les nautæ composoient un corps dont des magistrats & des chevaliers romains ont souvent fait partie.
Les nautes étoient dans la ville d’honorables citoyens unis & associés pour faire le commerce par eau. Les inscriptions trouvées au mois de Mars 1711, en creusant la terre sous le chœur de Notre Dame, nous apprennent que sous le regne de Tibere, la compagnie des nautes établie à Paris, éleva un autel à Eoüs, à Jupiter, à Vulcain, à Castor & à Pollux. Voyez une dissertation de M. le Roi mise à la tête du premier volume de l’histoire de Paris, par le P. Félibien.
Il est assez naturel de présumer que les mercatores aquæ parisiaci, dont il est parlé sous les regnes de Louis le Gros & de Louis le Jeune, avoient succédé, sous un autre nom, à ces anciens commerçans, & qu’il ne faut point chercher ailleurs l’origine du corps municipal, connu depuis sous le nom d’hôtel-de-ville de Paris, & chargé de la police générale de la navigation, & des marchandises qui viennent par eau. (D. J.)
NAUTILE, s. m. (Conchyliol.) genre de coquillage, dont le caractere générique est de ressembler à un vaisseau. Il a été ainsi nommé du mot grec ναύτιλος, qui veut dire le poisson & le nautonnier.
Le nautile pris pour le coquillage, est une coquille univalve, de forme ronde & oblongue, mince, épaisse, à oreilles, sans oreilles, unie & quelquefois cannelée, imitant la figure d’un vaisseau.
Différens auteurs ont appellé le nautile en latin pompilus, nauplius, nauticus, cymbium, polypus testaceus, & plusieurs le nomment en françois le voilier.
On distingue en général deux genres de nautile ; le nautile mince, applati, & le nautile à coquilles épaisses. Le premier est le papyracé, dont la coquille n’est guere plus épaisse qu’une feuille de papier.
Le nautile papyracé n’est point attaché à sa coquille, & même, selon Pline, il la quitte souvent pour venir paître sur la terre. On dit que quand il veut nager, il vuide son eau pour être plus léger ; il étend en haut deux de ses bras, entre lesquels est une membrane légere qui lui sert de voile, & les deux autres en bas dans la mer, qui lui tiennent lien d’aviron : sa queue est son gouvernail. Dans une forte tempête, ou quand il entend du bruit, il retire ses piés, remplit sa coquille d’eau, & par-là se donne plus de poids pour s’enfoncer. La maniere de vuider son eau quand il veut s’élever & naviger, se fait par un grand nombre de trous qui se trouvent le long de ses jambes.
Le nautile à coquille épaisse, nommé par Rumphius nautilus major, seu crassus, ne quitte jamais sa maison. Sa coquille est partagée en quarante cellules ou cloisons, qui diminuent de plus en plus à mesure qu’elles approchent de leur centre. Entre chacune de ses cloisons & les voisines, il y a une communication par le moyen d’un trou qui est au centre de chaque cellule. Il est vraissemblable que le poisson occupe l’espace le plus large de sa coquille, depuis son ouverture jusqu’à la premiere cloison, & que le nerf qui passe au-travers de toutes ses cloisons, sert à le retenir dans sa demeure, à donner la vie à toutes les cellules, & à y porter l’air & l’eau par le petit canal, proportionnellement au besoin qu’en a l’animal pour nager ou s’enfoncer dans l’eau.
Aristote a décrit bien nettement deux especes de nautiles, mais non pas trois, comme Bellon l’a imaginé.
Hook remarque que dans le creux des cellules du nautile, on trouve des efflorescences de sel marin ; & qu’ainsi l’air y a passé avec l’eau de la mer.
Ce testacé est commun à Amboine, à Batavia, aux Moluques & au cap de Bonne-Espérance. Rumphius en a donné des figures, ainsi que Ruysch. On
dit que les nautiles à cloison ou à coques épaisses, ne vivent pas long-tems hors de leur coquille. Leur ventre est rempli d’une quantité d’œufs rouges, bons à manger, & faits comme de petits grains ronds, qui ont chacun un petit point noir comme un œil ; ils forment une masse entourée d’une pellicule mince qu’on appelle ovaire, placée comme un coussin sur le cou.
Ces animaux se trouvent assez rarement avec leurs coquilles, dont ils se détachent très-aisément. Il faut que les pêcheurs soient bien adroits pour les prendre ensemble. Quand ils sont poursuivis, ils tournent leur nacelle tantôt à droite, tantôt à gauche. Enfin, les pêcheurs remarquant qu’ils veulent faire eau & se couler à fond, se jettent souvent à la nage pour les pouvoir joindre.
Les quatre principales différences de la classe des nautiles, c’est que les uns sont papyracés, les autres à cloison, les autres à oreilles & les autres ombiliqués.
Mais les diverses especes de nautiles décrites par les naturalistes, sont les suivantes : 1o. le nautile de la grande espece, poli & épais ; 2o. le nautile de la petite espece à coquilles épaisses & polies ; 3o. le même nautile ombiliqué ; 4o. le nautile commun, chambré & partagé en plusieurs cellules ; 5o. le nautile cannelé, vuide, sans aucune séparation en-dedans ; 6o. le papyracé, applati & mince ; 7o. le nautile à oreilles & à large carene ; 8o. le même nautile à carene ondée en sillon, & dentelée des deux côtés ; 9o. le nautile dont la carene est par-tout dentelée ; 10o. le nautile dit corne d’ammon.
Si cependant la pensée de M. de Jussieu, dans les mémoires de l’acad. des Sciences, année 1722. pag. 235. est vraie, savoir que toutes les cornes d’ammon se sont moulées dans les nautiles, il se trouveroit autant d’especes de nautiles que de cornes d’ammon ; & par conséquent le nombre des especes de nautiles encore inconnues seroit bien grand par rapport au nombre des especes connues. (D. J)
NAUTIQUE, adj. (Astron. & Géogr.) se dit de ce qui a rapport à la navigation. Voyez Navigation.
Astronomie nautique est l’Astronomie propre aux navigateurs. Voyez Astronomie, Compas nautique ou Compas de mer. Voyez Boussole & Compas. (O)
Nautiques Cartes, voyez Cartes marines.
NAUTODICE, (Ant. grecq.) officier subalterne chez les Athéniens. Les nautodices terminoient les différends survenus entre les marchands, les matelots & les étrangers dans les affaires de commerce maritime. Leur audience générale se tenoit le dernier jour de chaque mois.
NAUTONNIER D’ATHÈNES, (Hist. grecq.) les nautonniers d’Athènes étoient les matelots expérimentés, employés au trajet de cette ville à Salamine. Si quelqu’un d’entr’eux culbutoit sa barque, la loi ne lui permettoit pas de remonter sur mer. « Vous, Messieurs, dit Eschine dans sa harangue contre Ctésiphon, » qui avez établi cette sage loi « afin que nul n’expose légerement la vie des Grecs, ne rougiriez-vous pas de permettre que celui qui a culbuté volontairement Athènes & toute la Grece, ose reprendre le gouvernail de l’état ! »
NAXKOW, (Géog.) ville de Danemark dans l’île de Laland, sur la côte septentrionale, avec un port commode pour le commerce. Elle est à 22 lieues S. O. de Copenhague. Long. 29. 12. lat. 54. 48. (D. J.)
NAXOS, (Géogr. anc. & mod.) Ναξος par les Grecs, Naxus par les Latins, Naxia dans le moyen âge, & Naxe par les François, île considérable située