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pouces jusqu’à un pié de diametre. Elles sont fermement attachées par des cordes, dans le milieu, & on les frappe l’une contre l’autre pour battre la mesure. On fait usage de cet instrument dans les églises des Cophtes, & dans les processions musulmanes. Voyez Pocok. (D. J.)

NALBANE, (Géog.) montagne de Perse à une petite lieue de la ville d’Amadan. Le sieur Paul Lucas dit des merveilles sur les herbes médicinales qu’elle produit, sur la bonté de son air, & les agréables odeurs qu’on y respire. (D. J.)

NALI, s. m. (Commerce.) sorte de poids des Indes orientales. Voyez Nali, Dictionnaire de Commerce. (G)

NALUGA, s. m. (Hist. nat. Bot.) nom d’un arbrisseau baccifere qui croît au Malabar, & fleurit deux fois l’an ; sa racine prise en décoction, calme les douleurs d’estomac, la colique, & les tranchées ; la décoction de son bois étanche la soif ; ses feuilles broyées, torréfiées, & appliquées sur la tête, soulagent dans le vertige & dans la foiblesse du cerveau ; la vapeur de sa décoction suspend les douleurs de la goutte ; le suc exprimé de ses feuilles tendres pris en boisson, aide la digestion.

NAMANTIN, s. m. voyez Lamantin.

NAMAQUAS, (Géog.) nation d’Afrique, sur la côte occidentale, entre l’Ethiopie & le cap de Bonne Espérance. Quelques hollandois découvrirent les Namaquas en 1632, & leur firent des présens pour se les attacher. (D. J.)

NAMAZ, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi que les Mahométans nomment les prieres qu’ils sont obligés par leurs lois de faire tous les jours ; elles se répetent cinq fois en vingt-quatre heures. Les Turcs sont si scrupuleux, qu’ils croient que si on manque à une de ces prieres à l’heure marquée, il est inutile de la réciter après. Les armées font leurs prieres très-régulierement ; mais on peut y manquer sans pécher, lorsque la bataille est commencée, parce qu’ils croient que de tuer des chrétiens, est une action plus méritoire encore que de prier. Tel est l’aveuglement où porte l’esprit d’intolérance.

Le vendredi on fait six prieres, & on les appelle salah namazi. Voyez Cantemir, Hist. ottomane.

NAMBI, (Hist. nat. Botan.) espece de plante américaine dont la feuille est large, & qui a la forme d’un arbrisseau assez touffu ; elle porte à l’extrémité de ses rameaux des baies, ou un fruit assez semblable à des cerises : la graine en est ovale, d’une couleur grise. Cette plante croît naturellement dans les bois ; on la cultive aussi dans les jardins ; elle est d’un goût aromatique & pénétrant. On lui attribue plusieurs vertus, comme de fortifier l’estomac, d’être sudorifique, de soulager les douleurs de la pierre, de la vessie, &c.

NAMBOURIS, (Hist. mod.) c’est ainsi qu’on nomme chez les Malabares le premier ordre du clergé, dans lequel il y a une hiérarchie. Les nambouris exercent dans quelques cantons l’autorité souveraine & sacerdotale à la fois : dans d’autres endroits les souverains séculiers ne laissent pas d’être soumis à l’autorité spirituelle des nambouris, & même des bramines, qui sont des prêtres du second ordre. Les prêtres du troisieme ordre se nomment buts : ces derniers sont regardés comme des sorciers, & le peuple a pour eux une très-grande vénération.

NAMBU, (Géog.) province du Japon, dans la grande île Niphon : c’est la plus septentrionale de toutes, & elle a un bon port sur la mer du Japon. (D. J.)

NAMDUI, (Hist. nat.) c’est une espece d’araignée qui se trouve au Brésil ; elle est fort longue, & brillante comme de l’argent. A la partie antérieure qui est fort petite, elle a huit pattes de la longueur

du doigt, qui sont d’un brun rouge. On dit que sa morsure est dangereuse : dans les fievres quartes on suspend cette araignée au cou du malade, & l’on prétend qu’elle attire le venin de la maladie.

NAMPS, s. m. pl. (Jurisprud.) est un terme usité principalement dans la coutume de Normandie, qui signifie meuble saisi. Ce mot vient de nantir, qui dans la coutume de Normandie, veut dire saisir & exécuter des meubles & autres choses mobiliaires. Namps paroît un diminutif de nantissement : l’édit de François I. de 1540, distingue deux sortes de namps ou meubles : les uns vifs, ce sont les bestiaux : les autres morts, qui comprennent tous les autres meubles de quelque qualité & valeur qu’ils soient.

Le titre 4 de la coutume de Normandie est intitulé de délivrance de namps. Elle ordonne que si le seigneur ayant saisi les namps de son vassal est refusant de les délivrer à caution ou plege, le sergent de la querelle, c’est-à-dire le sergent ordinaire de l’action & du lieu où la contestation est pendante, peut les délivrer à caution, & assigner les parties aux prochains plaids ou assises.

Les namps saisis doivent être mis en garde sur le fief & en lieu convenable où ils n’empirent point, & où celui à qui ils appartiennent, puisse aller une fois le jour pour leur donner à manger ; ce qui s’entend si ce sont des namps vifs. Les seigneurs doivent avoir un parc pour garder ces namps vifs quand il s’agit des droits de la seigneurie. Voyez le titre 4 de la coutume de Normandie, & les commentateurs sur cet article, & le gloss. de M. de Lauriere, au mot Namps. (A)

NAMUR, comté de, (Géog.) province des Pays-bas, avec titre de comté. Elle est bornée du côté du nord par le Brabant wallon ; à l’orient par l’évêché de Liége ; au midi par le même évêché, & par la terre d’Agimont, entre Sambre & Meuze ; à l’occident par le pays entre Sambre & Meuze qui dépend de Liége, & de ce côté-là elle touche au Hainaut.

Le comté de Namur, autrefois partie du pays des Eburons & des Tongriens, fut mis sous la seconde Germanie par les Romains. Il fut ensuite occupé par les François, qui le mirent sous le royaume d’Austrasie. Ce royaume ayant été conquis par Othon le Grand, & possédé par son fils & son petit-fils, ils y établirent des ducs, & entre autres, Charles, frere de Lothaire, roi de France. Ermengarde, fille de Charles, ayant épousé l’an 1000 un seigneur nommé Albert, il fut premier comte de Namur, Jean de Flandre, dernier comte de cette province, vendit tous ses biens l’an 1421 à Philippe duc de Bourgogne. Ce comté porté dans la maison d’Autriche par le mariage de Marie de Bourgogne, y est encore aujourd’hui.

Le territoire du comté de Namur, est arrosé de la Meuse, de la Sambre, & de la Méhagne. Il est rempli de forêts, sur tout dans sa partie méridionale : il renferme les villes de Namur, Charleroi, Charlemont, Mariembourg, Bouvine, Walcourt. On les divise en sept bailliages.

Les états du comté de Namur sont composés du clergé, de la noblesse, & des députes des villes. L’évêque de Namur est le chef de l’état ecclésiastique, & le gouverneur de la province est le chef de la noblesse ; les états ne s’assemblent que lorsque le souverain l’ordonne ; mais chaque corps choisit ses députés. (D. J.)

Namur, (Géog.) en latin moderne Namucum, & dans la suite Namurcum, forte ville des Pays-Bas, capitale du comté de Namur, avec un évêché suffragant de Cambray. Louis XIV. la prit en 1692. Guillaume III. roi d’Angleterre la reprit en 1695 ; le feld-maréchal Auwerkerque la bombarda en 1704.