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d’épaisseur & un pié de largeur. Voyez Bossoir.

PORTE-BROCHES, s. m. (Arquebuserie.) outils dont se servent les Arquebusiers ; c’est un manche mobile fait de bois avec une virole de fer, où peuvent s’emmancher les différentes broches qui sont propres à ces ouvriers.

PORTE-CARREAU, subst. m. (Menuiserie.) petit quarré de menuiserie soutenu par des pommes, & sur lequel on met un carreau. (D. J.)

PORTE-CÉDULE, s. m. terme de Marchand, petit porte-feuille long & étroit, ordinairement couvert de cuir, dans lequel les négocians, banquiers, & gens d’affaires, portent sur eux les lettres & billets de change, mémoires, promesses & autres papiers de conséquence qu’ils doivent avoir à la main. (D. J.)

PORTE-CHAPPE, s. m. terme de Traiteur, c’est une des qualités que prennent dans leurs statuts les maîtres traiteurs de Paris, du mot de chappe, qui signifie le couvercle ordinairement de fer-blanc, fait en forme de cône, qui sert à couvrir les plats des divers services des grandes tables, afin de les maintenir chauds.

POTE-CHATELET, terme de Gazier, c’est une traverse placée au haut du métier des gazes, qui sert à porter les trois bricoteaux. Voyez Gaze.

POTE-COFFRE, (Chancellerie de France.) officier de la grande chancellerie. La fonction d’un porte-coffre consiste à aller prendre l’ordre du garde des sceaux toutes les semaines, pour le jour qu’il lui plaît de donner le sceau, d’en avertir le grand audiencier, le contrôleur général, les secrétaires du roi, & autres officiers nécessaires au sceau. Le porte-coffre a aussi le soin de faire préparer dans la salle la table sur laquelle on scelle, & le coffre où on met les lettres après qu’elles sont scellées.

PORTE-COL, s. m. terme de Gabelle, ce sont de pauvres gens qui gagnent leur vie en revendant à petites mesures, depuis quatre deniers jusqu’à douze, l’eau-de-vie qu’ils ont achetée des détailleurs, au pot ou à la pinte. Un porte col est aussi une espece d’agraffe qui retient le linge du col appellé col, attaché par ses deux pattes sur la nuque.

PORTE-CRAYON, (Peinture.) dont les peintres se servent ordinairement, est un cylindre de cuivre ou d’autre métal creusé, long de sept ou nuit pouces, & dont le diametre est d’environ trois lignes. Il y a une fente à chaque bout de cet instrument qui va jusqu’à son tiers, & chacune des parties qui sépare cette fente a une courbure qui les fait écarter l’une de l’autre vers le milieu d’un peu plus d’une ligne, & rapprocher par ses extrémités. Au corps de cet instrument sont deux anneaux de cuivre qu’on pousse plus ou moins vers ses extrémités, pour assujettir le crayon qu’on place entre ces parties fendues.

On fait des porte crayons plus petits qu’on renferme dans des étuis ou cylindres de cuivre ; ils différent des autres, en ce qu’on n’y met du crayon que d’un côté, & de l’autre une plume ou un pinceau. Ce cylindre ou étui a une fente qui commence vers son milieu & qui est du tiers de sa longueur, le long de laquelle on fait aller un bouton, qui tenant à ce corps du porte-crayon, le fait sortir de l’étui par le bout qu’on veut. Les porte-crayons sont divisés en pouces, & les pouces en lignes ; on varie les porte-crayons de forme, & on en fait de tout métal. Voyez les Pl. de Dessein.

Porte-crayon brisé, (Gravure en taille-douce.) est un porte-crayon représenté dans les Pl. de gravure ; il est composé de trois pieces, dont deux AB qui sont taraudées se montent sur les vis cc de la piece du milieu ON, dont l’extrémité N est une pointe non-aiguë qui sert à calquer les desseins, voyez Calquer ;

l’autre est une pointe à piquer les desseins, c’est une aiguille à coudre montée dans une espece de petit porte-crayon c o, où elle est retenue par l’anneau r qui fait serrer les deux lames du porte-crayon contre l’aiguille. Les deux anneaux ss des autres pieces ont le même usage, si ce n’est qu’au lieu d’aiguille on met des crayons, soit de sanguine qui est une sorte de bol rouge ou mine de plomb, ou de pierre noire dure ou tendre, ou enfin de craie ; cet instrument fait ordinairement partie de l’étui de mathématique & est de cuivre, argent ou autre métal.

PORTE-CROIX, s. m. (Hist. anc.) cruciferes, ou religieux de sainte Croix, ordre de religieux qui fut établi vers l’an 1160, sous le pontificat d’Alexandre III. On prétend ridiculement que le pape Cletus avoit donné commencement à cet institut, & que Cyriaque le rétablit à Jérusalem, après que sainte Helene, mere de Constantin, y eut trouvé la vraie croix du Fils de Dieu. Le pape Alexandre III. lui donna des regles & des constitutions ; & Clément IV. ordonna que le premier monastere, chef de l’ordre, seroit à Boulogne, à sancta Maria di Morello ; mais comme cet institut déchut beaucoup dans le quatorze & seizieme siecles, on en donna les monasteres en commande, & le cardinal Bessarion eut le prieuré de celui de Venise. Le pape Pie V. rétablit vers l’an 1561 l’ordre des porte-croix, qui fut enfin aboli par le pape Alexandre VII. en 1656. On donna les biens des monasteres qui étoient dans l’état de Venise à la république, pour pouvoir soutenir la guerre qu’elle avoit contre les Turcs. Ce changement regardoit la congrégation des porte-croix d’Italie ; il y en a une dans les Pays-Bas qui comprend les monasteres de France ; les religieux sont vêtus de blanc, & portent un scapulaire noir, avec une croix blanche & rouge par-dessus. Le général demeure à Huy, & a des monasteres à Liege, à Mastricht, à Namur, à Bolduc, à Bruges, à Tournay, &c. celui de sainte Croix de la Bretonnerie de Paris en dépend aussi. Il y a en Portugal des porte-croix, qui ont un riche monastere à Evora. Cet ordre a fleuri autrefois en Syrie. Maurolicus. Marc occan. Baronius, le Mire, &c.

PORTE-DIEU, (Hist. ecclés.) parmi les Catholiques dans les grandes paroisses, est un prêtre spécialement chargé de porter le saint Viatique aux malades. Voyez Viatique.

PORTE-DRAGON, (Fortification.) dragonarius, chez les anciens. Plusieurs nations, comme les Perses, les Parthes, les Scythes, &c. portoient des dragons sur leurs étendards, c’est ce qui fit appeller dragons, dracones, les étendards eux-mêmes. Les Romains emprunterent cette coutume des Parthes ; ou comme dit Casaubon, des Daces, ou selon Codin, des Assyriens.

Les dragons romains étoient des figures de dragons peints en rouge sur leurs drapeaux, ainsi que Ammien-Marcellin nous le fait connoître ; mais chez les Persans & les Parthes c’étoient, comme les aigles romaines, des figures en plein-relief ; de maniere que les Romains s’y trompoient fréquemment, & les prenoient pour des dragons réels.

Les Romains appelloient dragonarius, le soldat qui portoit le dragon ou le drapeau ; les Grecs l’appelloient δρακονάριος & δρακοντοφόρος ; car les empereurs en rapporterent avec eux la coutume à Constantinople.

Pet. Diacorus, chron. casin. liv. IV. ch. xxxix. observe que les bajuli, cercostarii, staurophori, aquiliferi, leoniferi & draconarii, marchoient tous devant le roi Henri, quand il fit son entrée dans Rome. Chambers.

PORTE-ENSEIGNE, (Milice de France.) on donnoit ce nom dans l’infanterie françoise à l’officier qui