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d’huile épaisse & de terre ; étant séchée, réduite en poudre, & appliquée sur les plaies, elle en arrête le sang qui coule. (D. J.)

Pulmonaire, adj. (Anatom.) qui appartient au poumon. Il y a l’artere & la veine pulmonaire. Voyez Poumon.

PULMONIE, PULMONIQUE, voyez Poumonie, Poumonique.

PULO, (Géog.) terme espagnol qu’on prononce poulo, & qui veut dire île. Ainsi pulo-Canton, pulo-Condor, pulo-Lout, pulo-Timon, &c. veulent dire île de Canton, île de Condor, île de Lout, île de Timon, &c. Voyez ces mots.

PULO-CANTON, (Géog. mod.) île d’Asie dans la mer des Indes, sur la côte orientale de la Cochinchine, vis-à-vis de Falin. Long. 126. 50. lat. 15. 10.

PULO-CONDOR, (Géog. mod.) petit archipel de la mer des Indes, formé de huit ou dix tant îles que rochers. La plus grande de ces îles n’a que quatre lieues en longueur ; c’est la seule qui soit habitée, encore n’a-t-elle qu’un village dont les cabanes n’ont ni portes ni fenêtres, & ne sont qu’un assemblage informe de bambous couverts d’herbes.

Les habitans sont basanés, portent des cheveux qui descendent jusque sur les genoux, & vont presque tout nuds ; les dents les plus noires sont chez eux les plus belles. Il ne croît dans l’île que quelques racines & du riz ; la noix d’areque & la feuille de betel sont communes dans les montagnes, ainsi que les serpens & les lézards. Voyez les lettres édifiantes, & les observations du P. Souciet.

Pulo-Condor est à 15 lieues au midi de Camboge, & est soumise au roi de Camboge. Long. 125. 5. ou plûtôt, selon le P. Gaubil, 124. 51. 30. lat. septent. 8. 36. La déclinaison de l’aimant y est d’un degré vers l’ouest. (D. J.)

PULO-DINDING, (Géog. mod.) petite île de la mer des Indes, sur la côte de Malaca, entre Queda & Pera. La rade y est bonne du côté du levant, entre l’île & le continent ; l’eau y est assez profonde, & le havre est sûr. Les Hollandois, à qui elle appartient, y ont un fort du côté du levant. Outre le riz que cette île produit, on y trouve des mines d’étain, ce qui a attiré les Hollandois. Lat. 6. 30.

PULO-LOUTH, ou Pulo-Landa, (Géog. mod.) île de la mer des Indes, entre celle de Bornéo, & celle des Célebes, à l’embouchure du détroit de Macassar. Elle a la figure d’un fer à cheval. Long. 132. 50. lat. mérid. 4.

PULO-NIAS, (Géog. mod.) île peuplée de la mer des Indes, au couchant & près de Sumatra, entre l’île Baniao au nord, & celle de Pulo-Minton au midi. Latit. 1. 5.

PULO-RONDO, (Géog. mod.) île de la mer des Indes, dépendante du royaume d’Achem, entre Pulo-Gomez & Pulo-Way. Elle a trois milles de circuit ; c’est la route des vaisseaux qui viennent de la côte de Coromandel. Lat. 5. 50. (D. J.)

PULO-TIMON, (Géog. mod.) une des plus grandes îles qui sont situées près de la côte de Malaca. Elle est sous la domination du roi de Johor, & sur le continent de Malaca. Il y a établi deux orang-keys, qui la gouvernent, & demeurent aux deux bouts de l’île. Orang-key, dans la langue malaire, signifie maître des bois.

Les habitans sont des bandits qui vivent séparément les uns des autres dans des cabanes qui forment une chambre, avec une petite fenêtre & une porte pour y entrer. Ces cabanes n’ont que six piés de long, & deux ou trois de large. Pour tout meuble, il n’y a qu’un banc qui regne tout-au-tour de la chambre, pour s’asseoir ou pour se coucher. Comme cette île est pleine de précipices, ils cherchent à placer leurs cabanes au milieu d’un terrein plat, où ils puissent

planter des pinnangs & d’autres arbres.

Les habitans sont un peu plus noirs que ceux de Java ; aussi se trouvent-ils plus près de la ligne : ils s’arrachent la barbe comme les habitans de Malaca, ce qui les fait ressembler à de vieilles femmes. Ils sont tous mahométans. Leurs habits consistent en un morceau d’étoffe faite de l’écorce d’un arbre, qui les ceint au milieu du corps ; ils portent un autre morceau de la même êtoffe, entortillé au-tour de la tête : quelques-uns ont des chapeaux de feuilles de gabbe-gabbe, espece de palmier dont les Indiens font leur saga, qu’ils mangent au lieu de pain.

Toute cette île n’est autre chose qu’un amas de rochers & de montagnes escarpées, & cependant le haut de ces montagnes ne laisse pas d’être couvert d’arbres & de buissons. On grimpe sur les rochers qui sont sur les bords de la mer, pour découvrir un endroit propre à faire de l’eau. Les racines des arbres qui croissent au sommet, & qui s’étendent enbas de la longueur de dix ou vingt brasses, servent comme de cordes pour se tenir.

Tous les vaisseaux qui vont de Batavia à Siam, ont ordre de la compagnie de mouiller, s’il est possible, devant Pulo-Timon, pour faire de l’eau ; cette île est commodément située pour cela, se trouvant à environ la moitié du chemin. Long. 122. 15. lat. 3. 12. (D. J.)

PULO-UBY, (Géog. mod.) île de la mer des Indes, au couchant de Pulo-Condor, à l’entrée de la baie de Siam. Elle a 8 lieues de circuit, & est remplie de bois. Latit. 8. 14.

PULO-WAY, (Géog. mod.) île de la mer des Indes, près de Sumatra. Elle fait un demi-cercle d’environ 7 lieues de diametre, quoiqu’elle ne soit habitée que par des malheureux que leurs crimes ont fait exiler d’Achem. Longit. 113. 30. latit. 100. 45. (D. J.)

PULPE, s. f. (Pharmac.) se dit de la partie moëlleuse des fruits, qui ressemble par sa consistence à de la bouillie, comme les pulpes de casse, de tamarins, de prunes.

Pulpe se dit aussi des plantes cuites & réduites en bouillie, pour en faire des cataplasmes.

Pour tirer les pulpes, on fait bouillir les fruits ou la plante jusqu’à ce qu’ils soient en pâte, ensuite on les passe par un tamis, puis on les emploie ou on les aromatise, après les avoir fait cuire suffisamment pour les conserver. Ces pulpes sont sujettes à s’aigrir, & demandent à être souvent renouvellées.

PULPERIAS, s. f. (Hist. mod.) C’est ainsi que l’on nomme sous la domination espagnole, des hôtelleries où l’on donne à manger. Le nombre en est fixé dans toutes les villes & les bourgs de la nouvelle Espagne. Celles qui excedent le nombre marqué, payent au roi un droit annuel de 40 piastres.

PULPITUM, s. m. (Littérat. & Hist. anc.) parmi les Romains, c’étoit la partie du théâtre qu’ils nommoient autrement proscenium, & que nous appellons la scene, c’est-à-dire le lieu où s’avancent & se placent les acteurs pour déclamer leurs personnages ; & c’est ce qu’Horace a entendu, lorsqu’il a dit qu’Eschyle fut le premier qui fit paroître ses acteurs sur un théâtre exhaussé & stable.

Modicis instravit pulpita tignis. Art poét.

Quelques auteurs prétendent que par ce mot on doit entendre une espece d’élévation ou d’estrade pratiquée sur le théâtre, sur laquelle on plaçoit la musique, & où se faisoient les déclamations ; mais ceux qui ont fait les plus curieuses recherches sur le théâtre des anciens, & sur-tout M. Boindin, ne disent pas un mot de cette estrade. Voyez Théatre.

Aujourd’hui nous traduisons le mot pulpitum par pupitre, c’est-à-dire une machine de bois ou de quel-