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ou bourg de France, dans l’Auvergne sur l’Allien, élection de Clermont, avec titre de marquisat. (D. J.)

PONTE, s. f. (terme d’Oiselier.) ce sont les œufs que pondent les oiseaux ; ce mot se dit aussi des tortues.

Ponte, s. m. (terme de Jeu.) se dit, au pharaon & à la bassette, de tout joueur différent du banquier, c’est-à-dire, qui ne taille pas. Voyez Bassette, Pharaon, &c.

Ponte, au jeu de quadrille, c’est la quatrieme carte en rouge, c’est toujours l’as de cœur ou de carreau ; ponte enleve le roi, la dame, & ainsi des autres.

PONTÉ, s. m. (terme de Fourbisseur.) c’est la partie de l’épée qui couvre le corps de la garde ; ainsi on dit une garde d’épée à ponté.

PONTEAU, s. m. terme d’une piece du métier d’étoffe de soie. Le ponteau n’est autre chose qu’un bois rond, échancré, ou coché à chaque bout, qui sert à fixer & arrêter le bois du métier pour le rendre solide : pour cet effet, on en met un certain nombre qui touchent d’un bout à l’estase du métier, & de l’autre au plancher contre quelque solive, & on les fait entrer de force pour butter les uns contre les autres.

PONTE-DE-LIMA, (Géog. mod.) petite ville de Portugal, dans la province entre Duero-e-Minho, sur la riviere de Lima, qu’on y passe sur un pont, à trois lieues de Viana, à six lieues au nord-ouest de Brague, & à soixante-huit au nord de Lisbonne. Long. 9. 25. latit. 41. 37. (D. J.)

PONTE-DI-LIMOSANO, (Géog. mod.) pont de pierre antique, bâti dans le comté de Molise au royaume de Naples, où on conjecture avec beaucoup de vraissemblance qu’étoit le Tiferinum oppidum des anciens. Ce fut Antonin le Débonnaire qui fit bâtir ce pont de pierre, sur un des piliers duquel on découvrit en 1724 l’inscription suivante :

Imp. Cæsari Divi Hadriani Fil. Divi Trajani-Parthici Nap

Divi Nervæ. Pron. T. Ælio Hadriano Antonio Augusto, Pio. Pont. Max. Trib. Pot. III. Cos. III.

P. P. A Parius Q. F. Vol. Sevir Ob. Honor. Quinquen. De H. S. IIII. M. N. Ex D D. Cujus dedicas epulum dedit Decur. Et Augustal. Sing. h. S. III. Plebi H. S. II. N. (D. J.)

PONTE-FELLA ou PONTEBA, (Géog. mod.) petite ville, située aux frontieres de l’Italie & de la Carinthie, sur les bords de la riviere Fella qui sépare les terres de l’empereur de celles des Vénitiens. L’on ne peut pas passer plus vîte d’un pays à un autre qu’on y passe dans cette ville, car d’un côté du pont demeurent les Italiens sujets de la république de Venise, & de l’autre sont les Allemands qui obéissent à l’empereur ; c’est le passage le plus aisé des Alpes : Lazius croit que c’est l’ancien Julium carnicum. Long. 30. 46. latit. 46. 35. (D. J.)

PONTE-STURA, (Géog. mod.) bourgade d’Italie, dans le Montferrat, au confluent de la Stura & du Pô, à quatre milles sud-est de Casal, & à dix sud-ouest de Verceil. Long. 25. 56. latit. 45. 7. (D. J.)

PONTE-VEDRA, (Géog. mod.) ville d’Espagne, dans la Galice, à l’embouchure de la petite riviere du Leriz dans la mer. Quelques auteurs croient que c’est l’Hellenes de Strabon. Ses habitans vivent du débit des sardines, dont il s’y fait une pêche abondante. Long. 29. 27. latit. 42. 20. (D. J.)

PONTE-VICO, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourg d’Italie, dans l’état de Venise, au Bressan, avec un petit port, sur l’Oglio. (D. J.)

PONTELER, v. act. (Soierie.) poser les ponteaux, pour monter la charpente du métier.

PONTENAGE, s. m. (Jurisprud.) est une espece de péage qui se paye au roi ou à quelqu’autre seigneur, pour les personnes, les bêtes, voitures & marchandises qui passent sur un pont ; il est appellé pontaticum dans les anciens titres. Voyez les coutumes d’Amiens, de Bearn & de Pérone ; l’ordonnance de Charles VI. de l’an 1413, art. ccxlv. & le gloss. de M. de Lauriere. (A)

PONTENIER, s. m. (Officier de Pontenage.) c’est celui qui est commis par un seigneur pour percevoir les droits de pontenage, sur les marchandises qui y sont sujettes au passage des rivieres.

PONTES, (Hist. rom.) ce mot dans l’histoire ne désigne pas, comme M. de S. Réal le pensoit, des tables hautes & étroites, où l’on donnoit les suffrages dans les assemblées publiques ; mais c’étoient réellement de véritables ponts faits de planches. Il y en avoit un pour chaque tribu, ou pour chaque centurie, selon que l’assemblée étoit formée ; & tous les citoyens passoient sur ces ponts pour donner leurs suffrages. On leur remettoit deux bulletins à l’un des bouts ; & lorsqu’ils étoient à l’autre, ils jettoient dans une corbeille le bulletin qu’ils vouloient. Il faut savoir que l’un de ces bulletins avoit une marque pour approuver, & c’étoit la premiere lettre de ces deux mots, uti rogas, qui veulent dire soit fait ; & l’autre pour refuser, étoit marqué de la premiere lettre du mot antiguo, qui veut dire j’abolis. De-là vint le proverbe, de ponte dejicere, priver du droit de suffrage.

Pour éviter la confusion & les tromperies, on avoit fait ces ponts fort étroits, de sorte qu’il n’y pouvoit passer que peu de monde à la fois. Marius même les fit encore retrécir de son tems ; enfin on y préposa du monde pour maintenir l’ordre & la regle. Mais dans la décadence de la république, toutes ces précautions n’aboutirent à rien. Cicéron dit dans une de ses lettres, que les coupe-jarrêts de Clodius, pour empêcher le peuple d’autoriser la proposition que le sénat lui avoit faite, s’emparerent des ponts en question, & ne fournirent à ceux qui devoient donner leurs suffrages que les bulletins qui marquoient le refus. Ainsi allerent les affaires de Rome, jusqu’à ce que toute liberté fut détruite par la puissance des empereurs. (D. J.)

Pontes, (Hist. nat. Minéral.) c’est ainsi qu’on nomme dans les mines de France la roche qui sert de couverture, & celle qui sert d’appui à un filon ou veine métallique. Celle qui est au-dessus se nomme ponte courante ; celle qui est au-dessus se nomme ponte couchante. Quelquefois la premiere s’appelle le toît de la mine, & la seconde le sol ou le plancher. Voyez Mine.

Pontes, (Géog. anc.) 1°. ville d’Angleterre. L’itinéraire d’Antonin la met sur la route de Regnum à Londres, entre Calleva Attrebatum (Henley), & Londres, à 18 milles du premier de ces lieux, & à 22 milles du second : c’est aujourd’hui Colebrook, qui tire son nom de la riviere Cole qui se partage en quatre bras, sur chacun desquels il y avoit un pont ; & ces quatre ponts sont l’origine de l’ancien nom pontes. M. Thomas Gale (Antonin. itiner. Brit. pag. 107.) de qui est cette remarque, avertit que l’itinéraire d’Antonin est fautif dans les milles, pour la position de Pontes. L’erreur vient de ce qu’il ne marque que 18 milles entre Calleva Attrebatum & Pontes, au lieu qu’il devoit en mettre 22. 2°. ville de la Gaule Belgique. L’itinéraire d’Antonin la place sur la route de Lyon, entre Ambiani & Gessoriacum, à 36 milles du premier de ces lieux, & à 39 milles du second. (D. J.)

PONT-EUXIN, (Géog. anc.) Pontus Euxinus. Ce n’est pas un pont comme le croyoit une de nos