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Elle fut cédée à la maison d’Autriche par la paix d’Utrecht en 1713, & la garde en fut confiée aux Etats-Généraux par le traité de Barrieres ; Louis XV. la prit en 1746, & la rendit par le traité d’Aix-la-Chapelle. Elle est entre deux montagnes, au confluent de la Meuse & de la Sambre, à cinq lieues S. O. de Huy, six N. de Dinant, 10 S. O. de Liége, 10 S. E. de Bruxelles, 10 de Louvain, 12 E. de Mons, 58 N. E. de Paris. Long. 22. 32. lat. 50. 25. (D. J.)

NAN, (Hist. mod.) c’est ainsi que les Lapons nomment des especes de mouches, communes dans leur pays ; ils sont dans l’idée que ces insectes sont des esprits ; ils les renferment dans des sacs de cuir, & les portent avec eux, parce qu’ils esperent par leur moyen se garantir des maladies.

NANCHANG, (Géog.) ville de la Chine, premiere métropole de la province de Kiangsi. Elle est renommée par le nombre des lettrés qui s’y trouvent. Long. 129. 10. lat. 29. 13.

NANCY, (Géog.) ville de France, capitale de la Lorraine, avec une cour souveraine, & un chapitre, dont le chef prend le titre de primat. Elle est divisée en deux villes, la ville vieille & la ville neuve. On voit dans l’église des Cordeliers, les tombeaux des anciens ducs : Charles dernier duc de Bourgogne, prit Nancy en 1475. Le duc René le reprit après la bataille de Morat en 1476. Charles l’assiégea de nouveau en 1477, mais il y fut tué, & son armée défaite. Les rois de France depuis Louis XIII. s’en sont souvent rendus les maîtres. Elle fut cédée à la France par le traité de Vienne en 1736, pour en jouir après la mort du roi Stanislas. Nancy est sur la Meuse, à 24 lieues S. E. de Luxembourg, 30 de Strasbourg, 10 S. E. de Metz, quatre N. E. de Toul, neuf S. E. de Pont-à-Mousson, 72 S. E. de Paris. Longit. suivant Cassini, 23. 36. 30. latit. 48. 40.

Cette ville n’est point le Nasium de l’itinéraire d’Antonin ; c’est une ville moderne qui n’a pas été connue avant le douzieme siecle. Elle a commencé par un château qui appartenoit à un seigneur nommé Drogon. Matthieu I. du nom duc de Lorraine, acquit ce château l’an 1153, pour y faire sa résidence. Thibault comte de Champagne, qui fut depuis roi de Navarre, investit Matthieu II. du nom, duc de Lorraine, de Nancy, & de ses dépendances l’an 1220. Depuis la réunion de la Champagne à la couronne, il paroît que les ducs de Lorraine ont toûjours été souverains à Nancy, & qu’ils n’ont point reconnu les rois de France ou les comtes de Champagne, pour cette ville ou son territoire.

C’est la patrie de Maimbourg (Louis), jésuite, qui y naquit en 1610, & mourut d’apoplexie à saint Victor, en 1686. Ses œuvres forment 16 volumes in-4°. & sont de vrais romans écrits avec du feu & de la rapidité dans le style : on n’en fait point de cas aujourd’hui. Le plus singulier dans la vie du pere Maimbourg, c’est qu’il fut obligé de quitter les Jésuites, pour avoir écrit en faveur du clergé de France ; mais le roi le gratifia d’une pension. Son cousin Maimbourg fut un Protée dans ses sentimens de religion. De catholique il se fit protestant, ensuite rentra dans l’Eglise catholique, redevint de nouveau calviniste, & mourut socinien à Londres, vers l’an 1693. On a de lui pendant sa derniere épreuve du Protestantisme, une réponse à l’exposition de la foi catholique de M. Bossuet. (D. J.)

NANDI-ERRATAM, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbrisseau des Indes orientales ; toutes ses parties sont laiteuses. Si l’on en exprime le suc, qu’on le mêle avec de l’huile, & qu’on en frotte la tête, il guérira les maladies des yeux. Sa racine gardée dans la bouche calme le mal de dent ; bouillie dans l’huile,

elle fournit un fort bon onguent pour toutes les affections de la tête, sur-tout pour les douleurs. Broyée & prise dans l’eau, elle tue les vers ; broyée avec du jus de limon & distillée dans les yeux, elle les nettoye. Ray, hist. plant.

NANDSTOKF, (Hist. nat. Botan.) c’est un arbrisseau du Japon d’environ la hauteur d’une coudée, qui de loin a l’apparence d’un roseau. Ses branches sont disposées l’une vis-à-vis de l’autre, & s’étendent à angles droits. Ses feuilles sont longues d’un pouce & demi, & figurées comme celles du saule. Ses fleurs sont blanches, à cinq petales, semblables à celles du solanum ligneux, & ne durent qu’un jour. Ses baies sont rouges, de la grosseur d’un pois, & contiennent deux semences de figure hémisphérique.

NANDUBANDAGAR, (Géogr. anc.) ville de l’Inde en-deçà du Gange, selon Ptolomée, lib. VII. c. j. qui la place dans la Sandrabatide.

NANÉE, s. f. (Mytholog.) c’étoit la lune ou la Diane des Perses, du-moins la même divinité qu’Anaïtis. Antiochus VII. fils de Démétrius Soter, étant passé en Perse dans l’intention de piller le temple de la déesse, il déclara qu’il venoit l’épouser & recevoir les richesses qu’elle pouvoit avoir, & qui devoient faire partie de son douaire : alors les prêtres de Nanée feignirent d’entrer dans ses vûes, l’admirent dans l’enclos du temple où étoient les trésors de la déesse ; & en ayant fermé les portes, ils l’assommerent, avec quelques-uns des gens qui l’accompagnoient, d’une grêle de pierres qu’ils firent pleuvoir sur eux, par une ouverture du lambris : Cecidit in templo Naneæ, consilio deceptus sacerdotum Naneæ. C’est ainsi que l’auteur des livres des Maccabées raconte la mort de ce prince, liv. II. ch. j. v. 13. & suiv. mais les historiens profanes, Appien, Justin & autres, rapportent qu’il fut tué dans un combat contre les Parthes, l’an 130 avant Jesus-Christ. (D. J.)

NANFIO, (Géog.) en grec ἀναφὴ ; île de l’Archipel vers la mer de Candie. C’est une de ces îles qui faisoient partie du duché de Naxie, sous les princes des maisons de Sanudo & de Crispo. Strabon nous apprend que le premier nom de l’île de Nanfio a été Membliaros, nom qui lui vint de Membliarès, parent de Cadmus, qui s’établit à Thera, au lieu de suivre les aventures de ce héros. Nanfio ne fut appellée Anaphé qu’à l’occasion des Argonautes, qui la découvrirent après une tempête horrible qui les jetta au fond de l’Archipel. La découverte ne fut pas grande, car l’île n’a que 16 milles de tour, point de port, & des montagnes toutes pelées ; elles fournissent cependant de belles sources, capables de porter la fécondité dans les campagnes, pour peu qu’on sût les employer utilement.

Les habitans de Nansio sont tous du rit grec, & soumis à l’évêque de Siphuo : on n’y voit ni turcs ni latins ; le cadi & le vaivode sont ambulans. En 1700 ils payerent cinq cens écus pour toutes sortes de droits, la capitation n’y étant qu’à un écu & demi par tête. Leur fainéantise est blâmable, & tout leur négoce consiste en oignons, en cire & en miel ; ils n’ont de vin & d’orge que pour leur entretien. Quant au bois, il n’y en a pas assez pour faire rôtir les perdrix qu’on y pourroit manger ; la quantité de cette espece de gibier est si prodigieuse, que pour conserver les blés, on amasse par ordre des consuls tous les œufs qu’on peut trouver vers les fêtes de Pâques, & l’on convient qu’ils se montent ordinairement à plus de dix ou douze mille. On les met à toutes sortes de sausses, & sur-tout en omelettes ; cependant malgré cette précaution, on ne peut pas faire un pas dans l’île sans voir lever des perdrix. La race en est ancienne ; elles sont venues d’Astypalia ou Stampalia, s’il en faut croire Hégésander. Un habitant