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NABAB, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom que l’on donne dans l’Indoustan aux gouverneurs préposés à une ville ou à un district par le grand mogol. Dans les premiers tems ce prince a conféré le titre de nabab à des étrangers : c’est ainsi que M. Dupleix, gouverneur de la ville de Pontichery pour la compagnie des Indes de France, a été nommé nabab ou gouverneur d’Arcate par le grand-mogol. Les gouverneurs du premier ordre se nomment soubas ; ils ont plusieurs nababs sous leurs ordres.

NABAON, (Géogr.) petite riviere de Portugal dans l’Estramadure ; elle se décharge dans le Zézar, un peu avant que ce dernier mêle ses eaux avec celles du Tage.

NABATHÉENS, s. m. pl. (Géog. anc.) en latin Nabathæi, peuples de l’Arabie pétrée, dont il est beaucoup parlé dans l’Ecriture. Diodore de Sicile liv. XI. ch. xlviij. après avoir vû que l’Arabie est située entre la Syrie & l’Egypte, & partagée entre différens peuples, ajoute que les Arabes Nabathæi occupent un pays desert qui manque d’eau, & qui ne produit aucun fruit, si ce n’est dans un très-petit canton. Les Nabathéens habitoient, selon le même auteur, aux environs du golfe Elanitique, qui est à l’occident de l’Arabie, & en même tems dans l’Arabie pétrée. Strabon, livre XVI. & Pline, liv. VI. ch. xxviij. disent que la ville de Petra leur appartenoit. Josephe, antiquit. liv. XIII. ch. jx. nous apprend que Jonathas Machabée étant entré dans l’Arabie, battit les Nabathéens & vint à Damas.

NABEL, (Géogr.) autrement Nébel ou Nabis, comme les Maures l’appellent ; petite ville ou plûtôt bourgade de l’Afrique, dans la seigneurie de la Goulette. C’étoit autrefois une ville très-peuplée, & on n’y trouve aujourd’hui que quelques paysans. Ptolomée, l. IV. c. iij. en fait mention sous le nom de Neapolis colonia ; les habitans la nomment encore Napoli de Barbarie. Les Romains l’ont bâtie ; elle est située près de la mer Méditerranée, à trois lieues de Tunis, vers l’orient. Long. 28. 24. lat. 36. 40.

NABIANI, (Géog. anc.) peuples errans de Sarmatie asiatique, selon Strabon, qui les place sur le Palus-méotide.

NABIRI, (Géog.) peuple de l’Amérique septentrionale dans la Louisiane ; il habitoit au dernier siecle auprès des Naansi, mais il s’est retiré plus bas au nord de la riviere Rouge, & il a maintenant changé de nom. (D. J.)

NABLUM, s. m. (Musique des Hébreux.) en hébreu nébel ; instrument de musique chez les Hébreux. Les septante & la vulgate traduisent quelquefois ce mot par psaltérion, lyra, cythara, & plus communément par nablum. C’étoit, à ce que conjecturent quelques critiques, un instrument à cordes, approchant de la forme d’un Δ, dont on jouoit des deux mains avec une espece d’archet. Voyez la dissertation du P. Calmet sur les instrumens de musique des anciens Hébreux. (D. J.)

NABO, s. m. (Mythol.) ou Nebo ; grande divinité des Babyloniens, laquelle tenoit le premier rang après Bel. Il en est parlé dans Isaïe, ch. xlviij. Vossius croit que Nabo étoit la lune, & Bel le soleil ; mais Grotius pense que Nabo avoit été quelque prophete célebre du pays, & ce sentiment seroit conforme à l’étymologie du nom, qui, selon S. Jérôme, signifie celui qui préside à la prophétie. Les Chaldéens & les Babyloniens, peuples entêtés de l’Astrologie, pouvoient bien avoir mis au rang de leurs dieux un homme supérieur en cet art. Quoi qu’il en soit, la plûpart des rois de Babylone portoient le nom de ce dieu joint avec le leur propre. Nabo-Nassar, Nabo-polassar, Nabu-sardan, Nabu-chodonosor, &c. Au reste le Nabahas des Héviens étoit le même dieu que Nabo. (D. J.)

Nabo, (Géog.) ou Napon, cap du Japon que les Hollandois nomment cap de Gorée. C’est le plus septentrional de la côte orientale de la grande île Niphon, par les 39d. 45′. de lat. nord. (D. J.)

NABONASSAR, (Chronologie.) L’ere de Nabonassar est célebre : nous ne savons presque rien de l’histoire de ce prince, sinon qu’il étoit roi de Babylone, & qu’on l’appelloit aussi Belesus, quoique suivant quelques auteurs il soit le même que le Baladan dont il est parlé dans Isaïe, xxxjx. & dans le second livre des rois, xx. 12. Quelques uns même conjecturent qu’il étoit mede, & qu’il fut élevé sur le trône par les Babyloniens, après qu’ils eurent secoué le joug des Medes.

Le commencement du regne de ce prince est une époque fort importante dans la Chronologie, par la raison que c’étoit, selon Ptolemée, l’époque du commencement des observations astronomiques des Chaldéens ; c’est pour cela que Ptolemée & les autres astronomes commencent à compter les années à l’ere de Nabonassar. Voyez Astronomie.

Il résulte des observations rapportées par Ptolomée, que la premiere année de cette ere est environ la 747e année avant Jésus-Christ, & la 3967e de la période Julienne. Voyez Epoque.

Les années de cette époque sont des années égyptiennes de 365 jours chacune, commençant au 29 Février & à midi, selon le calcul des Astronomes. Voyez Année. (G)

NABOTH, œuf de, (Anat.) Naboth, professeur de Medecine dans l’université de Léïpsick, a découvert une espece d’ovaire près du cou de la matrice, & on l’appelle œuf de Naboth. Nous avons de lui une dissertation intitulée, Mart. Naboth de sterilitate. Léïps. 1707. (L)

NACARAT, s. m. & adj. (Teinture.) rouge clair & uni. Les nacarats appellés de bourre, sont teints de gaude & de bourre de poil de chevre, fondue avec la cendre gravelée, & il est défendu d’y employer le fustel.

NACCHIVAN, (Géog.) ville d’Arménie, capitale de la province de même nom. Elle étoit autrefois très-considérable, mais Amurath la ruina. On peut en juger de son ancienne grandeur par le grand amas de ses débris. Il n’y a que le centre de la ville qui soit rebâti : il contient un millier de maisons, avec des bazars remplis de boutiques de diverses marchandises. Nacchivan sert de titre à l’archevêque des Arméniens catholiques. Les Dominicains sont leurs seuls ecclésiastiques, & c’est parmi eux qu’ils choisissent l’archevêque : le pape confirme son élection. Longit. marquée sur les astrolabes persans, est de 81. 34. lat. 38. 40. (D. J.)

NACELLE, s. f. (Anat.) c’est la cavité qui est entre les deux circuits de l’oreille, l’extérieur qui se nomme helice ou helix, & l’intérieur, qui se nomme anthelice ou anthelix. Dionis dit de la nacelle que c’est la plus grande cavité de l’oreille.

Nacelle, (Architecture civile.) On appelle ainsi dans les profils un membre quelconque, creux en demi-ovale, que les ouvriers nomment gorge. On entend encore par nacelle la scotie. Voyez Scotie. (D. J.)

Nacelle, (Marine.) petit bateau qui n’a ni mâts ni voiles, & dont on se sert pour passer une riviere. (Q)

NACHÉS, (Géogr.) peuples de l’Amérique septentrionale dans la Louisiane. Voyez Natchès.

NACHSHAB, (Géog.) ville de la grande Tartarie, dans le Mawaralnahar, sur la frontiere, dans une plaine. Les Arabes la nomment Nasaph. Sa longitude, suivant Albiruni, est 88. 10. lat. 39. 50.

NACOLEIA, (Géogr. anc.) ville de la grande Phrygie, selon Strabon & Ptolomée. Etienne le géo-