tant de quelques articles que l’on tire juste. On dit, j’ai un appoint de telle somme à tirer sur un tel lieu.
Voyez sur ce mot Samuel Ricard dans son traité général du Commerce, imprimé à Amsterdam en 1700, pag. 509 ; & le dict. du Commerce de Savary, tom. I. pag. 681.
Appoint signifie aussi la même chose que passe dans les payemens qui se font comptant en especes, c’est-à-dire ce qui se paye en argent si le payement se fait en or, ou en petite monnoie s’il se fait en argent, pour parfaire la somme qu’on paye & la rendre complete. Savary, dict. du Comm. tom. I. p. 682. (G)
APPOINTÉ, adj. m. (Art mil.) Un fantassin appointé, c’est celui qui reçoit une paye plus forte que les autres soldats, en considération de son courage, ou du tems qu’il a servi. V. Anspessade. (Q)
Appointé ou Morte paye, (Marine.) c’est un homme qui étant à bord ne fait rien s’il veut, quoique sa dépense & ses mois de gages soient employés sur l’état d’armement ; en quoi il differe du volontaire, qui ne reçoit aucune paye. (Z)
Appointé, en terme de Blason, se dit des choses qui se touchent par leurs pointes : ainsi deux chevrons peuvent être appointés : trois épées mises en pairle, peuvent être appointées en cœur ; trois fleches de même, &c.
Armes en Nivernois, de gueules à deux épées d’argent, appointées en pile vers la pointe de l’écu, les gardes en bande & en barre, à une rose d’or en chef entre les gardes, & une engrêlure de même autour de l’écu. (V)
Appointé & joint. Voyez ci-dessous Appointement.
APPOINTEMENT, s. m. en termes de Palais, est un reglement ou jugement préparatoire qui fixe & détermine les points de la contestation, les qualités des parties, & la maniere dont le procès sera instruit, lorsqu’il n’est pas de nature à être jugé à l’audience, soit parce que sa décision dépend de quelque question qui mérite un examen sérieux, ou parce qu’il contient des détails trop longs, ou parce que les parties de concert demandent qu’il soit appointé, c’est-à-dire instruit par écritures & jugé sur rapport. V. Ecritures & Rapport.
Les appointemens des instances appointées de droit, ne sont point prononcés à l’audience, on les leve au greffe : telles sont les instances sur des comptes, sur des taxes de dépens où il y a plus de trois croix ; les appels de jugemens intervenus dans des procès déjà appointés en premiere instance ; les causes mises sur le rôle pour être plaidées, qui n’ont pû être appellées dans l’année, &c. Voyez Rôle, Dépens.
Il y a plusieurs sortes d’appointemens : l’appointement en droit, qui est celui qui se prononce en premiere instance : l’appointement à mettre, lequel a lieu ès matieres sommaires, & ne s’instruit pas autrement qu’en remettant les pieces du procès à un rapporteur que le même jugement a dû nommer : l’appointement à écrire & produire, & donner causes d’appel, comme quand on appointe une cause sur le rôle de la Grand-Chambre : l’appointement en faits contraires, qui est un délai pour vérifier des faits sur lesquels les parties ne sont pas d’accord : l’appointement à oüir droit, qui a lieu en matiere criminelle, lorsqu’après le recollement & la confrontation le procès ne se trouve pas suffisamment instruit : l’appointement en droit & joint, est celui par lequel on a joint une demande incidente avec la demande principale, pour être jugées l’une & l’autre par un seul & même jugement.
Appointement de conclusion, est un arrêt de reglement sur l’appel d’une sentence rendue en procès par écrit. Voyez Conclusion. (H)
Appointemens, pension ou salaire accordé par les grands aux personnes de mérite ou aux gens à ta-
service. Voyez Honoraire.
On se sert communément en France du mot d’appointemens ; par exemple, on dit le Roi donne de grands appointemens aux officiers attachés à son service.
Les appointemens sont différens des gages, en ce que les gages sont fixes & payés par les thrésoriers ordinaires, au lieu que les appointemens sont des gratifications annuelles accordées par brevet, pour un tems indéterminé, & assignées sur des fonds particuliers. (G)
APPOINTER, terme de Corroyeur, c’est donner la derniere foule aux cuirs pour les préparer à recevoir le suif ; il est tems d’appointer ce cuir de vache.
APPOINTEUR, s. m. se dit dans un sens odieux de juges peu assidus aux audiences, & qui n’y viennent guere que quand il est besoin de leur voix pour faire appointer le procès d’une partie qu’ils veulent favoriser.
Ce terme se dit aussi de toutes personnes qui s’ingerent à concilier des différends & accommoder des procès. (H)
APPONDURE, s. f. terme de riviere ; mot dont on se sert dans la composition d’un train ; c’est une portion de perche employée pour fortifier le chantier lorsqu’il est trop menu.
APPORT du sac ou des pieces ; c’est la remise faite au greffe d’une cour supérieure, en conséquence de son ordonnance, des titres & pieces d’un procès instruit par des Juges inférieurs dont la jurisdiction ressortit à cette cour ; & l’acte qu’en délivre le greffier s’appelle acte d’apport.
On appelle de même celui que donne un notaire à un particulier qui vient déposer une piece, ou un écrit sous seing-privé dans son étude, à l’effet de lui donner une date certaine.
Apport se dit aussi, dans la coûtume de Reims, de tout ce qu’une femme a apporté en mariage, & de ce qui lui est échû depuis, même des dons de nôces que son mari lui a faits.
Apport, dans quelques autres coûtumes, se prend aussi pour rentes & redevances, mais considérées du côté de celui qui les doit. (H)
APPORTAGE, s. m. terme de riviere, qui désigne & la peine & le salaire de celui qui apporte quelque fardeau.
APPOSITION, s. f. terme de Grammaire, figure de construction, qu’on appelle en Latin epexegesis, du Grec ἐπεξήγησις, composé d’ἐπὶ, préposition qui a divers usages, & vient d’ἔπω, sequor ; & d’ἐξήγησις, enarratio.
On dit communément que l’apposition consiste à mettre deux ou plusieurs substantifs de suite au même cas sans les joindre par aucun terme copulatif, c’est-à-dire, ni par une conjonction ni par une préposition : mais, selon cette définition, quand on dit la foi, l’espérance, la charité sont trois vertus théologales ; saint Pierre, saint Matthieu, saint Jean, &c. étoient apôtres : ces façons de parler qui ne sont que des dénombremens, seroient donc des appositions. J’aime donc mieux dire que l’apposition consiste à mettre ensemble sans conjonction deux noms dont l’un est un nom propre, & l’autre un nom appellatif, ensorte que ce dernier est pris adjectivement, & est le qualificatif de l’autre, comme on le voit par les exemples : ardebat Alexim, delicias Domini ; urbs Roma, c’est-à-dire, Roma quæ est urbs : Flandre, théatre sanglant, &c. c’est-à-dire qui est le théatre sanglant, &c. ainsi le rapport d’identité est la raison de l’apposition. (F)
Apposition, s. f. c’est l’action de joindre ou d’appliquer une chose à une autre.
Apposition se dit en Physique, en parlant des corps qui prennent leur accroissement par leur jonction