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I, liernes L, plat-bords M, hersilieres N, & chantiers P.

Les seconds, appellés bacs, fig. 21. & 22. Planche XLVI. plus grands, plus forts, & plus solides que les précédens, & employés aux mêmes usages, ont environ dix toises de longueur sur vingt à vingt-quatre piés de largeur & cinq piés de hauteur de bordage dans le milieu, ouverts de toute leur largeur par chaque bout, disposés par dessous en forme de courbe, & traversés par dessus d’un cordage ou chable l, allant d’un bord à l’autre des rivieres & roulant sur un rouleau m à pivot par en-bas, & arrêté par en-haut à une piece de fer n attachée au plat-bord M. Ce bac est composé de fortes lieures A & rables C, dont les intervalles sont garnis de fortes plate-formes W de quatre pouces d’épaisseur, de semelles ou planches de fond B, de clans D, portelots E, rubords F, deuxiemes bords G, troisiemes bords H, soubarques I, liernes L, & plat-bords M : aux deux extrémités sont deux especes de petits ponts-levis à charniere par dessous, pour faciliter l’entrée aux voitures, levans & baissans par le secours des fleches o, attachées aux cordages p pour les tenir en l’air, composés de plusieurs plate-formes q arrêtées ensemble dessus & dessous, des barres r & de celles s faisant partie des fleches o.

La troisieme & derniere, appellée bachots, connus sous le nom de batelets, employés ordinairement à faire traverser les rivieres aux hommes seulement, sont des petits bateaux d’environ dix-huit à vingt piés de longueur sur cinq à six de largeur & dix-huit pouces de hauteur de bord.

Des outils & instrumens à l’usage des Charpentiers. La figure premiere, Pl. XLVII. est un vindas ou cabestan fait pour transporter de gros fardeaux, composé d’un plateau A, surmonté d’un treuil B, mû par des leviers horisontaux C qui le traversent, autour duquel s’enveloppe en D un cordage E tirant le fardeau & qui se développe en F : sur ce plateau A sont appuyés deux supports G, arrêtés par un cordage H à un pieu I planté en terre, sur lesquels sont assemblées les extrémités horisontales de deux courbes K entretenues d’entre-toises L, dont les autres, assemblées dans le plateau A, sont disposées en arcs-boutans.

La fig. 2. Pl. XLVII. est un rouleau que l’on place avec plusieurs autres sous les fardeaux, pour les transporter plus facilement.

La fig. 3. Pl. XLVII. est un rouleau semblable au précédent, destiné aux mêmes usages, mais percé de trous dans lesquels on fait entrer des leviers pour le faire tourner, & par ce moyen aider au transport du fardeau.

La fig. 4. est un singe fait pour enlever de petits fardeaux : cette machine est composée d’un treuil A mû par des leviers B, autour duquel s’enveloppe un cordage C auquel on attache le fardeau que l’on veut enlever ; ce treuil A est appuyé de chaque côté sur deux supports D, assemblés ensemble en croix de saint André, posés sur deux sommiers E, arrêtés à deux pieces de bois F posées sur un plan solide.

La fig. 5. est une machine appellée gruau, d’environ trente à quarante piés de haut, employé sur-tout dans les bâtimens pour enlever de gros fardeaux, composé d’un treuil A mû par des leviers B, autour duquel s’enveloppe un cordage C qui porte le fardeau D : ce treuil A est appuyé sur ses tourillons, d’un côté à une jambette E assemblée à un rancher F & à une fourchette G, & de l’autre au poinçon H du gruau posé sur une sole I, assemblé à la fourchette G, entretenu sur sa hauteur de deux contre-fiches K appuyées sur le sole I, & du rancher F soutenu de la jambette E, le tout ensemble retenu de moises L ; ce gruau est surmonté d’un petit engin composé d’un fauconneau ou étourneau M, garni de deux poulies

N appuyées d’un côté sur un lien O posé sur un bout de la scellette P, & de l’autre sur l’autre extrémité de la même scellette.

La fig. 6. est un gruau semblable au précédent, mais différent en ce que le fauconneau ou étourneau M, garnis de ses poulies N, est posé horisontalement, & soutenu de liens O, posés sur la scellette. PQ est un nœud de cordage appellé halement, le plus simple, le plus solide, & presque le seul dont on se serve en charpenterie pour haler les pieces de bois ensemble.

La fig. 7. est une grue d’environ 60 piés de hauteur, composée d’un poinçon A, soutenu de contrefiches B, appuyées avec le poinçon sur un empattement composé de racineaux C, assemblés au milieu moitié par moitié, posés sur un échafaud D, ou autre plan solide : sur le poinçon A, tourne à pivot l’assemblage d’une machine pour enlever les fardeaux, composée d’un rancher E, soutenu de bras ou liens en contre-fiches F, entretenus ensemble de petites moises G & de grandes H, auxquelles sont arrêtées des soupentes I portant un treuil K, autour duquel s’enveloppe un cordage L, roulant sur plusieurs poulies M, assemblées partie dans le rancher E, & partie à l’une des extrémités des moises G & H, & mû par une grande roue N, dans l’intérieur de laquelle marchent plusieurs hommes pour la faire tourner.

La fig. 8. Pl. XLVIII. est une bascule simple, faite pour enlever des fardeaux dans les bâtimens, composée d’un poinçon A, soutenu de contre-fiches B, appuyées avec le poinçon sur un empattement composé de racinaux C, posés sur un plan solide surmonté d’une moufle D tournant à pivot sur le poinçon, au-travers de laquelle passe un boulon E, portant une bascule formée de deux pieces de bois F liés ensemble, à l’extrémité de l’une desquelles est suspendu le poids G que l’on veut enlever, dont l’autre est tiré par plusieurs hommes avec plusieurs cordages H, & en tournant la bascule sur son pivot, le porte où il doit être placé.

La fig. 9. est une chevre, presque la seule machine que les charpentiers emploient pour élever leurs fardeaux, à cause de la commodité qu’elle a de pouvoir être transportée facilement. Cette chevre est composée d’un treuil A mû par des leviers B, autour duquel s’enveloppe un cordage C, renvoyé par une poulie D placée au sommet de deux bras E, entretenus de traverses clavetées F.

La fig. 10. représente des moufles, machine propre à élever des fardeaux, & fort commode, parce qu’elle se transporte facilement : c’est l’union de plusieurs poulies A haut & bas, autour desquelles tourne un cordage B, renvoyé autant de fois qu’il y a de poulies, tournant chacune sur leur tourillon, & retenues ensemble entre autant de petites cloisons, formant ensemble ce qu’on appelle chappe C & D, dont la supérieure C porte deux crampons E & F, l’un E, où est arrêté le bout du cordage B, & l’autre tenant la moufle arrêtée par un cordage G au sommet de l’endroit où l’on veut élever le fardeau ; la chappe inférieure D porte aussi un anneau H où est arrêté un cordage I, avec lequel on attache le fardeau que l’on veut enlever.

Les fig. 11. & 12. sont des regles d’environ trois, quatre, cinq & six piés de longueur, faites pour prendre des mesures ; on tire des lignes sur les pieces de bois ou ailleurs, selon les diverses opérations que l’on a à faire.

La fig. 13. est une autre regle mince d’un pié de long, subdivisé de pouces que chaque charpentier porte toujours avec soi pour s’en servir de mesure & de regle dans le besoin.

La fig. 14. est un plomb percé dont se servent les