gueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; ses couleurs varient ; on en voit de blancs, de noirs, de roux, de cendrés ; d’autres ont plusieurs de ces couleurs mélées ; enfin, il y en a qui les réunissent toutes les quatre ; le bec est noir dans les uns, & rouge ou de couleur de chair dans les autres ; ils ont tous la membrane, qui est au-dessus des narines, couverte d’une matiere farineuse qui la fait paroître blanchâtre ; les piés sont rouges & les ongles noirs, & quelquefois blanchâtres. M. Brisson dans son Ornithologie, fait de ce pigeon une espece particuliere, & il regarde comme des variétés de cette espece les pigeons dont il a été fait mention au nombre de seize.
Pigeon sauvage, oenas seu vinago, Wil. Ce pigeon est un peu plus gros que le pigeon domestique : il a un pié deux pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & deux piés deux pouces d’envergure ; la tête est cendrée ; la face supérieure & les côtés du cou sont d’un verd doré qui paroît de couleur de cuivre de rosette à certains aspects ; la partie antérieure du dos & les petites plumes des ailes, ont une couleur cendrée obscure ; les plumes qui couvrent le dessus de la racine de la queue, le croupion & la partie postérieure du dos, sont d’un cendré clair ; la face inférieure du cou depuis la tête jusqu’à environ le milieu de sa longueur, le reste du cou & la poitrine, sont d’un violet rougeâtre ou pourpré ; le ventre, les côtés du corps, les jambes, & les plumes du dessous de la queue, ont une couleur cendrée claire ; les quatre ou cinq premieres grandes plumes des ailes sont noires, à l’exception du bord extérieur qui est blanc ; toutes les autres, & celles du premier rang, sont cendrées à leur racine & noirâtres vers l’extrémité. Il y a encore sur chaque aile deux taches noires ; toutes les plumes de la queue sont cendrées depuis leur origine jusqu’à environ les deux tiers de leur longueur. & le reste est noir, excepté la moitié des barbes extérieures de la premiere plume de chaque côté qui est blanche ; les piés sont rouges, & le bec est d’un rouge pâle, selon Belon : ce pigeon fait son nid sur les rochers escarpés. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.
Pigeon sauvage d’amérique, columbus palumbus carolinensis. Klein. avi. ce pigeon est de la grosseur de notre pigeon sauvage ; il a la face supérieure du corps de couleur cendrée, & l’inférieure d’un violet rougeâtre ; les plumes des aîles sont d’un brun noirâtre, & les grandes ont le bord extérieur blanchâtre, le tour des yeux & les piés sont rouges. On trouve cet oiseau en Amérique. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau.
Pigeon sauvage du méxique, columba mexicana hoilotl dicta hernandesii, Rai, synop. avi. ce pigeon est de la grandeur du pigeon domestique ; il a la tête, le cou, le dos, le croupion, les aîles & la queue d’une couleur brune mêlée de taches noires, excepté les grandes plumes des aîles & la queue qui n’ont point de ces taches ; la poitrine, le ventre & les jambes, sont d’un fauve clair, le bec est noir & les piés sont rouges. On trouve cet oiseau au Méxique dans les forêts & dans les endroits frais. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau.
Pigeon vert de l’isle saint thomas, columba sylvestris ex insula sancti Thomæ, Marcgravii, Wil. ce pigeon est entierement vert à l’exception des plumes du dessous de la queue qui sont jaunes ; les plumes des aîles & l’extrémité de celles de la queue, ont une couleur verte tirant sur le brun ; les yeux sont noirs & entourés d’un cercle bleu ; le bec est d’un rouge de sang depuis sa racine jusqu’à la moitié de sa longueur, & le reste a une couleur bleue mêlée de blanc & de jaune ; les piés sont d’un jaune de safran. On trouve cet oiseau dans l’île saint Tho-
Pigeon trembleur, columba tremula angusti cauda seu acuticanda, Wil. ce pigeon ressemble au pigeon paon par les mouvemens continuels qu’il se donne, mais il en differe en ce qu’il a la queue étroite.
Pigeon turc, columba turcica seu persica, Wil. la couleur de ce pigeon varie moins que celle de la plûpart des autres pigeons ; il est noirâtre ou d’un jaune rougeâtre ou obscur : la membrane qui entoure les yeux & celle qui se trouve au-dessus des narines sont rouges & fort épaisses : le bec est jaune & les piés sont d’un rouge pâle.
Pigeon de voliere, (Econom. rustiq.) c’est un pigeon nourri à la main & élevé à la maison dans une voliere, & qui n’en sort que pour s’égayer. Les pigeons de voliere sont plus chers que les autres, parce qu’ils sont meilleurs, & surtout quand ils ne mangent que du chénevi & du millet ; les pigeons, soit de voliere ou autres, couvent leurs œufs dix-huit jours, le mâle & la femelle tour-à-tour pendant la journée, mais la femelle toute la nuit ; ils font ordinairement des petits tous les mois ; ils les nourissent un mois durant, mais dès que leurs petits ont dix ou douze jours, ils commencent à se tirer le bec & à se cocher. Leurs petits mangent seuls, lorsqu’ils ont trois semaines ; ils roucoulent à deux mois, & à six ou environ, ils commencent à profiter & à se préparer pour faire des petits. (D. J.)
Pigeon, (Diete & Mat. méd.) l’usage très-commun que nous faisons du pigeon dans nos alimens, est une chose assez connue ; on ne mange presque que le pigeonneau ; la chair du vieux pigeon est seche & dure, elle fournit pourtant un assez bon suc lorsqu’on la fait bouillir avec d’autres viandes pour en préparer des potages. Le pigeonneau de voliere ne differe du pigeonneau de colombier, qu’en ce que le premier est communément plus gros & toujours plus gras & par conséquent d’une chair plus délicate, plus fondante.
Le pigeonneau se mange dans deux états ou deux âges qui le font différer essentiellement : 1°, lorsqu’il commence à peine à pousser les tuyaux des plumes de la queue & des aîles, ce qui lui arrive lorsqu’il a environ quinze ou seize jours, ou lorsqu’il est presqu’entierement couvert de plumes, ce qui lui arrive à-peu-près à l’âge d’un mois ; dans le premier état, la chair en est absolument sucrée, elle n’est point faite, ce n’est presque qu’une gelée ; elle est en général peu saine quoiqu’elle soit regardée comme plus délicate ; dans le second état, la chair a une certaine consistence, quoiqu’elle soit tendre encore & pleine de suc ; elle est généralement beaucoup plus salutaire ; on peut l’accorder à presque tous les sujets, aux tempéramens les plus délicats, aux convalescens : la premiere leur doit être interdite.
Quant aux usages pharmaceutiques du pigeon, son sang est compté avec raison parmi les remedes adoucissans externes les plus éprouvés. C’est un bon remede contre les ophtalmies douloureuses, & contre les plaies de l’œil, que de saigner un pigeonneau sous l’aîle, & de faire tomber sur le champ quelques gouttes de son sang dans l’œil. Un pigeon en vie ouvert par le milieu, & appliqué tout chaud sur la tête des phrénétiques ou sur le côté des pleurétiques, lorsque les calmans & résolutifs externes sont indiqués, produit quelquefois de très-bons effets ; c’est un remede que les anciens médecins ont beaucoup employé ; les médecins modernes au contraire paroissent trop négliger ces sortes d’applications. Voyez Topique. Il faut observer néanmoins que le pigeon ne mérite aucune préférence sur les autres animaux.