Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XX.djvu/72

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qui ont parlé et si mal parlé de la médaille que le sénat vous a décernée.

Je vous ai envoyé un petit livret dont tous les paragraphes peuvent entrer dans le catéchisme moral que Sa Majesté Impériale désire.

Vous recevrez incessamment deux exemplaires de l’ouvrage de l’abbé Raynal qui a déjà paru en France et qui doit paraître incessamment ici. Cette nouvelle édition est divisée par chapitres, augmentée de cartes géographiques, et d’un volume de plus.

J’ai entre les mains un billet de mille écus, payables à l’ordre du docteur Clerc au commencement de l’année prochaine ; tâchez de le déterminer à m’instruire sur ce qu’il veut que je fasse de ce billet.

Je ne vous dis rien du reste de vos commissions, ni de celles de M. le comte de Munich, et pas davantage de celles de Sa Majesté Impériale ; pour m’en acquitter à votre gré et au mien, il faut que je sois en France.

En buvant ici la santé de M. le vice-chancelier, nous buvons aussi la vôtre ; et nous nous flattons quelquefois que vous en faites autant de votre côté.

N’oubliez pas, monsieur le général, de renouveler à Sa Majesté Impériale les témoignages de mon respect, de mon entier dévouement et de la reconnaissance éternelle que je lui dois pour toutes les bontés dont elle a bien voulu m’honorer. Je ne voudrais pas pour tout ce que je possède n’avoir pas fait le voyage de Pétersbourg. J’ai tant écrit de cette grande et digne souveraine, depuis que je suis ici, que quand la fin de votre ouvrage me permettra de revoir mon pays et les miens, il ne me restera plus qu’à retourner de toutes les façons que mon cœur m’inspirera ce que j’en ai dit. Je me trompe, avec un peu de mémoire, je retrouverai encore beaucoup de traits qui me seront échappés, et je ne serai de longtemps dans le cas de me répéter.

Envoyez-moi bien scrupuleusement toutes les choses que vous m’avez promises ; surtout n’oubliez aucune de celles qui peuvent attester à mes compatriotes l’excellence de l’éducation que vous donnez à vos jeunes demoiselles, et leurs succès étonnants en tout genre. Songez que j’aurai à persuader des gens qui par mille raisons ne seront pas fort disposés à m’en croire, quoique j’aie pris toutes précautions pour les empêcher