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On dit de belles offres, & de mauvais procédés.

Offres, s. f. pl. (Jurisp.) est un acte par lequel on se soumet à faire quelque chose, ou par lequel on exhibe à quelqu’un des pieces ou autres choses qu’on est tenu de lui remettre, ou un bien, une somme de deniers qu’on est obligé de lui payer.

On appelle offres labiales, celles qui ne consistent que dans la déclaration que l’on offre & que l’on est prêt de faire telle. Quand même cette déclaration seroit faite par écrit, on appelle ces offres labiales, pour les distinguer des offres réelles qui sont accompagnées de l’exhibition & présentation effective des deniers ou autres choses que l’on offre, soit que ces offres réelles soient faites par un huissier, ou qu’elles soient faites sur le barreau.

En matiere de retrait lignager il faut faire des offres réelles à chaque journée de la cause. Voyez Retrait.

OFFRIR, v. act. (Gram.) présenter à quelqu’un une chose qu’on seroit bien-aise qu’il acceptât ; si cela n’est pas, au moins cela devroit toujours être ainsi. On dit offrir à Dieu nos peines ; offrir un combat, un secours, un sacrifice ; s’offrir à la vûe, &c.

OFFUSQUER, v. act. (Gram.) cacher à la vûe. Voilà une montagne qui offusque la vûe de votre château ; les nues ont offusqué le soleil. Il signifie aussi blesser les yeux ; la trop grande clarté du jour m’offusque. Il se prend au moral, comme dans ces phrases : la passion offusque le jugement ; ses bonnes qualités sont offusquées par une infinité de mauvaises. On dit au figuré, votre éclat l’offusque ; sa gloire fut un peu offusquée par cet événement.

OG

OGIVE, ou AUGIVE, s. f. (Coupe des pierres) signifie les voutes gothiques en tiers point : ce mot vient de l’allemand aug, qui signifie œil ; parce que les arcs des ceintres des voûtes gothiques sont des angles curvilignes ABC, (fig. 20.) semblables à ceux des coins de l’œil, quoique dans une position différente.

OGLASA, (Géog. anc.) île de la Méditerranée, selon Pline, liv. III. chap. vj. on croit par la situation qu’il lui donne, que c’est Monte Christo.

OGLIO l’, (Géog.) riviere d’Italie en Lombardie ; elle prend sa source au Bressan dans sa partie la plus septentrionale, aux confins des Grisons & du Trentin. Elle se perd dans le Pô au couchant de Borgoforte. Le nom latin de cette riviere est Ollius.

OGNIUS, ou OGMIUS, (Hist. anc. Mytholog.) surnom que l’on donnoit chez les Gaulois à Hercule, suivant quelques-uns, & à Mercure, suivant d’autres. On représentoit ce dieu sous les traits d’un vieillard décrepit, chauve, ridé, & comme accablé de fatigue ; il étoit couvert de la peau d’un lion ; dans sa main droite il portoit sa massue, & dans la gauche son arc & son carquois. Il avoit la langue percée, & il en partoit des chaînes d’or par où il attiroit à lui une foule d’auditeurs qui étoient pris par les oreilles. Sous cet emblème, les Gaulois vouloient représenter la force de l’éloquence, qui attire tous les cœurs.

OGOESSE, terme de Blason, il se dit des tourteaux de sable, pour les distinguer des autres qui se nomment gulpes, quand ils sont de pourpre ; guses, quand ils sont de gueules ; heurtes, quand ils sont d’azur ; sommes ou volets, quand ils sont de sinople ; cependant ils retiennent tous en général le nom de tourteaux. Voyez Tourteau, Blason. (D. J.)

OGRE, s. m. (Gram.) sorte de monstre, de géant, d’homme sauvage, qu’on a imaginé & introduit dans les contes où il mange les petits enfans : l’ogre est contemporain des fées.

OGYAS, s. m. (Hist. turque.) nom du précepteur des fils du grand-seigneur. Quoique les fils des sultans soient élevés dans la mollesse, au milieu des plaisirs & de l’oisiveté du serrail, on leur choisit pourtant des précepteurs qu’on appelle ogyas, qui sont d’ordinaire les plus savans du pays. Ces précepteurs vivent dans la suite avec éclat, & reçoivent du sultan, autrefois leur disciple, des honneurs, & des distinctions qu’il refuse au grand-visir, au caïmacan, & aux cadilesquers. Un ambassadeur de France, qui avoit résidé fort long-tems à la Porte, M. de Breves, remarque dans ses mémoires, que les Turcs ont souvent à la bouche ces paroles qu’ils attribuent à Soliman : « Dieu donne l’ame toute brute, mais le précepteur la polit & la perfectionne ». (D. J.)

OGYGIE, (Géog. anc.) nom de l’île de Calypso. Pline, liv. III. chap. x. parlant du promontoire Lacynium, aujourd’hui capodelle, colonne, dit que devant la côte, est entre autres îles, celle de Calypso, qu’Homere a nommé Ogygie : mais ni cette île, ni les autres que Pline nomme, ne subsistent plus.

Ogygia est aussi un nom donné à divers lieux & pays, comme à la Béotie, à l’Egypte, à la Lycie, & à Thebes. Pausanias dit que les premiers habitans du territoire de cette ville, avoient Ogyge pour roi : rien n’est plus fameux dans l’antiquité, que le déluge d’Ogygès.

OGYRIS, (Géog. anc.) île de la mer des Indes : Pline, liv. VI. chap. xxviij. dit qu’elle est en pleine mer, à 125 milles du continent. Comme ce n’est point l’île d’Ormus, ni celle de Mazira, sur les côtes d’Arabie, nous ignorons quelle île ce peut être. (D. J.)

OH

OH, interjection augmentative : Oh, n’en doutez pas ! Oh, oh, j’ai d’autres principes que ceux que vous me supposez, & je ne suis pas un dans mes écrits, & un autre dans ma conduite.

Il parloit fort bien de la guerre,
Des cieux, du globe de la terre,
Du droit civil, du droit canon,
Et connoissoit assez les choses
Par leurs effets & par leurs causes ;
Etoit-il honnête homme ? Oh, non.

OHIO l’, (Géog.) grande riviere de l’Amérique septentrionale dans la nouvelle France : elle est ainsi nommée par les Iroquois ; & ce nom, dit-on, marque sa beauté. Elle a ses sources à l’orient du lac Erié, baigne les Tongoria, reçoit dans son sein une autre riviere nommée Ouabache, ou de saint Jérome ; & enfin accrue de nouveau par la riviere des Casquinambaux, elle se perd dans le Mississipi, au pays nommé par les François la Louisiane. Mais il faut consulter sur le cours de cette riviere la carte de l’Amérique septentrionale, publiée à Londres en 1754, par le D. Mitchel F. R. S. (D. J.)

OJ OI

OJAK, (Hist. mod.) nom que les Turcs donnent aux régimens de leurs janissaires ; ceux qui les commandent se nomment ojak agalari.

OIBO, (Géog.) île d’Afrique sur la côte de Zanguebar, l’une des îles de Quisimba : elle est petite, mais arrosée de belles & bonnes fontaines. (D. J.)

OIE, s. f. anser domesticus, (Hist. nat. Ornithol.) oiseau qui est plus petit que le cygne, & plus gros que le canard : il a environ deux piés dix pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extré-