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sthumes de son oncle, mais encore les œuvres du comte Potocki, imprimées en 1747, in-fol. De plus l’un & l’autre ont établi à Varsovie une bibliotheque publique, qu’on nomme la bibliotheque zaluskienne. (D. J.)

RAVAGE, s. m. (Gramm.) grand désordre causé par quelque cause physique ou morale. Les orages font un grand ravage dans les champs. Les soldats font du ravage dans les provinces. L’amour a fait bien du ravage dans le monde.

RAVALEMENT, s. m. (Maçonnerie.) c’est dans les pilastres & corps de maçonnerie ou de menuiserie, un petit enfoncement simple au bord d’une baguette ou d’un talon. Daviler.

Ravalement, (Marine.) nom qu’on donne à des retranchemens faits sur le haut de l’arriere de quelque vaisseau pour y mettre les mousqueteries.

RAVALER, v. act. termes de Bourrelier, c’est rendre le cuir plus mince, & en ôter un peu avec le couteau à pié.

Ravaler, v. act. (terme de Doreur sur métal.) on appelle ravaler l’or & l’argent, la façon qu’on donne à chaque couche de feuilles de ces métaux en les étendant avec le brunissoir de fer sur la piece qu’on dore avant que de la mettre au feu. (D. J.)

Ravaler, (Jardinage.) se dit d’une branche élevée ou trop longue qu’il faut couper : il se dit encore mieux d’un étage de branches placées au-dessus du rang que l’on veut conserver. Ce ravalement fait ainsi à-propos, force l’arbre à repousser vigoureusement par en-bas.

Ravaler, (Maçonn.) c’est faire un enduit sur un mur de moilons, & y observer des champs, des naissances, & des tables de plâtre ou de crépi. C’est aussi repasser avec la laie ou la ripe une façade de pierre ; ce qui s’appelle aussi faire un ravalement, parce qu’on commence cette façon par en-haut, & qu’on finit par en-bas, en ravalant. Voyez Daviler. (D. J.)

RAVAUX, s. m. pl. terme de chasse ; grande perche garnie de branches, pour faire tomber les oiseaux que d’autres chasseurs ont fait partir quand on chasse au feu. Trevoux.

RAVAUDEUSE, s. f. (Métier en couture.) on nomme ainsi toute femme qui a d’ordinaire une espece de petite boutique portative, & qui dans quelque endroit d’une rue raccommode des hardes, & plus ordinairement toutes sortes de bas de fil, de laine, de coton, de soie, &c.

RAUDA, (Géogr. anc.) ville de l’Espagne tarragonnoise. Ptolomée, liv. II. c. vj. qui la donne aux Vaccéens, marque sa situation entre Abbocela & Segisama-Julia. Elle étoit, selon l’itinéraire d’Antonin, sur la route d’Asturica à Sarragoce, entre Pintia & Clunia. C’est présentement, selon le P. Briet, Aranda de Dicero.

RAUDII-CAMPI, (Géog. anc.) lieu d’Italie au-delà du Pô. On donnoit ce nom à la plaine où C. Marius défit les Cimbres. On s’accorde peu sur la situation de cette plaine. Les uns la mettent près de Vérone, & les autres veulent que ce soit la plaine de Verceil.

RAUCNITZ, (Géog. mod.) petite ville de Boheme, dans le cercle de Sclani, sur la gauche de l’Elbe, avec un château.

RAUDUSCULUM, (Monn. rom.) c’étoit la plus vile espece de toutes les monnoies romaines, ainsi appellée, parce qu’elle n’étoit que de cuivre. Cicéron emploie ce mot dans plusieurs endroits de ses lettres, pour désigner des petites dettes. (D. J.)

RAVE, rapa, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en croix, composée de quatre pétales. Le pistil sort du calice de cette fleur, & devient dans la suite un fruit ou une silique composée de deux panneaux appliqués sur les bords d’une cloison mitoyen-

ne qui divise la silique en deux loges remplies de semences

ordinairement arrondies. Cette silique est terminée le plus souvent par une sorte de corne d’une substance spongieuse, qui contient une semence de même forme. Ajoutez aux caracteres de ce genre, que la racine est charnue & tubéreuse. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Rave, (Botan.) entre les six especes de ce genre de plante, que compte Tournefort, la commune cultivée est nommée rapa sativa, rotunda, radice candidâ. I. R. H.

Sa racine est tubéreuse, charnue, ronde, grosse quelquefois comme la tête d’un enfant, de couleur verte, blanche, jaune, rougeâtre, noirâtre en-dehors, jettant en-bas quelques petites fibres remplies d’une chair assez dure, blanche, d’un goût tantôt doux & tantôt âcre. Elle pousse des feuilles oblongues, amples, couchées sur terre, découpées profondement presque jusqu’à leur côte, rudes au toucher, de couleur verte-brune, & d’un goût herbacé.

Il s’éleve d’entre les feuilles une tige à la hauteur de quelques piés, rameuse, garnie de feuilles qui l’embrassent par une large base, & finissent en pointe, portant au sommet de petites fleurs jaunes, composées chacune de quatre pétales disposées en croix, soutenues par un calice attaché sur un pédicule long & grêle. Lorsque les fleurs sont passées, il leur succede des siliques rondes, séparées par une cloison mitoyenne, lesquelles renferment deux rangs de semences arrondies, rougeâtres, qui approchent de celle du chou. Elle fleurit au printems & en été.

Les racines de cette plante varient non-seulement par leur couleur extérieure, mais encore par leur grandeur. Pline & Tragus disent en avoir vu qui pesoient jusqu’à 40 livres. Un terroir gras & humide, joint à la culture & à la chaleur du climat, peut beaucoup contribuer à ce poids énorme. (D. J.)

Rave, (Mat. médic. & Diete.) vraie rave, mâle ou ronde, & femelle ou oblongue ; rave du Limousin.

Les racines connues sous ces noms, qui appartiennent à une seule & même plante, dont elles ne sont que des variétés, & qui sont la seule partie de cette plante qui soit employée, soit dans la cuisine, soit en pharmacie ; ces racines, dis-je, ont tant de rapport avec les navets, soit par leurs qualités diététique, soit par leurs qualités médicamenteuses, qu’on peut considérer à ces deux égards la rave & les navets, comme une seule & même matiere. Voyez Navet, diete & mat. médicale. (b)

Rave des Parisiens, (Diete.) Voyez Raifort.

RAVELIN, s. m. (Fortification.) c’est le nom qu’on donnoit autrefois à la demi-lune. Voyez Demi-lune. (Q)

RAVELLO, (Géog. mod.) petite ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure, à 4 milles de la mer, au nord d’Amalfi ; elle a été bâtie en 1086. Son évêché est suffragant d’Amalfi, auquel on a réuni celui de Scala, en 1603. Long. 32. 8. latit. 40. 36. (D. J.)

RAVENDIAH, s. m. (Hist. des sect. asiatiq.) nom d’une secte qui s’éleva en Orient au commencement de celle des Ismaëliens, & qui avoit pour chef un arabe nommé Ravendi. Ceux qui embrasserent ses opinions furent encore appellés Zendecah, du mot zend, livre de Zoroastre, & l’évangile, pour ainsi dire, des mages, dont ces sectaires étoient une branche. Ils croyoient la métempsycose, & tâcherent en vain de persuader à Almansor, second kalife abbasside, que l’esprit de Mahomet avoit passé dans sa personne, & qu’il devoit accepter les honneurs divins, qu’en conséquence ils vouloient lui rendre. (D. J.)

RAVENDSARA, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbre de l’ile de Madagascar, qui est de la grandeur d’un lau-