruxelles, dans une chaise de poste ; car elle n’a jamais voulu honorer la diligence de sa personne. Il y a cent autres traits de puérile vanité de cette force-là.

Je suis chargé de l’achat de tous les tableaux Gaignat, et je vais y procéder.

Je vous ai dit que Grimm m’avait fait bien du mal.

Hier, ce fut la répétition de la même scène avec le Baron.

Ces gens-là ne veulent pas que je sois moi ; je les planterai tous là, et je vivrai dans un trou : il y a longtemps que ce projet me roule par la tête.

Damilaville est moribond. Plus de force, pas même pour faire un pas. Plus d’appétit ; nausées, défaillances, et abandon de médecin.

Je ne saurais vous répondre sur l’histoire des portraits : je ne sais plus ce que c’est. Aussi y a-t-il toujours une bonne quinzaine entre mes lettres et os réponses ! Voulez-vous parler de la mystification ? Les embarras d’un départ prochain ont tout suspendu, et le départ tout réduit à rien. Il ne nous reste de cela qu’une scène excellente, l’attente trompée de trois ou quatre autres, mais point de portraits.

Je n’ai point vu M. Trouard. J’attends toujours sa visite promise par l’abbé. S’il ne vient pas, j’irai.

Ce dîner, je crois vous l’avoir dit, était un guet-apens où j’aurais bien donné sans un de ces hasards de ce pays-ci. Je devais me trouver en tête-à-tête avec Mme de Coaslin. Cela s’est éventé par la Guimard qui le savait, et qui le confia à un libertin de sa société qui m’en avertit. Ô la belle contrée où un libertin tient un philosophe par la main, et où la duchesse n’est séparée de la fille que par un intermédiaire commun qui dit souvent à la fille ce qu’il laisse ignorer à la duchesse !

J’espère quelquefois que M. Trouard veut me présenter la nomination de l’abbé ; c’est un tour tout à fait à la façon de l’autre : il faut voir, et ne pas le leurrer de fausses espérances.

Perdez, madame, perdez au trictrac tant qu’il vous plaira, mais n’allez pas gagner au whist ; cela ne serait pas honnête.