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à chaque degré de latitude, en raison de secantes de l’arc compris entre cette latitude & le cercle équinoctial. Voyez Carte de Mercator, au mot Carte.

C’est pour cela que dans les livres de navigation on forme les tables des parties méridionales par l’addition continuelle des secantes qu’on trouve calculés dans les mêmes livres (p. e, dans les tables de M. Jonas Moore) pour chaque degré & minute de latitude ; & ces parties servent tant à faire, & à graduer une carte marine, qu’à se conduire dans la navigation.

Pour en faire usage, il faut prendre en-haut dans la table le degré de latitude ; & dans la premiere colonne à gauche de la même table, le nombre des minutes, & la case correspondante à ces deux endroits de la table, donnera les parties méridionales.

Lorsqu’on a les latitudes des deux endroits placés sous le méridien, & qu’on veut trouver les milles, ou les minutes méridionales qui marquent la distance de ces deux lieux, il faut d’abord observer si de ces deux lieux il n’y en auroit point un situé sous l’équateur, s’ils sont situés aux deux côtés opposés de l’équateur, ou si enfin ils se trouvent situés d’un même côté de l’équateur.

Dans le premier cas, les minutes méridionales qu’on trouvera immédiatement au-dessus du degré de latitude du lieu qui n’est pas dans l’équateur, seront la difference de latitude.

Dans le second cas, il faudra ajouter ensemble les minutes méridionales marquées au-dessous des latitudes des deux lieux pour avoir les minutes méridionales comprises entre ces deux lieux, ou la difference de latitude de ces deux lieux.

Dans le troisieme cas enfin, il faudra soustraire les minutes qui sont au-dessous d’un lieu des minutes qui sont au dessous de l’autre. Chambers. (O)

Méridional. Cadrans méridionaux. voyez Cadran.

Hémisphere méridional, voyez Hémisphere.

Ocean méridional, voyez Océan.

Signes méridionaux, voyez Signes.

MÉRIGAL, s. m. (Comm.) espece de monnoie d’or qui a cours à Sofola & au royaume de Monomotapa : elle pese un peu plus que la pistole d’Espagne.

MERINDADE, s. f. (Géog.) On donne ce nom en Espagne au district d’une jurisdiction, comme d’une châtellenie, d’un petit bailliage, & d’une prevôté dont le juge est appellé mérino ; & le mérino-mayor, c’est le roi. Le royaume de Navarre est divisé en six mérindades. (D. J.)

MERINGUES, s. f. en terme de Confiseur, c’est un petit ouvrage sort joli & fort facile à faire, ce sont des especes de massepains de pâte d’œufs dont on a sépare les blancs, de rapure de citron & de sucre fin en poudre. Au milieu des meringues on met un grain de fruit confit selon la saison, comme cerise, framboise, &c.

MERIONETSHIRE, (Géog.) province d’Angleterre dans la partie septentrionale du pays de Galles, avec titre de comté, borné au nord par les comtés de Carnavan & de Denbigh ; est, par celui de Montgomery, sud, par ceux de Radnov & de Cardighan ; ouest, par la mer d’Irlande. On lui donne 108 milles de tour, & environ 500 mille arpens. C’est un pays montueux, ou l’on fait un grand trafic de coton. La plus haute montagne de la Grande Bretagne, appellée Kader-idris, est dans cette province. (D. J.)

MERISIER, s. m. (Botan.) espece de cerisier sauvage à fruit noir, cerasus sylvestris, fructu nigro, I. B. 1. 220 cerasus major, ac sylvestris, fructa subdulci, nigro colore inficiente, C. B. P. 450.

C’est un grand arbre dont le tronc est droit, l’é-

corce extérieure de couleur brune ou cendrée, tachetée & lisse ; l’écorce intérieure est verdâtre. Son

bois est ferme, tirant sur le roux ; ses feuilles sont oblongues, plus grandes que celles du prunier, profondément crénelées, luisantes, un peu ameres.

Ses fleurs sortent plusieurs ensemble comme d’une même gaîne, portées sur des pédicules courts, un peu rouges, semblables à celles des autres cerisiers ; quand elles sont passées, il leur succede des fruits presque ronds, petits, charnus, doux, avec une legere amertume, agréables, remplis d’un suc noir qui teint les mains : nous nommons ces fruits cerises noires.

On les mange nouvellement cueillies ; on en boit la liqueur fermentée & distillée ; enfin on en tire une eau spiritueuse, soit en les arrosant de bon vin & les distillant après les avoir pilées avec les noyaux, soit en versant leur suc exprimé sur des cerises fraîchement cueillies & pilées, les laissant bien fermenter, jusqu’à ce qu’elles aient acquis une saveur vineuse : alors on les distille pour en tirer un esprit ardent ; & c’est dans les proportions de force & d’agrément de cet esprit que consiste l’art des distillateurs qui en font commerce. (D. J.)

Merisier, grand arbre qui se trouve dans les bois des pays tempérés de l’Europe, au Mississipi, dans le Canada, &c. Il fait une tige très-droite ; il prend une grosseur proportionnée & uniforme : ses branches se rangent par gradation ; elles s’étendent en largeur & se soutiennent. Son écorce est lisse, unie & d’un gris cendré assez clair. Ses feuilles sont belles, grandes, longues, dentelées, pointues, & d’un verd assez clair ; mais elles deviennent d’un rouge foncé en automne avant leur chûte. L’arbre donne au printems une grande quantité de fleurs blanches qui ont une teinte legere de couleur pourpre : elles sont remplacées par des fruits charnus, succulens, d’un goût passable, qui renferment un noyau dans lequel est la semence. Il y a deux sortes de merisiers, l’un à fruit noir, qui est le plus commun, & l’autre à fruit rouge, qui a le plus d’utilité relativement aux pepinieres. Ces arbres sont agrestes, très robustes ; ils viennent assez promptement ; il subsistent dans les plus mauvais terreins ; ils se plaisent dans les lieux élevés & exposés au froid, & ils réussissent très-aisément à la transplantation.

On multiplie le merisier en faisant semer les noyaux au mois de Juillet dans le tems de la maturité du fruit ; ils leveront au printems suivant : on pourra même attendre jusqu’au mois de Février pour les semer ; mais si on n’avoit pas eu la précaution de les conserver dans du sable ou de la terre, ils ne leveroient qu’au second printems. Les jeunes plants seront assez forts au bout de deux ans pour être mis en pepiniere, ce qu’il faudra faire au mois d’Octobre, avec la seule attention de couper le pivot & les branches latérales ; mais il faut bien se garder de couper le sommet des arbres : ce retranchement leur causeroit du retard, & les empêcheroit de faire une tige droite. L’année suivante ils seront propres à servir de sujets pour greffer en écusson des cerisiers de basse tige ; mais si l’on veut avoir des arbres greffés en haute tige, il faudra attendre la quatrieme : c’est le meilleur sujet pour greffer toutes les especes de bonnes cerises.

On peut se procurer des merisiers en faisant prendre dans les bois des plants de sept à huit piés de hauteur : le mois d’Octobre ou celui de Février sont les tems propres à la transplantation. Un auteur anglois, M. Ellis, assure qu’à quarante ans ces arbres sont à leur point de perfection ; & il a observé que des merisiers dont il avoit fendu au mois d’Avril l’écorce extérieure avec la pointe d’un couteau, sans blesser l’écorce intérieure, avoient pris plus d’ac-