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Les Canonistes tiennent que la reconvention a lieu en cour ecclésiastique, c’est-à-dire, que dans ces tribunaux on admet plus aisément le défendeur à former toutes sortes de demandes, quoiqu’elles ne dépendent pas de la premiere ; mais il faut toujours que le juge soit compétent d’en connoître, eu égard à la matiere, & que ces demandes incidentes tendent à opérer une compensation ; car si ces demandes ne paroissoient formées que pour embarrasser l’affaire, on ne croit pas que le juge d’église se portât à les joindre à la premiere.

Sur la reconvention on peut voir Bacquet, traité des droits de justice, ch. viij. n. 10. Coquille, quest. 307. Ferrieres, sur l’article 306 de la coutume de Paris. (A)

RECONVOQUER, v. act. (Gramm.) c’est convoquer de rechef. Voyez Convoquer & Convocation.

RECOPIER, v. act. (Gramm.) c’est copier une seconde fois. Voyez Copier & Copie.

RECOQUILLER, Jardinage.) il se dit des feuilles d’un arbre lorsqu’elles ont été ratatinées & ramassées par les vents qui viennent au printems.

RECORD, s. m. (Jurisprud.) signifie quelquefois recit, témoignage, attestation d’un fait ; quelquefois il signifie le témoin même qui certifie ce qui s’est passé en sa présence.

Record d’un jugement ou d’un contrat, se faisoit anciennement lorsque l’acte n’avoit pas été rédigé par écrit ; on faisoit une enquête pour prouver ce qui avoit été jugé ou stipulé entre les parties ou leurs auteurs ; on en usoit de même pour constater un ajournement qui n’avoit été fait que verbalement.

Record dans un exploit, est un des témoins dont l’huissier se fait assister ; ces témoins ont été appellés records, parce que dans le tems que les exploits n’étoient pas rédigés par écrit, leur témoignage servoit à recorder ou rappeller ce qui avoit été fait & dit par l’huissier ou sergent. L’ordonnance de 1667, titre 2. article 2, veut que les huissiers dans tous leurs exploits, se fassent assister de deux records qui signent avec eux l’original & la copie des exploits, sans qu’ils puissent se servir de records qui ne sachent écrire, ni qui soient parens, alliés ou domestiques de la partie ; mais depuis l’établissement du contrôle des exploits, le ministere des records n’est plus nécessaire que dans certains exploits de rigueur, tels que les saisies réelles & les commandemens recordés faits pour parvenir à ces sortes de saisies. Voyez Boursier sur ces articles. Voyez aussi le glossaire de M. de Lauriere, au mot Record. (A)

RECORDÉ, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui est muni de la présence & attestation de deux records ou témoins. Ce terme n’est guere usité qu’en matiere d’exploits & de commandemens ; il y a certains exploits & commandemens qui doivent être recordés. Voyez Ajournement, Contrôle, Exploit, Saisie réelle. (A)

RECORDER, (Hist. munic. d’Anglet.) nom d’un magistrat qui sert de conseiller au lord-maire, pour l’informer en toutes occasions des lois & coutumes de la ville de Londres : c’est lui qui prononce les sentences ; il prend place dans le conseil du maire avant tous les échevins qui n’ont pas encore été maires. (D. J.)

RECORRIGER, v. act. (Gramm.) c’est corriger de-rechef. Voyez les articles Corriger & Correction.

RECORS, s. m. (Gram.) aide de sergens ; celui qui l’assiste, lorsqu’il fait ses fonctions ; le recors sert de témoin & prete main forte. Voyez l’article Sergent.

RECOUCHER, v. act. (Gram.) c’est se coucher une seconde fois ; il s’est levé, mais il a fallu le recoucher au bout de quelques instans : recoucher une

branche ; c’est l’enfoncer en terre en la pliant ; on couche gros à certains jeux ; on couche cent louis ; on en recouche tant qu’on veut.

RECOUDRE, v. act. (Gram.) c’est reprendre à l’aiguille ce qui s’est décousu ; recoudre son habit ; recoudre une plaie. On dit au figuré des vers recousus de pieces & de morceaux.

RECOUPES, s. f. pl. (Archit.) on appelle ainsi ce qu’on abbat des pierres qu’on taille pour les équarrir ; quelquefois on mêle du poussier ou poudre de recoupes, avec de la chaux & du sable, pour faire du mortier de la couleur de la pierre ; & le plus gros des recoupes, particulierement celles qui proviennent de pierres dures, sert à affermir le sol des caves, & à faire des aires dans les allées des jardins. (D. J.)

Recoupe ou Recoupette, s. f. terme de Meûnier ; farine que l’on tire du son remis au moulin. Il n’y a guere que les pauvres gens qui mangent du pain de recoupe.

Recoupe, c’est dans la gravure en bois, le coup de pointe donné en second lieu après la coupe, pour enlever le bois en creux & façon de goutiere, & commencer à former l’un des côtés d’un trait de relief ou d’une taille. Voyez Coupe & Gravure en bois aux principes de cette gravure.

RECOUPE, terme de Blason ; on appelle écu recoupé, un écu mi-coupé & recoupé un peu plus bas.

RECOUPEMENS, s. m. pl. (Archit.) ce sont des retraites fort larges, faites à chaque assise de pierre dure, pour donner plus d’empattement à de certains ouvrages construits sur un terrein en pente roide, ou à d’autres fondés dans l’eau, comme les piles de pont, les digues, les massifs de moulins, &c. (D. J.)

RECOUPER, v. act. (Gramm.) c’est couper une seconde fois. Cet habit a été mal coupé ; il a fallu le recouper. On recoupe au jeu, quand on a mal coupé. Voyez Couper & Coupure.

RECOURBER, v. act. (Gram.) c’est donner forme d’une courbe, on dit recourber une barre de fer, recourber un tuyau, &c.

RECOURIR, v. act. (Gram.) c’est courir de rechef, recourir après cet homme. Il est plus ordinaire au figuré qu’au simple, il fallu recourir à la justice, contre ses entreprises réitérées. Recourir à la clémence du prince & à la miséricorde de Dieu. Recourir à la médecine & à la sorbonne. Recourir aux anciens manuscrits ; on dit en marine, recourir sur une manœuvre, & sur la terre, sur l’eau avec une chaloupe, la tenant à la main ; faire recourir l’écoute, la bouline, le couet de revers ; & c’est pousser ces manœuvres hors du vaisseau en avant, afin de leur donner du balant ; recourir les coutures d’un vaisseau pour y repasser légerement le calfat. Voyez les articles Recours.

RECOURS, s. m. (Gram.) refuge, asyle. Voyez l’article Recourir.

Recours, (Jurisprud.) ou action recursoire, est une action de garantie que l’on exerce contre quelqu’un afin d’être déchargé, sinon indemnisé de la demande ou prétention d’un tiers. Voyez Garantie. (A)

Recours, s. m. terme de Monnoie ; ce mot se dit d’une permission que le prince accorde de quelque foiblage sur le poids de l’espece ; il signifie aussi le rapport de l’espece au marc, & du marc à l’espece ; c’est-à-dire la quantité d’especes, comme d’écus ou de pistoles, par exemple, qui doit se faire de chaque marc d’or ou d’argent. Savary. (D. J.)

RECOUS vaisseau, commerce de mer ; ce mot se dit d’un vaisseau repris sur les ennemis. Les ordonnances de la marine reglent le tems qu’un vaisseau doit rester entre les mains des ennemis, pour être