traité du négoce d’Amsterdam de Jean-Pierre Ricard, un tarif des droits du poids de toutes les marchandises qui y sont sujettes, & quelques tarifs particuliers pour quelques especes de marchandises, entre autres les fromages, beurres, sirops. Ces droits, dont partie appartient à la ville & partie à la province, sont régis par des fermiers qu’on renouvelle de trois ans en trois ans. Ils ont sous eux des peseurs qui ne sont que mettre les marchandises dans les balances & estimer le poids, & auxquels il est défendu de toucher les cordes desdites balances pour les faire pancher à leur gré. Toute marchandise qui se vend au poids est sujette au droit de ce poids, aucun marchand ne pouvant avoir chez soi de grandes balances sans une permission du fermier, pour laquelle on paye 20, 30, jusqu’à 50 florins plus ou moins, sans préjudice des droits dûs pour le poids public. Quand ils veulent en vendre, ils sont obligés de les faire transporter à quelqu’une des places dont nous avons parlé, ou bien les peseurs publics les pesent devant leur porte à l’aide d’une machine qu’on nomme prikel, ce qui ne coute que 3 florins 3 sols pour le droit du bureau, & 6 à 8 s. pour le port de la machine. Voyez Prikel.
En Angleterre, les droits de poids le roi sont de 5 sols sterlings pour une pesée d’un millier, & de 2 sols pour une pesée de deux cens, & dont les François payent deux tiers plus que les Anglois.
Dans les anciennes archives d’Angleterre, poids, pondus, signifie un droit que l’on paye au roi, suivant le poids des marchandises. Voyez Pondage.
Poids du roi, pondus regis, c’est le nom qu’on donne en Angleterre, à ce qu’on appelle ailleurs étalon, c’est-à-dire à un poids original qui étoit anciennement réglé par le roi ; ce poids est de 12 onces à la livre. Voyez Poids & Etalon. Savary, Dict. de commerce de Chambers.
Poids, (Comm.) considérés par rapport à leur matiere, sont ou de cuivre, ou de fer, ou de plomb, & il y en a d’autres qu’on appelle cloches.
Les poids de cuivre ou de marc sont des poids de cuivre qui viennent pour la plûpart de Nuremberg, & qui étant subdivisés & emboîtés l’un dans l’autre, servent, en les séparant, à peser les marchandises les plus précieuses ; on les appelle poids de marc, parce que tous ensemble, la boîte comprise, ils pesent juste huit onces ou le marc. Voyez Marc.
Les poids de fer sont ordinairement carrés, & ont un anneau aussi de fer pour les prendre plus commodément, sur-tout ceux dont la pesanteur est considérable. On les fabrique dans les forges à fer. Il y en a depuis un quarteron jusqu’à cent livres : on s’en sert pour peser les marchandises les plus pesantes & du plus grand volume.
Les poids de plomb servent au contraire à peser les marchandises les plus legeres, ou celles qui sont en plus petite quantité.
Les poids qu’on appelle cloches de la figure qu’ils ont approchante de celle d’une cloche, sont pleins & massifs. Ils se font par les fondeurs, & s’achevent par les balanciers qui ajustent aussi tous les autres, on les étalonne sur ceux de la cour des monnoies. Voyez Étalon.
L’ordonnance du mois de Mars 1673 enjoint à tous négocians & marchands, tant en gros qu’en détail, d’avoir chacun à leur égard des poids étalonnés, & leur fait défenses de s’en servir d’autres, à peine de faux & de 150 livres d’amende. Dictionn. de commerce.
Poids dormant, (Comm.) on appelle ainsi en Flandre & dans le reste des pays conquis le poids ou marc, matrice & étalon que l’on garde dans la monnoie de Lille. Il fut réformé sous le regne de Louis
XIV. en 1686, & a depuis pour marque une L à la place du soleil & de la fleur de lys qu’il avoit auparavant. Voyez Marc & Étalon. Dict. de commerce, tome III. p. 904.
Poids étalonné, est un poids qui a été marqué par les officiers de la cour des monnoies, après avoir été vérifié & pesé sur le poids matrice ou original, qui se garde dans le cabinet de cette cour. L’étalonnage se fait avec un poinçon d’acier. Voyez Étalon, Étalonnage. Dictionnaire de commerce, tome III. p.903.
Poids de marc, (Comm.) poids de huit onces ; c’est par cette raison qu’à Paris & dans toutes les villes de l’Europe, quand on parle d’une livre poids de marc, on l’entend toujours d’une livre de seize onces ou de deux marcs. En Hollande, particulierement à Amsterdam, le poids de marc se nomme poids de Troie.
Poids, (Docimastique.) 1°. Un essayeur bien occupé de son art, a besoin d’autant d’especes de poids qu’un artiste est obligé d’en avoir pour peser les mines qu’il travaille en grand, autrement il seroit exposé à des erreurs & à perdre son tems à calculer pour réduire ses poids. Il est des occasions où ils ne sont pas tous nécessaires, parce que les quantités communes de quelques-uns d’entr’eux facilitent leur réduction ou comparaison. La différence qu’il y a entre les poids ordinaires ou réels, & ceux des essais fictifs, imaginaires ou représentans, c’est que ceux-ci sont mille fois plus petits que les poids réels, devant servir à peser de très-petites quantités de métaux ou de mines dont on veut avoir l’essai. Ces poids en petit se divisent en autant de parties de même nom que les poids réels employés dans les travaux en grand.
Comme les noms & les soudivisions de ces sortes de poids varient selon les différens pays, nous ne nous amuserons pas à entrer dans le détail immense où cette matiere nous jetteroit. Nous ne parlerons seulement que des especes les plus ordinaires. Ceux qui en souhaiteront davantage pourront examiner les poids en usage dans les différens pays, & les comparer avec ceux qui leur sont connus. On trouve dans les traités des monnoies & dans plusieurs ouvrages d’arithmétique leurs noms & leurs proportions.
2°. Le poids le plus commun dans les fonderies, où les métallurgistes tirent les métaux des minerais & des terres métalliques, est le quintal. On le divise en cent parties égales, quelquefois en cent dix, & même en un plus grand nombre, qu’on appelle des livres, en allemand pfund. La livre se divise en trente-deux parties nommées demi-onces, loth ; le loth ou demi-once en deux siciliques, & le sicilique en deux demi-siciliques ou drachmes, quintlein. On ne se sert pas de poids plus petits que ceux-ci, excepté pourtant que les essayeurs divisent encore le demi-sicilique en deux, parce qu’on est quelquefois obligé d’avoir égard à ces sortes de minuties. Mais pour peser toutes les parties dont nous venons de parler, outre un poids de cent livres, il faut encore avoir tous ceux qui sont nécessaires pour les différentes portions de ce quintal. Peu importe qu’on fasse usage d’un quintal de plus de cent livres, la division est toujours la même. On doit donc avoir,
1. | 100 | livres ou quintal. |
2. | 64 | livres. |
3. | 32 | livres. |
4. | 16 | livres. |
5. | 8 | livres. |
6. | 4 | livres. |
7. | 2 | livres. |
8. | 1 | livre ou 32 demi-onces. |