de détourner mon éloge de l’exacte vérité, et de l’imputer à la reconnaissance et à la vénalité.
Présentez mon respect à Mme et Mlle Lafont et à leurs très-aimables élèves. Je garde très-précieusement les leçons dont elles m’ont honoré avant mon départ.
J’attends des dessins que je puisse joindre à ces lettres.
J’embrasse de tout mon cœur, si toutefois ils veulent bien me le permettre, et M. le comte de Munich, et M. le vice-chancelier et Mlle Anastasia, et Mme Clerc et le docteur ; qui sait si la fantaisie de vous aller voir ne me reprendra pas quelque jour ? Je ne crains plus la fatigue des voyages ; je suis réconcilié avec votre climat ; et vous m’avez tous diablement gâté par votre indulgence ; quand je dis tous, vous pensez bien que je n’en excepte pas Sa Majesté Impériale.
Portez-vous bien ; je ne connais rien dans ce monde dont un homme qui a pour soi l’attestation du censeur que la nature a placé au-dessous de la mamelle gauche puisse se laisser affecter jusqu’à un certain point. Faites le bien ; faites-le avec cette merveilleuse opiniâtreté que le ciel vous a donnée, ayez bon appétit ; buvez, mangez et dormez bien, jusqu’à ce que le dernier sommeil vienne fermer les yeux d’un excellent citoyen, et donner des regrets à sa nation. Monsieur le général, il faut être mort pour obtenir justice des vivants, cela est fâcheux ; mais comme tous les hommes distingués ont subi ce sort, vous aurez la bonté de vous y soumettre.
Je suis, etc.
LXV
- Monsieur le général,
Votre édition va son train. Vous avez reçu l’esquisse du petit catéchisme moral. Vous recevrez incessamment la nouvelle
- ↑ Inédite. Communiquée par M. le Baron de Boyer de Sainte-Suzanne.