rissent des tiges d’angélique, sans en être incommodés, au rapport de Bauhin & de Linnæus. (N)
* Prenez demi-once d’angélique, autant de canelle, le quart d’une once de girofle, autant de mastic, de coriandre, & d’anis vert, demi-once de bois de cedre ; concassez le tout dans un mortier ; mettez ensuite infuser dans une quantité suffisante d’eau-de-vie, pendant vingt-quatre heures ; distillez au bain-marie ; ayez de l’eau-de-vie nouvelle ; mettez sur cette eau-de-vie l’essence obtenue par la distillation ; ajoûtez de l’ambre, du musc & de la civette, & vous aurez l’eau d’angélique.
Otez les feuilles ; pelez les tiges que vous choisirez fraîches & grosses ; coupez-les d’une longueur convenable ; jettez-les dans l’eau fraîche ; passez-les de cette eau dans une autre que vous ferez bouillir à gros bouillons : c’est ainsi que l’angélique se blanchit ; on s’apperçoit que les cardons sont assez blancs, quand ils s’écrasent entre les doigts. Tirez-les de cette eau ; passez-les à l’eau fraîche ; laissez-les égouter : mettez-les bien égoutés dans une poesle de sucre clarifié ; qu’ils y prennent plusieurs bouillons : écumez-les pendant qu’ils bouillent ; & quand ils auront assez bouilli, & qu’ils auront été assez écumés, mettez le tout dans une terrine. Le lendemain, séparez ce sirop ; faites-le cuire, puis le répandez sur les cardons : quelques jours après, séparez encore le sirop que les cardons auront déposé ; faites-le cuire à la petite perle, & le répandez derechef sur les cardons. Séparez une troisieme fois le restant du sirop ; faites-le cuire à la grosse perle ; ajoûtez-y du sucre ; déposez-y vos cardons, & faites-les bouillir : cela fait, tirez-les ; étendez-les sur des ardoises ; saupoudrez-les de beaucoup de sucre ; & faites-les sécher à l’étuve.
Angélique, en Grec Ἀγγελικὴ, (Hist. anc.) c’étoit une danse fort en usage parmi les anciens Grecs dans leurs fêtes. Voyez Danse. Elle étoit ainsi appellée du Grec ἄγγελος, nuntius, messager, parce que suivant Pollux, les danseurs étoient vêtus en messagers. (G)
Angélique, s. f. (terme de Luth.) sorte de guitarre qui a 10 touches, & 17 cordes accordées de suite selon l’ordre des degrés diatoniques du clavecin. La 17e corde est à l’unisson du huitieme pié ou du C-sol-ut des basses du clavecin ; & la chanterelle ou premiere est à l’unisson du mi du clavecin qui précéde la clef de G-ré-sol. Voyez la table du rapport & de l’étendue des instrumens de musique. Cet instrument est de la classe de ceux qu’on appelle instrumens à pincer, comme le luth, la guitarre, &c. dont il differe peu par sa figure. Voyez Guitarre, & Planche de Lutherie.
Angéliques, s. m. pl. (Hist. mod.) ancien Ordre de Chevaliers institués en 1191 par Isaac Ange Flavius Comnene, Empereur de Constantinople. Voyez Chevalier & Ordre
On les divisoit en trois classes, mais toutes sous la direction d’un Grand-Maître. Les premiers étoient appellés torquati, à cause d’un collier qu’ils portoient ; ils étoient au nombre de 50 : les seconds s’appelloient Champions de Justice, & c’étoient des Ecclésiastiques ; le reste étoit appellé Chevaliers servans. (G)
ANGELITES, s. m. pl. (Théolog.) Hérétiques ainsi nommés d’un certain lieu d’Alexandrie, qu’on appelloit Agelius ou Angelius, où ils s’assembloient. Ils suivoient les erreurs de Sabellius : Voyez Nicéphore, L. XVIII. c. 49, & Pratéole, au mot Angelites : mais ces auteurs ne sont pas de fort bons garans. (G)
ANGELOT, s. m. (Commer.) espece de monnoie qui étoit en usage en France vers l’an 1240, & qui valoit un écu d’or fin ; il y en a eu de divers poids & de diverses valeurs. Ces pieces de monnoie
portoient l’image de S. Michel, tenant une épée à la main droite, à la gauche l’écusson de France chargé de trois fleurs de lis, & ayant à ses piés un serpent ou dragon. On en voyoit du tems de Louis XI. Il y en a eu d’autres avec la figure d’un Ange qui portoit les écus de France & d’Angleterre, & qu’on croit avoir été frappés sous le regne d’Henri VI. Roi d’Angleterre, lorsque ce Prince étoit maître de Paris. Ces derniers angelots ne valoient que quinze sous : on sent assez que ces pieces de monnoie tiroient leur nom de l’Ange, dont elles portoient l’empreinte. (G)
* L’Angelot, monnoie d’or d’Angleterre, est fort rare ici ; son poids est de quatre deniers, & son titre de vingt-trois carats & vingt-cinq trente-deuxiemes ; il vaut quinze livres cinq sous trois deniers.
L’angelot, monnoie d’argent, est au titre de dix deniers vingt-un grains ; il vaut quatorze sous cinq deniers de France.
Angelot de Bray, s. m. (Œcon. rust.) petit fromage gras, dressé dans des éclisses en cœur ou quarré, qui lui donnent cette forme. Il s’appelle angelot de Bray, parce qu’il se fait dans le pays de Bray. Voyez Fromage.
ANGELUS, s. m. (Théol.) priere que récitent les Catholiques Romains, & surtout en France, où l’usage en fut établi par Louis XI. qui ordonna qu’à cet effet on sonneroit une cloche trois fois par jour, le matin, à midi, & le soir, pour avertir de réciter cette priere en l’honneur de la Sainte Vierge.
Elle est composée de trois versets, d’autant d’ave Maria, & d’un oremus. On l’appelle Angelus, parce que le premier verset commence par ces mots : Angelus Domini nuntiavit Mariæ, &c. (G)
ANGEMME, s. f. (terme de Blason.) fleur imaginaire, qui a six feuilles semblables à celles de la quinte-feuille, si ce n’est qu’elles sont arrondies, & non pas pointues. Plusieurs croyent que ce sont des roses d’ornement, faites de rubans, de broderie, ou de perles. Ce mot vient de l’Italien ingemmare, orner de pierreries : on dit aussi angene & angenin. (V)
* ANGERBOURG, (Géog. mod.) petite ville de Prusse dans le Bartenland, avec un château, sur la riviere d’Angerap.
* ANGERMANIE, & ANGERMANLAND, (Géog. mod.) province de Suede, & l’une de celles qu’on appelle Nordelles, au midi de la Laponie.
* ANGERMANLAND-LAPMARCK, contrée la plus méridionale des dix parties de la Laponie Suédoise.
* ANGERMANN-FLODT, grande riviere de Suede, qui a sa source dans la Laponie, traverse l’Angermanie, & se jette dans le golfe de Bothnie.
* ANGERMOND, (Géog. mod.) petite ville de Brandebourg, sur la Welse. Il y en a une autre de même nom au Duché de Curlande, sur la mer Baltique.
* ANGERONALES (Myth.) fêtes instituées en honneur d’Angerone, la Déesse de la peine & du silence. Elles se célébroient le 21 Décembre.
* ANGERONE, s. f. (Myth.) Divinité que les Romains invoquoient dans la peine : ils l’avoient placée sur l’autel de la déesse du plaisir.
* ANGERS (Géog. mod.) ville de France, capitale du duché d’Anjou, un peu au-dessus de l’endroit où la Loire & la Sarte entrent dans la Mayenne. Long. 17d. 6′. 8″. lat. 47d. 28′. 8″.
* ANGHIERA (Geog. mod.) petite ville d’Italie, dans le duché de Milan, sur le bord oriental du Lac majeur. Long. 26. 5. lat. 45. 42.
* ANGHIVE, s. m. (Hist. nat.) arbre de l’île de Madagascar, qui produit, dit-on, un fruit rouge, agréable au goût, & bon dans la gravelle & les ar-