Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XVII.djvu/494

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moi.

Une satire contre mes amis et moi.

lui.

Et de qui cette satire ?

moi.

De vous.

lui.

Cela n’est pas possible.

moi.

Vous êtes un impudent. Songez donc que vous me l’aviez lue manuscrite ! Allons donc, à votre rôle ! Il ne faut pas me dire : « Je ne sais pas ce que c’est que les Zélindiens », mais : « Il est vrai que j’ai fait cette satire. Que voulez-vous ? Je n’avais pas le sol, et ce coquin d’Hérissant, qui court après tout ce qu’on écrit contre les encyclopédistes, m’en offrait quatre louis ». Je suis homme à me payer de ces raisons. Si je fais la sottise de réchauffer un serpent, je ne serai pas surpris qu’il me pique.

lui.

Il fait un froid de diable. Si nous entrions au café ?

moi.

Serviteur.

lui.

Ma foi ! vous êtes un rare corps. Entrons un moment. J’ai un plaisir infini à causer avec vous.

moi.

Moi, je ne saurais souffrir les gens sans caractère. Quand on a le vice, encore faut-il savoir en tirer parti.

lui.

Entrons un moment et vous m’apprendrez tout cela.

moi.

Serviteur.