Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 1.djvu/836

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trine, tant dans les parties intérieures que dans les extérieures.

1°. Les causes prochaines ou particulieres de l’asthme, sont la trop grande abondance de sang provenant des causes de la pléthore universelle, comme la suppression des pertes de sang ordinaires, le changement subit d’un air chaud en un froid, l’usage immodéré d’alimens succulens ; & alors cette espece d’asthme s’appelle sec, & selon Willis convulsif. 2°. La surabondance d’humeurs séreuses, qui refluant du côté des poumons, abreuvent le tissu de leurs fibres, & le rendent trop lâche & peu propre à recevoir & chasser l’air qui y est apporté, & par le moyen duquel s’exécute la respiration ; c’est particulierement à cette espece d’asthme que sont sujets les vieillards ; on l’appelle asthme humide ou humoral.

Il suffit pour expliquer le retour périodique de cette maladie, de faire attention à ce que je viens de dire sur sa cause ; dès qu’il se rencontrera quelque révolution qui la déterminera, elle occasionnera un acces d’asthme ; les changemens de tems, de saison, le moindre excès dans l’usage des choses non-naturelles, sont autant de causes déterminantes d’un accès d’asthme.

Cette maladie est ordinairement de longue durée, & aussi dangereuse qu’elle est fâcheuse ; en effet, un malade sujet à l’asthme, croit à chaque accès dont il est attaqué, que ce sera le dernier de sa vie ; rien n’étant plus nécessaire pour la conservation que la respiration, la crainte qu’il a de ne pouvoir plus respirer est certainement bien légitime.

La suite ordinaire de l’asthme, sur-tout de celui que nous avons nommé humide, est l’hydropisie de poitrine, il est donc question de faire tous ses efforts pour prévenir cette funeste fin dans ceux qui en sont menacés ; pour cet effet, on usera de remedes qui pourront diminuer la trop grande quantité de sérosités, & en même tems donner du ressort aux fibres des poumons, & les mettre en état de résister à cette affluence de liqueurs nuisibles. La saignée est un remede très-indiqué dans l’asthme sec ou convulsif, qui est ordinairement accompagné d’ardeur & de fievre ; les délayans, la diete, & tout ce qui peut diminuer la quantité & l’effervescence du sang, sort aussi d’un très-grand secours. (N)

ASTHMÉ, adj. terme de Fauconnerie, se dit d’un oiseau qui a le poumon enflé & qui respire difficilement ; on dit : ce tiercelet est asthmé. il faut s’en défaire.

* ASTI, ville d’Italie, dans le Montferrat, sur le Tanaro. Long. 25. 50. lat. 44. 50.

ASTIC, s. m. est un os de jambe de mulet ou de cheval qui sert à lisser les semelles ; on met de la graisse dans le trou du milieu pour graisser les alênes. Voyez la figure 9. Planche du Cordonnier Bottier.

L’astic de bois est à peu près semblable à celui d’os. Voyez la figure 8.

* ASTINGES, s. m. pl. (Hist. anc.) peuples inconnus qui vinrent dans la Dace offrir du secours aux Romains ; à condition qu’on leur accorderoit des terres : ils furent alors refusés : mais Marc-Aurele accepta leurs offres l’an 170 de J. C. & ils se battirent contre les ennemis de l’empire.

* ASTOMES, s. m. pl. peuples fabuleux qui n’avoient point de bouches ; Pline les place dans l’Inde ; d’autres les transportent bien avant dans l’Afrique : ce nom vient de l’ privatif, & de στόμα, bouche. On prétend que cette fable a été occasionnée par l’aversion que certains Africains, qui habitent sur les bords du Sénéga, branche du Niger, ont de montrer leur visage.

* ASTORGA, ville d’Espagne, au royaume de Léon, sur la riviere de Tuerta. Long. 12. lat. 42. 10.

* ASTRACAN, ville de la Moscovie Asiatique,

dans la Tartarie, capitale du royaume de même nom. Comme il n’y pleut point, on n’y seme aucun grain ; le Volga s’y déborde : depuis Astracan jusqu’à Terxi, il y a de longues bruyeres le long de la mer Caspienne, qui donnent du sel en grande quantité ; elle est située dans une île que forme le Volga. Long. 67. lat. 46. 22.

ASTRAGALE, ἀστράγαλος, en Anatomie, est un os du tarse, qui a une éminence convexe, articulée par ginglyme avec le tibia. L’astragale est le plus supérieur de tous les os du tarse. Voyez Tarse.

Quelques-uns appliquent le nom d’astragale aux vertebres du cou. Homere dans son Odyssée, employe ce terme dans ce sens. Voyez Vertebre. On peut distinguer dans l’astragale cinq faces, qui sont presque toutes articulaires & revêtues d’un cartilage.

La face supérieure est convexe, & un peu concave dans sa longueur, & est articulée avec le tibia ; l’inférieure est concave, comme divisée en deux facettes articulaires, séparées par une gouttiere, & s’articule avec le calcaneum ; l’antérieure est arrondie & articulée avec le scaphoïde ou naviculaire. Des deux latérales qui sont les moins considérables, la latérale externe qui est la plus grande, est articulée avec la malléole externe, & la latérale interne avec la malléole interne. Voyez Malléole, &c.

Astragale, s. m. est un membre d’Architecture composé de deux moulures ; l’une ronde, faite d’un demi-cercle, l’autre d’un filet. Presque tous les auteurs, les architectes, & les ouvriers, donnent ce nom à la moulure demi-ronde ; & par-tout ailleurs ils se servent du mot baguette. Mais le nom d’astragale doit s’entendre de ces deux moulures prises ensemble & non séparément : tous les fûts supérieurs des colonnes sont terminés par un astragale qui leur appartient, & non au chapiteau, à l’exception de l’ordre toscan & dorique ; quelquefois à l’ordre ionique, la baguette appartient au chapiteau, dans la crainte que cette moulure appartenant à la colonne, ne rendît son chapiteau trop bas & trop écrasé. Il faut remarquer que cette derniere observation n’a lieu que dans le cas où les fûts d’une colonne sont d’une matiere, & les chapiteaux de l’autre ; savoir les premiers de marbre, les derniers de bronze, ou bien les fûts de marbre noir, & les chapiteaux de marbre blanc. Car lorsque ces deux parties de l’ordre sont de pierre, alors l’identité de la matiere empêche cette remarque ; mais il n’en est pas moins vrai qu’il faut observer par rapport à la construction que l’astragale, ou au moins le filet de ce membre d’architecture appartient au fût de la colonne ou pilastre ; en voici la raison.

L’usage veut que l’on unisse le fût des colonnes à l’astragale par un congé. Or ce congé n’est autre chose qu’un quart de cercle concave, qui ne peut terminer seul le fût supérieur ou inférieur d’une colonne ; il faut qu’il soit accompagné d’un membre quarré, qui par ses angles droits assûre la solidité, le transport, & la pose du chapiteau & de la colonne ; ce qui ne se pourroit, de quelque matiere que l’on voulût faire choix, sans que ce congé fût sujet à se casser ou s’engrener. (P)

Ce petit membre d’architecture se voit aussi sur les pieces d’artillerie ; il leur sert d’ornement comme il feroit à une colonne. Il y en a ordinairement trois sur une piece, savoir l’astragale de lumiere, celui de ceinture, & celui de volée. Voyez Canon. (Q)

Astragale, s. m. astragalus, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs papilionacées ; il sort du calice un pistil enveloppé d’une gaine ; ce pistil devient dans la suite une gousse divisée en deux loges remplies de semences qui ont la figure d’un rein : ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles naissent par