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Misnie sur l’Elbe ; & 3°. d’un château avec un bourg en Thuringe, sur les confins du comté de Glaichen.

MUHLDORFF, (Géogr.) ville d’Allemagne au cercle de Baviere, dans l’archevêché de Saltsbourg, sur l’Inn. Elle est fameuse par la bataille qui se donna sur son territoire en 1322, entre les empereurs Louis de Baviere & Frédéric d’Autriche, qui y fut fait prisonnier. Muhldorff est à 12 lieues N. O. de Saltzbourg. Long. 30. 14. lat. 48. 10. (D. J.)

MUHZURI, (Hist.) nom d’une soldatesque turque, dont la fonction est de monter la garde au palais du grand-visir, & d’y amener les criminels. Il y a un corps tiré d’entr’eux qui est affecté pour l’éxécution des malfaiteurs. On les appelle falangaji, du mot falanga, instrument dont ils se servent pour couper la tête. Cantemir, hist. ottomane.

MUID, s. m. (Commerce.) est une grande mesure fort en usage en France pour mesurer différentes choses, comme le blé, les légumes, la chaux, le charbon. Voyez Mesure.

Le muid n’est point un vaisseau réel dont on se serve pour mesurer, mais une mesure idéale à laquelle on compare les autres, comme le septier, la mine, le minot, le boisseau, &c.

A Paris le muid de froment, de légumes, & d’autres semblables denrées, est composé de 12 septiers ; chaque septier contient deux mines ; chaque mine deux minots ; chaque minot trois boisseaux ; chaque boisseau quatre quarts de boisseau, ou seize litrons ; chaque litron, 36 pouces cubes qui excedent notre pinte de 1 pouces cubes. Le muid d’avoine est double du muid de froment, quoique composé, comme celui ci, de 12 septiers : mais chaque septier contient 24 boisseaux. Le muid de charbon de bois contient 20 mines, sacs, ou charges ; chaque mine deux minots ; chaque minot 8 boisseaux ; chaque boisseau quatre quarts de boisseau, &c.

Le muid est aussi un des neuf tonneaux ou vaisseaux réguliers dont on fait usage en France pour y renfermer le vin & les autres liqueurs. Le muid de vin se divise en deux demi-muids, quatre quarts de muids, & 8 demi quarts de muids, contenant 36 septiers ; chaque septier 8 pintes, mesure de Paris ; de sorte que le muid contient 288 pintes. Voyez Mesure.

Muid signifie aussi la futaille de même mesure, qui contient le vin ou telle autre liqueur.

Muid est aussi en quelques endroits une mesure de terre qui contient la semaille d’un muid de grain.

Muid d’eau, (Hydr.) L’expérience a fait connoître que le muid de Paris qui contient 288 pintes, pouvoit s’évaluer à 8 piés cubes ; ainsi la toise cube composée de 216 piés cubes étant divisée par 8, contient 27 muids d’eau mesure de Paris. Le muid étant de 288 pintes, le pié cube vaut 36 pintes, huitieme de 288, & le pouce cube qui est la 1728e partie d’un pié cube qui vaut 36 pintes, étant divisé par 36, donne au quotien : 48, ainsi il n’est que la 48e partie d’une pinte. (K)

MUIGINLI, (Bot. exot.) espece de prune que les habitans de Fochen dans la Chine, appellent prunes de la belle femme. Elles sont de forme ovoïde, beaucoup plus grosses, & meilleures que nos prunes de damas. Les missionnaires qui en font de grands éloges, auroient dû décrire le prunier même. (D. J.)

MUIRE ou MURE, s. f. fontaines salantes : on donne ce nom à l’eau de ces fontaines, lorsqu’elle a été reçue dans les poëles, & que l’évaporation en a été poussée jusqu’à un certain point. Alors ce sont d’autres ouvriers qui s’en emparent, & qui conduisent le travail ; ce qui s’appelle rendre la mure ou muire.

MUKEN, s. m. (Commerce.) mesure dont on se sert à Anvers pour les grains. Il faut quatre mukens pour faire le viertel, & 17 viertels & demi pour le last. Voyez Viertel & Last, Dictionnaire de Commerce.

MUKHTESIB, s. m. (Commerce.) on nomme ainsi en Perse celui qui a l’inspection des marchés. Cet officier regle le prix des vivres & des autres denrées qu’on apporte dans les bazars. Il examine aussi les poids & les mesures, & fait punir ceux qui en ont de fausses, après qu’il a fixé le prix des vivres & des marchandises, ce qu’il fait tous les jours, il en porte la liste scellée à la porte du palais. Dictionnaire de Commerce.

MUL, s. f. (Commerce.) mousseline unie & fine que les Anglois rapportent des Indes orientales. Elle a 16 aulnes de long sur trois quarts de large.

MULAR ou SOUFFLEUR, s. m. (Hist. nat. Ichthiologie.) poisson cétacée du genre des baleines ; il ne differe de l’épaular qu’en ce qu’il est plus long, & qu’il n’a point de nageoires au dos. Rondelet, Hist. des poiss. part. I. liv. XVI. chap. x. Voyez Epaular, Poisson.

MULATO, s. f. (Mine.) on nomme ainsi au Potosi une mine qui tient le milieu par sa nature entre la Paco & la Négrillo, c’est-à-dire, qui n’est point de l’espece des mines rouges, ni de celle des noires proprement dites. La mulato est distinguée de la Paco & de la Négrillo, en ce qu’elle a plus de marcassite, plus de soufre que n’en ont la Paco & la Négrillo. Voyez Paco & Négrillo.

MULATRE, s. m. & f. (Terme de voyageur.) en latin hybris pour le mâle, hybryda pour la femelle, terme dérivé de mulet, animal engendré de deux différentes especes. Les Espagnols donnent aux Indes le nom de mulata à un fils ou fille nés d’un negre & d’une indienne, ou d’un indien & d’une négresse. A l’égard de ceux qui sont nés d’un indien & d’une espagnole, ou au contraire, & semblablement en Portugal, à l’égard de ceux qui sont nés d’un indien & d’une portugaise, ou au rebours, ils leur donnent ordinairement le nom de métis, & nomment jambos, ceux qui sont nés d’un sauvage & d’une métive : ils different tous en couleur & en poil. Les Espagnols appellent aussi mulata, les enfans nés d’un maure & d’une espagnole, ou d’un espagnol & d’une mauresse.

Dans les îles françoises, mulâtre veut dire un enfant né d’une mere noire, & d’un pere blanc ; ou d’un pere noir, & d’une mere blanche. Ce dernier cas est rare, le premier très-commun par le libertinage des blancs avec les négresses. Louis XIV. pour arrêter ce desordre, fit une loi qui condamne à une amende de deux mille livres de sucre celui qui sera convaincu d’être le pere d’un mulâtre ; ordonne en outre, que si c’est un maître qui ait débauché son esclave, & qui en ait un enfant, la négresse & l’enfant seront confisqués au profit de l’hôpital des freres de la Charité, sans pouvoir jamais être rachetés, sous quelque prétexte que ce soit. Cette loi avoit bien des défauts : le principal est, qu’en cherchant à remédier au scandale, elle ouvroit la porte à toutes sortes de crimes, & en particulier à celui des fréquens avortemens. Le maître pour éviter de perdre tout à-la-fois son enfant & sa négresse, en donnoit lui même le conseil ; & la mere tremblante de devenir esclave perpétuelle, l’exécutoit au péril de sa vie. (D. J.)

MULBRACHT, (Géog.) ce n’est qu’un petit bourg d’Allemagne au duché de Juliers ; mais c’est la patrie d’Henri Goltz illustre artiste, fils de Jean Goltz, renommé par son habileté à peindre sur le verre. Quoiqu’il ne fût point inférieur à son pere à cet égard, il s’est rendu particulierement célebre