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2°. Numismata pontificum romanorum à tempere Martini V. ad ann. 1699, illustrata à Philippo Bonanni S. J. Romae, 1699, 2 vol. fol.

3°. Sylloge numismatum elegantiorum, quæ diversi imp. reges, principes, respublicæ, diversas ob causas, ab anno 1500 ad annum usque 1600 cudi fecerunt, &c. operâ Joh. Jac. Luckii argentoratensis. Argentinæ, 1620, fol.

4°. Symbola divina & humana pontificum, imperatorum, regum. Accessit brevis isagoge Jac. Trypotii ex musæ Octav. de Strada. Sculptor Egidius Sadeler ; Pragæ, 1601, fol.

5°. La France métallique, contenant les actions célebres, tant publiques que privées, des rois & reines, marquées en leurs médailles d’or, d’argent & de bronze, par Jacques de Bie ; Paris, 1636, in-fol.

6°. Histoire métallique de Hollande, par M. l’abbé Bizot ; Paris, 1687, fol.

7°. Mais l’ouvrage de Van-Loon est bien autrement complet : il est intitulé histoire métallique des dix-sept provinces des Pays-Bas, depuis l’abdication de Charles V. jusqu’à la paix de Bade conclue en 1716, traduite du hollandois de M. Girard Van-Loon ; à la Haie, 1732, 1737, 5 vol. in-fol.

Pour ce qui concerne l’histoire de Louis le Grand & des événemens de son regne par les médailles, de l’imprimerie royale, 1702 & 1723, in-fol. tout le monde fait ce qu’il en faut penser. (D. J.)

Médaille d’or, (Art numismat.) Dans le grand nombre des médailles d’or greques & romaines, il y en a qui sont, soit or fin, toujours plus pur & d’un plus bel œil que le nôtre ; soit or mêlé plus pâle, d’un aloi plus bas, & ayant environ sur quatre parts un cinquieme d’alliage ; soit enfin or notablement alteré, tel que nous le voyons dans certaines gothiques. Il faut observer, que quoique Sévere Alexandre, eût donné la permission de se servir d’alliage dans les monnoies, cela n’a point empêché que les médailles de ce prince & de ceux qui lui ont succedé, même dans le bas empire, ne soient ordinairement d’un or aussi pur & aussi fin que du tems d’Auguste, le titre ne se trouvant proprement altéré que dans les gothiques.

L’or des anciennes médailles grecques est extrèmement pur ; l’on en peut juger par celle de Philippe de Macédoine & d’Alexandre le grand, qui vont à vingt-trois karats & seize grains, à ce que dit M. Patin, l’un des fameux antiquaires du dernier siecle. On lui est redevable d’avoir tâché d’inspirer aux curieux l’amour des médailles, & de leur en avoir facilité la connoissance.

L’or des médailles impériales est aussi très-fin, & de même alloi que celui des Grecs ; c’est-à-dire au plus haut titre qu’il puisse aller, en demeurant maniable : car les affineurs le préferent encore aujourd’hui à celui des sequins & des ducats ; & du tems de Bodin, les orfévres de Paris ayant fondu un Vespasien d’or, ils n’y trouverent qu’un 788e d’empirance qui est l’alliage.

Il faut se souvenir que les Romains ne commencerent à se servir de monnoies d’or que l’an 547. de Rome, afin que l’on ne soit pas trompé à celles qui se trouveront avant ce tems-là. Par exemple, si l’on nous présentoit quelqu’un des rois de Rome, ou des premiers consuls frappés sur l’or, il n’en faut pas davantage pour conclure que c’est une fausse médaille : j’entends qu’elle n’est point frappée du tems de ces rois ou de ces consuls, car les descendans de ces familles, plusieurs siecles après, ont fait frapper quelquefois les têtes de leurs ancêtres : témoin celles de Quirinus, de Numa, d’Ancus Martius, de Junius-Brutus ; & ces sortes de médailles ne laissent pas d’être antiques par rapport à nous, quoiqu’el-

les ne soient pas du tems de ceux qu’elles représentent.

(D. J.)

Médaille d’argent, (Art numismat.) l’usage des médailles d’argent commença chez les Romains l’an 485. de Rome. L’on en trouve en beaucoup plus grand nombre que d’or, mais l’argent n’en est pas si fin que le titre des médailles d’or ; car les curieux ont remarqué par les fontes, que les Romains ont toujours battu les médailles d’or sur le fin, au lieu qu’ils ont frappé celles d’argent à un titre d’un sixieme plus bas que nos monnoies de France. On ne laisse pas d’appeller argent fin, l’argent des médailles qui se trouvent jusqu’à Septime Sévere, en comparaison de celles qui se trouvent jusqu’à Constantin, dont l’argent est bas & fort allié. On le nomme communément potin. Voyez Médaille de potin.

Savot remarque, qu’Alexandre Sévere, fit battre de la monnoie d’argent, où il n’y avoit qu’un tiers de fin, quoique le poids fut toujours le même. On l’appella néanmoins Restitutor monetæ, ce qui fait voir combien de son tems la monnoie avoit été altérée.

Didius Julianus est le premier qui ait corrompu le titre des médailles d’argent ; il le fit, à ce qu’on prétend, pour remplir plus aisément ses coffres qu’il avoit épuisés par ses largesses, en achetant l’empire des soldats prétoriens, qui venoient de massacrer Pertinax. Depuis Didius Julianus, le titre alla toujours en baissant, & certainement les médailles de ce prince ont moins d’alliage que celles de Septime Sévere : & celles de ce dernier sont encore moins mauvaises, que celles de Sévere Aléxandre. Sous Gordien, c’est encore pis, & peut-être c’est par cette raison, que l’on trouve sous cet empereur, les médailles d’un module plus grand & plus épais ; car quoique ce module soit connu dès le tems de Septime Sévere, de sa femme Julia Pia, & de son fils Caracalla ; il est cependant vrai, qu’il y a peu de ce grand module sous ces princes ; comme il y a fort peu de petit module sous Gordien.

Gallien alla encore en baissant le titre, & je crois qu’il n’est pas douteux que sa monnoie d’argent, quoiqu’elle eût au-moins quatre cinquiemes d’alliage, ne fût la seule monnoie d’argent, connue pour lors dans l’Empire. Je n’ignore pas cependant, que quelques curieux prétendent avoir des médailles d’argent pur de ces tems là, & même de Probus, de Carus, &c. mais ces médailles qu’ils vantent tant, sont toutes fausses, & cela paroît assez prouvé par les médailles fourrées, que nous trouvons sous Gallien, & même sous Posthume. Comment auroit-on risqué sa vie pour fourrer des médailles d’argent pur ? Un antiquaire qui est mort a long-tems vanté une magnia urbica d’argent pur de son cabinet : cette médaille a été vûe & examinée après sa mort ; il est évident qu’elle est moulée.

Depuis Claude le Gothique, jusqu’à Dioclétien, qui rétablit la monnoie, il n’y a plus d’argent du-tout dans les médailles ; ou s’il s’en trouve quelques-unes, elles sont si rares que l’exception confirme la regle. On a frappé pour lors sur le cuivre seul, mais après l’avoir couvert d’une feuille d’étain. C’est ce qui donne cet œil blanc aux médailles que nous appellons saucées, telles que plusieurs Claudes, les Auréliens, & la suite jusqu’à Numérien inclusivement. On trouve même encore de ces médailles saucées sous Dioclétien, Maximien, Constance Clore, & Galéro Maximien ; quoique l’usage de frapper sur l’argent pur fût déja rétabli.

Je ne sai si quelque cabinet peut fournir des Licinius, des Maxences, & des Maximins de cette espece ; on y trouveroit plutôt de vrai billon. En tout cas, il semble qu’il ne soit plus question de médailles saucées sous Constantin. Au reste, si les auteurs qui