l’on nomme des concrétions pierreuses & minérales, dont les surfaces présentent des especes de tubercules ou d’excrescences, assez semblables au bout d’un tetton. Plusieurs pierres & incrustations prennent cette forme ; on la remarque pareillement dans plusieurs mines métalliques, sur-tout dans l’hématite, dans quelques pyrites qui ont la forme d’une grappe de raisin, &c. (—)
Mammelon, s. m. (Conchyliol.) Ce mot se dit, en Conchyliologie, de toutes sortes de tubercules qui se trouvent sur les coquillages, & en particulier de la partie ronde & élevée qui se voit sur la robe des oursins, de laquelle le petit bout s’engrene dans les pointes ou piquans dont la coquille de cet animal est revêtue. (D. J.)
Mammelon, (Jardinage.) c’est le bouton d’un fruit.
Mammelon, (Art méchaniq.) c’est l’extrémité arrondie de quelques pieces de fer ou de bois. Le mamelon se place & se meut dans la lumiere. La lumiere est la cavité où il est reçu. Ainsi le mamelon d’un gond est la partie qui entre dans l’œil de la pentiere ; le mamelon d’un treuil est l’extrémité aiguë de l’arbre, sur laquelle il tourne.
MAMMELUC, s. m. (Hist. d’Egypte.) milice composée d’abord d’étrangers, & ensuite de conquérans ; c’étoit des hommes ramassés de la Circassie & des côtes septentrionales de la mer Noire. On les enrôloit dans la milice au Grand-Caire, & là on les exerçoit dans les fonctions militaires. Salah Nugiumeddin institua cette milice des mammelucs qui devinrent si puissans, que selon quelques auteurs arabes, ils éleverent en 1255 un d’entr’eux sur le trône. Il s’appelloit Abousaid Berkouk, nom que son maître lui avoit donné pour désigner son courage.
Sélim I. après s’être emparé de la Syrie & de la Mésopotamie, entreprit de soumettre l’Egypte. C’eut été une entreprise aisée s’il n’avoit eu que les Egyptiens à combattre ; mais l’Egypte étoit alors gouvernée & défendue par la milice formidable d’étrangers dont nous venons de parler, semblable à celle des janissaires qui seroient sur le trône. Leur nom de mammeluc signifie en syriaque homme de guerre à la solde, & en arabe esclave : soit qu’en effet le premier soudan d’Egypte qui les employa, les eût achetés comme esclaves ; soit plutôt que ce fût un nom qui les attachât de plus près à la personne du souverain, ce qui est bien plus vraisemblable. En effet, la maniere figurée dont on s’exprime en Orient, y a toûjours introduit chez les princes les titres les plus ridiculement pompeux, & chez leurs serviteurs les noms les plus humbles. Les bachas du grand-seigneur s’intitulent ses esclaves ; & Thamas Kouli-Kan, qui de nos jours a fait crever les yeux à Thamas son maître, ne s’appelloit que son esclave, comme ce mot même de Kouli le témoigne.
Ces mammelucs étoient les maitres de l’Egypte depuis nos dernieres croisades. Ils avoient vaincu & pris saint Louis. Ils établirent depuis ce tems un gouvernement qui n’est pas différent de celui d’Alger. Un roi & vingt-quatre gouverneurs de provinces étoient choisis entre ces soldats. La mollesse du climat n’affoiblit point cette race guerriere qui d’ailleurs se renouvelloit tous les ans par l’affluence des autres Circasses, appellés sans cesse pour remplir ce corps toûjours subsistant de vainqueurs. L’Egypte fut ainsi gouvernée pendant environ deux cens soixante ans. Toman-Bey fut le dernier roi mammeluc ; il n’est célebre que par cette époque, & par le malheur qu’il eut de tomber entre les mains de Sélim. Mais il mérite d’être connu par une singularité qui nous paroît étrange, & qui ne l’étoit pas chez les Orientaux, c’est que le vainqueur lui confia le gouvernement de l’Egypte dont il lui avoit ôté
la couronne. Toman-Bey de roi devenu bacha, eut le sort des bachas, il fut étranglé après quelques mois de gouvernement. Ainsi finit la derniere dynastie qui ait régné en Egypte. Ce pays devint par la conquête de Selim en 1517 une province de l’empire turc, comme il l’est encore. (D. J.)
MAMMEY, (Botan. exot.) ou mamey, en latin mammea par le P. Plumier, genre de plante que Linnæus caractérise ainsi. Le calice particulier de la fleur est formé de deux feuilles ovales qui tombent. La fleur est composée de quatre pétales concaves, arrondis, & plus larges que le calice. Les étamines sont des filets nombreux, de moitié moins longs que la fleur. Leurs bossettes ainsi que le germe du pistil sont arrondis. Le stile est en forme de cône. Le fruit est une baie très-grosse, charnue, rondelette & pointue à l’extrémité. Les graines sont ovales, quelquefois renfermées au nombre de quatre dans une simple loge.
Le P. Plumier ayant eu occasion de voir des mammey en plusieurs endroits des Indes occidentales, n’a pas oublié de décrire cette plante avec toute l’exactitude d’un botaniste consommé.
C’est, dit-il, un fort bel arbre & un des plus agréables qu’on puisse voir, mais moins encore par sa grandeur remarquable, que par la bonté de son fruit & la beauté du feuillage dont il est couvert en tout tems. Ses feuilles sont attachées deux à deux, vis-à-vis l’une de l’autre, & soutenues par une grosse nervure, & par plusieurs petites côtes traversieres.
Les fleurs sont composées de quatre pétales argentins, un peu charnus, disposés en rose, ovales, creux, & deux fois plus larges que l’ongle. Leur calice est d’une seule piece rougeâtre & fendue en deux quartiers, en façon de deux petites cuillers ; il pousse un pistil entouré d’une belle touffe d’étamines très-blanches, surmontées chacune d’un petit sommet doré.
Lorsque la fleur est tombée, le pistil devient un fruit à-peu-près semblable à nos pavies, mais souvent aussi gros que la tête d’un enfant. Il est pourtant terminé par une pointe conique, son écorce est épaisse comme du cuir, de couleur grisâtre, & toute couverte de tubercules qui la rendent raboteuse. Elle est fort adhérente à une chair jaunâtre, un peu plus ferme que celle de nos pavies, mais de même odeur & de même goût. Le milieu du fruit est occupé par deux, trois, & souvent quatre noyaux, assez durs, filasseux, couleur de chataigne, & un peu plus gros qu’un œuf de pigeon.
Cet arbre fleurit en Février ou Mars, & ses fruits ne sont mûrs que dans les mois de Juillet ou d’Août. On voit des mammey en plusieurs endroits des îles de l’Amérique, mais plus particulierement dans l’île Saint-Domingue, où on les appelle abricots de S. Domingue.
Ray dit qu’il sort en abondance des incisions qu’on fait à cet arbre, une liqueur transparente, que les naturels du pays reçoivent dans des gourdes, & que cette liqueur est extrèmement diurétique. (D. J.)
MAMMIFORME, adj. (Anatomie.) est un nom que l’on donne a deux apophyses de l’os occipital, parce qu’elles ressemblent à une mamelle. Voyez Mastoide.
MAMMILLAIRE, adj. (Anatomie.) est un nom que l’on donne à deux petites éminences qui se trouvent sous les ventricules antérieurs du cerveau, & qui ressemblent un peu au bout d’une mamelle. On les regarde comme les organes de l’odorat. Voyez nos Pl. d’Anatomie & leur explication. Voyez aussi l’article Odeur.
Mammillaires, s. m. plur. (Théolog.) secte des Anabatistes, qui s’est formée à Harlem ; on ne sait