des regles sures. L’homme prudent ne regarde pas la faveur des grands comme un bien assûré. Il faut douter de tout ce qui n’est pas certain ; se méfier de tout ce qui n’est pas sûr ; rejetter tout fait qui n’est pas bien assûré. Syn. Franc.
Assûré, adj. terme de Commerce de mer. Il signifie le propriétaire d’un vaisseau ou des marchandises qui sont chargées dessus, du risque desquelles les assûreurs se sont chargés envers lui, moyennant le prix de la prime d’assûrance convenue entre eux. On dit en ce sens, un tel vaisseau est assûré, pour faire entendre que celui qui en est le propriétaire l’a fait assûrer : ou un tel marchand est assûré, pour dire qu’il a fait assûrer ses marchandises.
L’assûré court toûjours risque du dixieme des marchandises qu’il a chargées, à moins que dans la police il n’y ait déclaration expresse qu’il entend faire assûrer le total. Mais malgré cette derniere précaution, il ne laisse pas que de courir le risque du dixieme, lorsqu’il est lui-même dans le vaisseau, ou qu’il en est le propriétaire. Ordonnance de la Marine du mois d’Août 1681. (G)
Assûré des piés, (Manége.) les mulets sont si assûrés des piés, que c’est la meilleure monture qu’on puisse avoir dans les chemins pierreux & raboteux. (V)
ASSURER, affirmer, confirmer, (Grammaire.) on assûre par le ton dont on dit les choses. On les affirme par le serment : on les confirme par des preuves. Assûrer tout, donne l’air dogmatique. Tout affirmer, inspire de la méfiance. Tout confirmer, rend ennuyeux. Le peuple qui ne sait pas douter, assûre toûjours. Les menteurs pensent se faire plus aisément croire, en affirmant. Les gens qui aiment à parler, embrassent toutes les occasions de confirmer. Un honnête-homme qui assûre mérite d’être crû ; il perdroit son caractere, s’il affirmoit à l’aventure ; il n’avance rien d’extraordinaire, sans le confirmer par de bonnes raisons.
Assurer, terme de Commerce de mer. Il se dit du trafic qui se fait entre marchands & négotians, dont les uns moyennant une certaine somme d’argent, qu’on nomme prime d’assûrance, répondent en leur nom des vaisseaux, marchandises & effets que les autres exposent sur la mer. On peut faire assurer la liberté des personnes, mais non pas leur vie. Il est néanmoins permis à ceux qui rachetent des captifs, de faire assûrer sur les personnes qu’ils tirent de l’esclavage, le prix du rachat, que les assûreurs sont tenus de payer, si le racheté faisant son retour est pris, ou s’il périt par autre voie que par sa mort naturelle. Les propriétaires des navires, ni les maîtres ne peuvent faire assûrer le fret à faire de leurs bâtimens, ni les marchands le profit esperé de leurs marchandises, non plus que les gens de mer leur loyer. Ordonnance de la Marine du mois d’Août 1681. (G)
Assûrer son pavillon, (Marine.) c’est tirer un coup de canon en arborant le pavillon de sa nation. Voyez Assûrance, coup d’assûrance. (Z)
Assûrer la bouche d’un cheval (Manége.) c’est accoûtumer celui que la bride incommode à en souffrir l’effet, sans aucun mouvement d’impatience. Assûrer les épaules d’un cheval, c’est l’empêcher de les porter de côté. (V)
Assûrer un oiseau de proie, c’est l’apprivoiser, & empêcher qu’il ne s’effraye.
Assûrer une couleur, (Teinture.) c’est la rendre plus ténace & plus durable. On assûre l’indigo par le pastel. Pour cet effet, on n’en met pas au-delà de six livres sur chaque grosse balle de pastel : mais ce n’est pas seulement en rendant les couleurs plus fines, & en prenant des précautions dans le mêlange des ingrédiens colorans, qu’on assûre les couleurs ; il faut encore les employer avec intelligence. Par exemple, la couleur est moins assûrée dans les étoffes teintes
après la fabrication, que dans les étoffes fabriquées avec des matieres déjà teintes. Il n’est pas nécessaire de rendre raison de cette différence ; elle est claire.
Assûrer le grain, (terme de Courroyeur.) c’est donner au cuir la derniere préparation qui forme entierement ce grain, qu’on remarque du côté de la fleur dans tous les cuirs courroyés, soit qu’ils soient en couleur ou non. Quand le grain est assûré, il ne reste plus d’autre façon à donner au cuir que le dernier lustre. Voyez Courroyer.
ASSURETTE, s. f. (terme de Commerce de mer usité dans le Levant.) Il signifie la même chose qu’assûrance. Voyez ci-dessus Assurance. (G)
Assûreur, s. m. (terme de Commerce de mer,) il signifie celui qui assûre un vaisseau ou les marchandises de son chargement, & qui s’oblige moyennant la prime qui lui est payée comptant par l’assûré, en signant la police d’assûrance, de réparer les pertes & dommages qui peuvent arriver au bâtiment & aux marchandises, suivant qu’il est porté par la police. On dit en ce sens, un tel marchand est l’assûreur d’un tel vaisseau & de telles marchandises. Les assûreurs ne sont point tenus de porter les pertes & dommages arrivés aux marchandises par la faute des maîtres & mariniers, si par la police, ils ne sont pas chargés de la baraterie de patron ; ni les déchets, diminutions & pertes qui arrivent par le vice propre de la chose ; non plus que les pilotage, roüage, lamanage, droits de congé, visites, rapports, ancrages, & tous autres imposés sur les navires & marchandises. Ordonn. de la Marine du mois d’Août 1681. (G)
* ASTA, (Géog. anc. & mod.) ville du royaume d’Astracan, entre Visapour & Dabul. Riviere des Asturies, formée de celles de Ove & de Dova ; elle se décharge dans la mer de Biscaye à Villa-Viciosa. Quelques Géographes prétendent que c’est la Sura des anciens ; d’autres disent que la Sura est la Tuerta du royaume de Léon. Ruines de l’ancienne ville des Turdestans, dans l’Andalousie, sur la riviere de Guadalette ; ces ruines sont considérables.
* ASTABAT, ville d’Asie, dans l’Arménie. Long. 64. lat. 39.
* ASTACES, fleuve ancien du royaume de Pont, dans l’Asie mineure. Pline dit que les vaches qui paissoient sur ses bords, avoient le lait noir, & que ce lait n’en étoit pas moins bon.
* ASTACHAR, ville de Perse, que les anciens appelloient astacara, près du Bendimir & des ruines de Persepolis.
* ASTAFFORD, ou Esterac, contrée de France, dans le bas Armagnac.
* ASTAGOA, ville du Monoémugi, en Afrique, sur les confins du Zanguebar, & les rivieres des bons Signes.
* ASTAMAR, ACTAMAR, ou ABAUNAS, grand lac du pays des Indes, dans la Turcomanie. Il reçoit plusieurs rivieres, & ne se décharge par aucune. On l’appelle aussi lac de Vastan, & lac de Van, lieux situés sur ses bords.
* ASTARAC ou ESTARAC, petit pays de France, en Gascogne, entre l’Armagnac, le Bigorre & la Gascogne.
ASTAROTH, (Hist. anc. & Théol.) idole des Philistins que les Juifs abattirent par le commandement de Samuel. C’étoit aussi le nom d’un faux dieu des Sidoniens, que Salomon adora pendant son idolatrie. Ce mot signifie troupeau de brebis & richesses. Quelques-uns disent que, comme on adoroit Jupiter-Ammon, ou le Soleil, sous la figure d’un bélier, on adoroit aussi Junon-Ammonienne, ou la Lune, sous la figure d’une brebis, & qu’il y a apparence qu’Astaroth étoit l’idole de la Lune, parce que les auteurs Hébreux le représentent sous la forme d’une brebis, & que son nom signifie un troupeau de brebis. D’autres