Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XVII.djvu/493

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lui.

Vous ne savez pas combien vous êtes bon.

moi.

Mais, en revanche, je sais combien vous l’êtes peu. À quel propos aussi me faire cet impertinent apologue de la fourmi et du fourmilion ?

lui.

Vous pensez encore à cela ?

moi.

Si j’y pense ! cet apologue pouvait me coûter fort cher : il ne fallait que le différer jusqu’aujourd’hui, par exemple.

lui.

Le conseil est bon et j’en userai. Imaginerez-vous que dans l’état déplorable où vous me voyez j’ai fait un livre ?

moi.

Une satire contre un bienfaiteur ?

lui.

Ah ! l’horreur !

moi.

C’est donc une apologie des persécuteurs ou des sangsues de la nation ?

lui.

Ah ! ah !

moi.

Mais n’est-ce pas au moment où je vous empêchais de mourir de faim au coin d’une borne, ou sur la paille dans une prison, que vous avez fait imprimer les Zélindiens ?

lui.

Qu’est-ce que cela ?