autres, comme les comtes de Veldentro de la maison palatine.
Schilter, jurisconsulte allemand, qui a fait un traité de paragio & apanagio, dit que tous ceux qui tiennent une seigneurie en parage, peuvent exiger l’hommage de leurs sujets ; mais qu’ils doivent premierement rendre le leur à l’empereur.
Il observe aussi que les cadets auxquels les aînés sont obligés de donner des terres en parage, ne sont point exclus de la succession, comme ceux auxquels on donne un pur apanage, mais qu’ils sont véritablement héritiers, quoique pour une portion inégale ; que dans la maison palatine la coutume n’est point de donner des purs apanages, mais des terres en parage ; & que parmi les terres du feu électeur palatin, il n’y avoit que le cercle électoral qui ne dût pas se partager.
Voyez le glossaire de Lauriere, au mot parage ; sa préface sur le I. tome des ordonnances. Bechet, en sa disgression sur les parages. La dissertation de M.Guyot, & les commentateurs d’Anjou, Maine, Poitou, &c. & autres coutumes, dont on parlé ci-devant, où le parage est usité. (A)
Parage, (Marine.) c’est une espace ou étendue de mer sous quelque latitude que ce puisse être. On dit, dans ce parage on voit beaucoup de vaisseaux. Il fait bon croiser à la vue de Belle-Isle & de l’Isle Dieu ; c’est un bon parage pour croiser sur les vaisseaux qui veulent entrer dans les ports de Bretagne, de Poitou de Saintonge.
Vaisseaux qui sont en parage, c’est-à-dire, que ces vaisseaux sont en certains endroits de la mer où ils peuvent trouver ce qu’ils cherchent.
Changer de parage ; vaisseau mouillé en parage, c’est-à-dire, que ce vaisseau est mouillé dans un lieu où il peut appareiller quand il voudra. (Z)
PARAGEAUX, s. m. pl. (Jurisprud.) dans les coutumes d’Anjou, Maine, Tours & Lodunois, ce sont les puînés qui tiennent en parage avec l’aîné, que l’on appelle parageur. Voyez ci-devant Parage, & ci-après Parageur. (A)
PARAGENITES, s. m. pl. (Géog. anc.) Paragenitæ ; peuples du Péloponnese. Pline, l. IV. ch. vj. les met dans l’Achaïe. (D. J.)
PARAGERS, s. m. (Jurisprud.) dans la coutume de Normandie ce sont les puînés qui tiennent en parage avec l’aîné. Voyez Parage & Parageur. (A)
PARAGEUR, s. m. (Jurisprud.) est un terme usité dans les coutumes de parage, & toujours relatif au parage ; mais avec cette différence, que dans quelques coutumes, comme Anjou, Maine, Tours, Lodunois, le parageur est l’aîné, les puînés sont appellés parageaux, au lieu que dans les coutumes de Poitou, S. Jean d’Angely, usance de Saintes, Angoumois, les parageurs sont les puînés ; en Normandie, on les appelle paragers. Voyez Chemier, Chemerage, Juveigneur, Parage, Parageaux. (A)
PARAGIÉS, adj. (Hist. mod. Droit public.) paragiati principes. On nomme ainsi dans le droit public germanique les princes & états de l’empire, qui, étant freres, ont partagé entr’eux les domaines de leur pere, en laissant cependant jouir l’aîné de la maison de certaines prérogatives : d’où l’on voit que parage n’est pas la même chose qu’apanage.
PARAGOGE, s. f. (Gram.) du grec παραγωγὴ, deductio, issue ; mot formé du verbe grec παράγειν, deducere, mettre dehors : RR. παρὰ, ex, & ἄγω, duco. La paragoge est un métaplasme ou figure de diction, par l’addition d’une lettre ou d’une syllabe à la fin du mot : amarier, dicier, pour amari, dici ; egomet, tute, quisnam, hicce, pour ego, tu, quis, hic. C’est par une paragoge que les Latins ont formé decem de δέκα, septem de ἑπτὰ, &c. C’est donc une des causes qui contribuent à l’altération des mots, lors de leur passage
PARAGON, s. m. (Langue franç.) vieux mot qui signifie patron, modele ; sur quoi Nicod dit que, paragon est une chose si excellemment parfaite, qu’elle est comme une idée, un sep, & estelon à toutes les autres de son espece, & lesquelles on rapporte & compare à lui, pour savoir à quel degré de perfection elles atteignent. Paragon de chevalerie, de prud-homme, de savoir, & en ce, poursuit-il, qui le voudroit extraire de παράγειν des Grecs, qui signifie admener, acconduire, ce ne seroit pas hors de propos. Ainsi paragoner veut dire comparer, mettre en parallele ; mais depuis Nicod on a dit parangonner, & parangon ; ces deux mots se disoient encore du tems d’Ablancourt ; enfin ils sont tombés d’usage, & parangon ne se dit aujourd’hui qu’en style de Lapidaire, des pierres précieuses excellentes ; ils disent un diamant parangon, un rubis parangon, une perle parangon. (D. J.)
PARAGONE, s. f. (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes à un marbre noir qui peut servir de pierre de touche.
PARAGONTICUS, sinus, (Géog. anc.) golfe sur la côte de la Caramanie, selon Ptolomée, l. V. c. viij. Ortelius croit que c’est le même golfe qu’Arrien, II. Peripl. p. 2. appelle Terabdon. (D. J.)
PARAGORIQUE. Voyez Paregorique.
PARAGOUANTE ou PARAGUANTE, s. f. (Comm.) terme demi-espagnol, qui signifie une gratification que l’on fait aux personnes qui viennent apporter de bonnes nouvelles ou quelque présent considérable.
Paraguante se prend le plus souvent en mauvaise part pour un présent que l’on donne à une personne pour tenter sa fidélité, ou du-moins se la rendre favorable dans des conjonctures d’affaires où l’on a besoin de leur crédit. On accuse les intendans & gens d’affaires des grands seigneurs de recevoir quelquefois de pareils présens des marchands. Diction. de Commerce.
PARAGOYA, (Géog. mod.) grande île de la mer des Indes, entre les Philippines & la mer de Bornéo. Il y a dans cette île un roi tributaire de celui de Bornéo. Long. 131. 40-135. lat. sept. 10. (D. J.)
PARAGRAPHE, s. m. (Jurisprud.) est un terme dérivé du grec, qui signifie section ou division de quelque partie d’un ouvrage ; il est particulierement usité en Droit pour exprimer une section d’un titre ou d’une loi. Les titres des institutes & lois du Code & du Digeste qui sont un peu longues sont divisés en plusieurs articles ou paragraphes. (A)
Paragraphe, caractere d’Imprimerie, ainsi figuré § ; il se met au commencement d’une section ou subdivision qui se fait des textes des lois ; il est employé singulierement dans les ouvrages de droit & de jurisprudence. Voyez Table des caracteres.
PARAGUAY, herbe du, (Botan.) c’est la feuille d’une plante du Paraguay, qui est fort en usage au Chilli & au Pérou, comme le thé de la Chine l’est en Europe. On dit que ce n’étoit autrefois que sur les montagnes de Maracayan, éloignées de près de 200 lieues des peuplades du Paraguay, que croissent naturellement les arbres qui produisent cette feuille. Les Indiens du Paraguay en ont absolument besoin, soit pour leur usage, soit pour l’échanger avec les denrées & les autres marchandises qui leur sont nécessaires. Il leur falloit passer plusieurs mois de l’année à voyager jusqu’à ces montagnes. Leurs peuplades se trouvoient par-là souvent exposées aux irruptions de leurs ennemis. De plusieurs mille qui partoient, il en manquoit un grand nombre au retour : le changement de climat & les fatigues en faisoient périr plusieurs ; d’autres rebutés par le travail, s’enfuyoient dans les montagnes & ne paroissoient plus.