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tres sont très-friables & se trouvent même sous la forme d’une poudre légere. Il y a de l’ochre qui a la forme d’écailles minces ou de feuillets ; telle est celle qui forme les enveloppes, dont les étites ou pierres d’aigle sont composées.

Il sera aisé de se former une idée de la formation de l’ochre, si l’on fait attention que le vitriol, toutes les fois qu’on en fait la dissolution dans l’eau, dépose une substance terreuse jaune, qui n’est autre chose que du fer privé de son phlogistique ; cette substance terreuse est une ochre pure. De même dans le sein de la terre les pyrites martiales se décomposent peu-à-peu, se changent en vitriol, qui lui-même, par l’humidité & le contact de l’air, souffre de l’altération & dépose cette terre jaune que nous appellons ochre.

Quelques auteurs parmi lesquels on compte MM. Hill & Emanuel Mendez d’Acosta, ont distingué les ochres & en ont fait différentes classes, suivant qu’elles font ou ne font point effervescence avec les acides, c’est-à-dire, d’après les différentes terres avec lesquelles les ochres se trouvent accidentellement mêlées ; mais l’ochre pure, c’est-à-dire, la terre métallique produite par la décomposition de la pyrite vitriolique, ne fait point d’effervescence avec les acides ; quand cela lui arrive, c’est un signe que l’ochre est jointe avec quelque terre calcaire. Cependant comme l’ochre est une vraie mine de fer que l’on exploite très-souvent, il est à-propos de connoître la nature des terres avec lesquelles elle peut être mêlée, afin de savoir quel fondant il sera à-propos d’y joindre pour en tirer le fer avec profit. En effet, si l’ochre est mêlée, par exemple, avec une terre calcaire, on sent qu’il sera bon de lui joindre une terre argilleuse, parce que la terre argilleuse se vitrifie avec la terre calcaire. Voyez l’art. Fondant. Cette observation peut être utile, vû que l’ochre est la mine de fer la plus commune en France, & que l’on exploite le plus ordinairement ; en effet, les ochres font des couches souvent très-considérables, & qui s’étendent dans un très-grand espace de terrein.

La substance que les Minéralogistes appellent ochre de cuivre, est un cuivre décomposé & produit par le vitriol cuivreux. Cette ochre est ou verte ou bleue ; la premiere, s’appelle vert de montagne ; la seconde, s’appelle bleu de montagne, & toutes deux sont comprises sous le nom de chrysocolle. Voyez ces différens articles.

Comme le zinc a aussi la propriété de se vitrioliser, on compte aussi une ochre de zinc, c’est la terre ou pierre calaminaire.

L’ochre qui est produite par le fer lorsqu’elle est bien pure, s’emploie dans la peinture pour les jaunes & pour les bruns ; en faisant réverberer ces ochres sous une moufle, elles deviennent d’un rouge plus ou moins vif, suivant que l’ochre est plus ou moins mêlée avec des terres étrangeres, ou suivant que la partie ferrugineuse y domine ; en essayant les ochres de nos pays de cette maniere, on verroit que souvent on fait venir de bien loin des couleurs que l’on pourroit se procurer à beaucoup moins de frais, sur-tout si on vouloit un peu examiner la terre. Le giallolino ou jaune de Naple, n’est autre chose que de l’ochre. L’ochre de rue est une ochre d’un jaune tirant sur le rouge : la couleur qu’on appelle brun rouge, est aussi une espece d’ochre. Quant à la terre d’ombre, on la regarde plutôt comme une terre bitumineuse, que comme de l’ochre.

Dans la Médecine, l’ochre comme toutes les substances ferrugineuses, est regardée comme désiccative & comme astringente. (—)

OCHRIDA, lacd’, (Géog.) lac de la Turquie en Europe, entre l’Albanie au couchant, & le Co-

ménolitari au levant. Ce lac n’a qu’une demi-lieue

de large sur dix lieues de long, & une seule ville du même nom, autrement dite Giustandil. Les anciens ont connu ce lac sous le nom de lacus Lycuicus.

OCHSENFURT, (Géogr.) ville d’Allemagne en Franconie, dans l’évêché de Wurtzbourg. Elle est sur le Mein, à 5 lieues S. E. de Wurtzbourg. Long. 27. 50. lat. 49. 40.

OCHUMS, (Géog.) riviere de la Mingrelie, qui, selon le pere Archange Lamberti, a deux sources dans le Caucase, & se jette dans la mer Noire.

OCHUS, (Géog. anc.) riviere d’Asie dans la Bactriane, selon Ptolomée, l. VI. c. xj. Il en met sa source à 110 degrés de long. & 59 degrés de lat. Cette riviere se perd dans l’Oxus à 119 degrés de long & 44 degrés 20′ de lat. Strabon parle de ce fleuve d’une maniere inintelligible. Selon M. de Lisle, le Zotale est l’Ochus de Strabon. Arien parle de l’Ochus, montagne de la Perse proprement dite. (D. J.)

OCKER, L’, (Géog.) riviere d’Allemagne en basse-Saxe, dans les états de la maison de Brunswick. Elle se perd dans l’Aller, environ trois lieues au-dessous de Gifhorn.

OCNUS, (Littér.) c’étoit un homme laborieux, dit Pausanias, qui avoit une femme fort peu ménagere ; de sorte qu’elle dépensoit en un moment tout ce qu’il pouvoit gagner à la sueur de son visage. Dans le fameux tableau de Polignote, il est représenté assis, faisant une corde avec du jonc ; une ânesse qui est auprès, mange cette corde à mesure, & rend inutile tout le travail du cordier. Ce tableau donna lieu à un proverbe chez les Grecs : pour dire, c’est bien de la peine perdue, on disoit, c’est la corde d’Ocnus. (D. J.)

OCOCOLIN, s. m. (Hist. nat. Orn.) perdrix de montagne, perdix montana, oiseau de la grosseur de la perdrix grise. Il a près de dix pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’au bout des ongles : la tête, la gorge & le haut du cou sont fauves ; le bas du cou, la poitrine, la partie antérieure du ventre, les côtés du corps & les plumes du dessous de la queue ont une couleur de marron clair : celle des plumes du dos, du croupion, des épaules & du dessus de la queue est la même, excepté que le bord de chaque plume est brun ; le bas-ventre & les jambes sont d’un fauve très-clair : la fausse aîle & les grandes plumes de l’aîle ont une couleur grise, mêlée de brun, à l’exception du bord extérieur qui a un peu de roussâtre. La queue est composée de vingt plumes ; les six du milieu sont de couleur de marron, mêlée de brun, & à l’extrémité est un peu blanchâtre : les sept autres de chaque côté ont une couleur de marron clair. On trouve cette espece de perdrix sur les montagnes ; elle descend quelquefois dans les plaines, & elle se mêle avec les perdrix grises. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau.

Ococolin du Mexique, perdrix de montagne du Mexique, seu perdix montana Hernandezii. Raii ; cet oiseau est plus gros que la perdrix grise, il a un pié à neuf pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité des ongles. Les couleurs dominantes de cet oiseau sont le brun, le jaunâtre & le fauve mêlés ensemble. Il y a quelques plumes grises & blanches sur la tête & sur le cou, dont la couleur est fauve. Le dessus de la tête, la gorge & les côtés du corps ont des taches noires ; la face intérieure des aîles est cendrée, & la face supérieure est grise, avec des taches blanches & des taches rousses. Le bec & les piés sont d’un rouge pâle. On trouve cet oiseau au Mexique. Ornit. de M. Brisson, tom. I. V. Oiseau.

OCOS, OQUA, ou OCQUE, (Comm.) poids de Turquie qui pese quatre cens dragmes, ou trois livres deux onces, poids de Marseille. Quarante-