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bibliothèque de l’Ermitage, sévèrement fermée pendant tout le règne de Nicolas Ier ? Ou plutôt sont-ce les originaux mêmes possédés par Grimm qu’il céda à Paulin ? Il ne peut être question de copies pour un prix aussi élevé que celui dont il fait mention dans une lettre d’affaires, adressée à Beuchot et communiquée par M. Olivier Barbier :


Odessa, 21 octobre 1839.

« …Votre obligeance, qui ne calcule point la peine et les embarras, me porte à vous demander encore un second service qui est la suite de celui que vous me rendîtes en 1829 au sujet des manuscrits de Diderot. Paulin, associé de Sautelet, qui se brûla bientôt après la cervelle, en fit l’acquisition. Je joins ici le traité que je fis avec le premier et quelques lettres, soit de lui, soit de Didot, qui ont rapport à cette affaire[1]. Vous verrez que je n’ai fait aucune poursuite lorsque M. Paulin m’a annoncé la catastrophe de son associé et que j’avais écrit à M. Didot de s’en abstenir.

« Veuillez aussi remarquer que, cédant aux larmes et aux prières de M. Paulin, je consentis le 10 de septembre à lui rendre un billet de 3,000 francs en diminution du prix dont nous étions convenus[2], suivant l’acte du 31 août que je joins ici. A-t-on jamais vu un négociant revenir sur une convention faite et signée en toute connaissance de cause ? Je cédai et j’en fus blâmé par le C. Lasteyrie et mes autres amis....... »

Outre les lettres à Mlle Volland, le Paradoxe sur le comédien, les Voyages à Bourbonne et Langres, une partie des lettres à Falconet, la Promenade du Sceptique, l’Entretien avec d’Alembert et le Rêve de d’Alembert étaient offerts pour la première fois au public. M. Jules Taschereau s’était chargé de surveiller l’impression[3] ; mais il fut interrompu dans cette publication, comme dans celle de Grimm, par la révolution de 1830 et pria M. A. Chaudé, son ami, de les terminer toutes deux. Nous avons vu que M. Walferdin avait prêté son concours à celui-ci pour l’annotation des lettres à Falconet et des deux Voyages.

Le trésor découvert et vendu par Jeudy-Dugour n’était pas épuisé, puisqu’en 1834 la Revue rétrospective put encore faire connaître comme inédits : Est-il bon Est-il méchant ? les notices sur Michel Van Loo et sur Rouelle, les Trois Chapitres. Un tirage à part de la célèbre comédie présentée dès cette époque par M. Paulin au Théâtre-Français, qui ne prit même pas la peine de la lire, fut joint alors au tome IV des

  1. Nous ne les avons pas.
  2. C’est nous qui soulignons.
  3. Les notes de la première édition que nous avons conservées sont signées d’un (T.).