conservent leur nom ; ces dernieres n’ont point d’euvage, c’est-à-dire que les bords n’en sont point exhaussés par des planches. Avec de semblables bâtimens les Sauvages traversent des détroits considérables, & affrontent les mers les plus orageuses.
PIROLE, s. f. (Hist. nat. Bot.) pyrola ; genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Il sort du calice un pistil terminé par une sorte de trompe, qui devient dans la suite un fruit arrondi, strié : ce fruit a ordinairement un ombilic, il est divisé en cinq capsules, & il renferme des semences qui pour l’ordinaire sont petites. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.
PIRON, s. m. (Archit.) c’est une espece de gond debout, qui porte sur une couette, & est clouée sur le bourdin ou montant de derriere d’une grande porte. (D. J.)
PIROUETTE, s. f. en terme de Danse, se dit d’un ou de plusieurs tours du corps que le danseur fait sur la pointe des piés sans changer de place.
Pirouette, en terme de Manege, se dit d’un tour ou d’une circonvolution que fait un cheval, sans changer de place ou de terrein.
Les pirouettes sont d’une piste, ou de deux pistes. On appelle pirouette d’une piste, le tour entier que fait un cheval en tournant court, d’une seule allure, & presque en un seul tems ; de maniere que sa tête vient à l’endroit où étoit sa queue, sans qu’il soit hors de ses hanches. Dans la pirouette à deux pistes, le cheval fait ce tour dans un terrein à-peu-près de sa longueur, qu’il marque tant de sa partie antérieure, que de sa partie postérieure. Voyez Piste.
Pirouette, s. f. terme de Poupetier, morceau de métal ou de carton peinturé d’un côté, fait en forme de moule de bouton & percé par le milieu, au-travers duquel on passe un petit morceau de bois qu’on appelle bâton, & qui sert à faire tourner la pirouette. (D. J.)
PIROUETTÉ, s. m. en terme de Danse, c’est un pas qui se fait en place, c’est-à-dire qui ne va ni en avant ni en arriere ; mais sa propriété est de faire tourner le corps sur un pié ou sur les deux, comme sur un pivot, soit un quart de tour ou un demi-tour, selon que l’on croise le pié, ou que la figure de la danse le demande, ainsi :
Je suppose que l’on ait un pirouetté à faire du pié droit, & qu’on ne doive tourner qu’un quart de tour à la droite, il faut plier sur le gauche, le droit en l’air, & à mesure que le genou gauche se plie, la jambe droite en l’air marche en formant un demi-cercle. On pose ensuite la pointe du pié derriere la jambe gauche à la troisieme position, pour se relever sur les deux pointes, ce qui fait tourner un quart de tour ; au-lieu que si l’on veut tourner un demi-tour, il faut poser la pointe du pié plus croisé jusqu’à la cinquieme position, ce qui fait qu’en s’élevant on tourne un demi-tour.
Il faut remarquer que lorsqu’on se releve, le pié qui a marché, & qui s’est posé derriere à la troisieme ou cinquieme position, de derriere qu’il étoit, le corps se tournant le fait changer de situation sans le faire changer de position, parce que le pié qui est derriere revient devant. Lorsqu’on s’éleve, le corps se tournant un quart ou un demi-tour, oblige les jambes par son mouvement de changer de situation pour se trouver dans l’équilibre, ce qui fait que le pié qui étoit derriere change de situation.
Mais lorsque l’on est élevé & que l’on a tourné le quart ou demi-tour, il faut poser le talon du pié où le corps est posé, afin d’être plus ferme pour en reprendre une autre. Ce pas est très-agréable lorsqu’il est fait avec soin.
PIRUM, (Géog. anc.) ville de la Dace selon Ptolomée, liv. III. ch. viij. Elle étoit entre Phamidana
& Zusidana. Quelques-uns croient que c’est Pixendorf, bourg de la basse Autriche.
PIS, s. m. (Gram.) mamelle de la vache, de la chevre, de la brebis, de la jument, &c.
Pis, (Boucherie.) c’est la poitrine du bœuf, ce qui comprend la piece tremblante ou le grumeau, les morceaux du tendron, les morceaux du milieu, ou les morceaux du flanchet.
Pis, adv. (Gram.) degré comparatif de mal adv. On disoit qu’il s’amendoit, mais je vois que c’est pis que jamais.
PISÆ, (Géog. anc.) Pissæ, par Polybe. liv. II. c. xxviij. Ptolomée, liv. III. ch. j. Lycophron, vers 1241. mais toutes les inscriptions romaines portent Pisæ ; ville d’Italie dans l’Etrurie près des Liguriens. La plupart des anciens écrivains, tant grecs que latins, en ont parlé. Pline, liv. III. ch. v. la place entre les fleuves Auser & Arnus. Elle avoit été fondée par les Pisæi, peuples du Péloponnèse, qui l’avoient nommée Alphée, du nom d’un fleuve de leur patrie ; c’est du moins ce que dit Virgile au X. liv. de l’Enéide, vers 179.
Alpheæ ab origine Pisæ,
Urbs Etrusca solo.
On trouve la même chose dans Rutilius, itin. liv. I. vers 565.
Alpheæ veterem contemptor originis urbem
Quam cingunt geminis Arnus & Ausur aquis.
Il appelle Ausur le fleuve que Pline nomme Auser.
Pise eut le titre de colonie romaine, & elle a conservé son ancien nom : c’est aujourd’hui la ville de Pise. Voyez son article. (D. J.)
PISAN, le, (Géog. mod.) pays d’Italie dans la Toscane. Il est borné au nord par le Florentin & la république de Lucques, au midi par les Siennois, au levant par les Siennois encore, & par la mer au couchant. Il a 30 milles du nord au sud, & 50 du levant au couchant. C’est un très-bon pays ; Pise en est la capitale.
PISATELLO, (Géog. mod.) petite riviere d’Italie dans la Romagne. Elle a sa source au pié de l’Apennin, & se rend dans la riviere Rigosa, environ à un mille de la côte du golfe de Venise. Léander croit que c’est le Rubicon des anciens. Voyez Rubicon.
PISAURUM, (Géog. anc.) ville d’Italie appellée aujourd’hui Pesaro. Ptolomée, lib. III. c. j. qui la donne aux Semnones, la place entre Fanum fortunæ & Ariminium. César, civ. lib. I. c. xj. se rendit maître de cette ville. Tite-Live, lib. XXXIX. c. xliv. Velleïus Paterculus, lib. I. c. xv. & d’anciennes inscriptions romaines lui donnent le titre de colonie.
PISAURUS, (Géog. anc.) riviere d’Italie dans le Picenum. Elle donnoit le nom à la ville Pisaurum. Vibius Sequester dit qu’on la nommoit aussi Isaurus. En effet on lit dans Lucain, lib. II. vers 406 :
Crustumiumque rapax & juncto Sapis Isauro.
Mais peut-être la quantité a-t-elle obligé Lucain de dire Isauro pour Pisauro. Cette riviere s’appelle aujourd’hui la Foglia, selon Magin.
PISCATORES ou PESCADORES, (Géog. mod.) c’est-à-dire îles du pêcheur. M. de Lisle ne marque qu’une île de ce nom dans sa carte des Indes & de la Chine ; mais Dampier dit que les Piscadores sont plusieurs grandes îles désertes, situées près de Formosa, entre cette île & la Chine, à environ 23 degrés de latitude septentrionale, & presque à la même élévation que le tropique du cancer. (D. J.)
PISCENA, (Géog. anc.) ville de la Gaule narbonnoise, selon Pline, liv. IV. c. iv. sur quoi le P. Hardouin remarque que c’est présentement la ville de Pezenas au diocèse d’Agde.