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la place de chaque piece est exprimée par une ligne ponctuée qui indique la cheville sur laquelle elle doit être posée ; 3 & 4, figure 34, sont deux ressorts. Supposant toutes ces pieces remises sur leur platine, comme dans la figure 32, nous allons expliquer leurs effets.

Avant cependant d’entrer dans aucun détail là-dessus, il est bon de se rappeller quels sont les effets que la pendule à répétition doit produire : ils sont au nombre de quatre ; il faut lorsque l’on tire le cordon, 1°. que la pendule sonne ; 2°. qu’elle sonne l’heure ; 3°. qu’elle sonne aussi les quarts, si elle en doit sonner, selon l’heure marquée par les aiguilles ; enfin, il faut qu’ayant une fois répété l’heure juste, elle continue de le faire tant que la pendule ira. On va voir comment les pieces que nous venons de décrire, par leurs constructions & leurs dispositions respectives, exécutent tous ces effets.

En tirant le cordon VV, attaché à la poulie G, on la fait tourner de G vers D ; cette poulie entrant quarrément, comme nous l’avons dit sur l’arbre de barillet, elle ne peut tourner sans qu’il tourne aussi dans le même sens, c’est-à-dire de 3 en 2, &c. figure 31 ; mais c’est le sens dans lequel il bande le ressort, & dans lequel il peut tourner indépendamment de la roue 79, même figure : par conséquent cette roue restera fixe, & le ressort sera bandé d’une quantité proportionnelle à l’arc parcouru par la poulie ; ainsi plus cet arc sera grand, plus il sera bandé ; maintenant si on lâche le cordon, le ressort en se débandant fera tourner l’arbre de barillet en sens contraire, & conséquemment la roue en même tems qui parcourra par ce moyen un arc égal à celui que la poulie avoit parcouru en sens contraire par le mouvement du cordon. Les chevilles rencontrant alors la bascule du marteau des heures, le fera frapper sur le timbre. D’où l’on voit 1°. comment en tirant le cordon on fait sonner la pendule ; pour concevoir ensuite comment elle sonne un nombre de coups déterminés, on remarquera que le rateau D engrene dans le pignon E adapté à la poulie ; qu’ainsi on ne peut la faire tourner sans faire mouvoir aussi le rateau, & que l’arc qu’il décrit est toujours proportionnel à l’espace parcouru par la poulie. Par conséquent que s’il parcourt un grand arc, la poulie parcourra un grand espace ; le ressort sera beaucoup bandé, & en se débandant, il fera parcourir à la roue 79, figure 31, un grand arc ; ce qui fera passer un plus grand nombre de chevilles devant la bascule, & la fera par conséquent frapper un nombre de coups toujours proportionnel à l’arc parcouru par le rateau. Pour faire donc que ce nombre de coups soit différent & toujours semblable à l’heure marquée ; la queue HH du rateau, lorsqu’on tire le cordon, va s’appuyer sur le degré B du limaçon des heures, de façon, par exemple, que lorsqu’elle porte sur le degré DD du plus grand rayon, la poulie a décrit un petit arc ; le ressort a été peu bandé, & en se débandant il fera parcourir un arc à la roue, tel qu’il ne passera qu’une cheville sur la bascule du marteau, qui en conséquence ne frappera qu’un coup. Si l’on suppose au contraire que le limaçon soit dans une autre situation, telle, par exemple, que la queue du rateau s’enfonce jusque dans le degré oo du plus petit cercle ; alors le ressort sera bandé tout ce qu’il peut l’être, & en se débandant il fera parcourir à la roue un espace tel que les 12 chevilles passeront toutes sous la levée du bascule du marteau, & feront en conséquence sonner 12 coups : d’où il est clair, 1°. qu’en tirant le cordon, la pendule sonnera ; 2°. qu’elle sonnera un certain nombre de coups déterminé par le limaçon des heures. Pour que ce nombre de coups soit toujours égal à l’heure marquée par l’aiguille, l’étoile saute d’une dent toutes les heures au moyen

de la cheville K fixée sur la surprise. Ainsi supposant qu’il soit midi & demi à la pendule, & qu’elle aille dans une demi-heure, la surprise fera sauter l’étoile d’une dent ou de la douzieme partie de son tour, & changera le degré répondant à la queue H du rateau ; de façon que ce sera alors le degré DD, portion du plus grand cercle, pour qu’alors la pendule ne sonne qu’une heure ; ainsi le limaçon étant une fois situé de façon que la pendule répete l’heure précise marquée par les aiguilles tant qu’elle continuera d’aller, elle répétera constamment l’heure juste.

Ainsi, lorsqu’on tire le cordon, on voit 1°. comment la pendule sonne ; 2°. comment elle sonne un nombre de coups déterminé ; & 3°. comment ce nombre s’accorde toujours avec l’heure marquée par les aiguilles ; on va voir maintenant comment elle sonne les quarts.

La main, ou piece des quarts M est mobile autour du pivot N, & au moyen du ressort 4, dès qu’elle est libre, sa queue, fig. 34. va s’appuyer sur le limaçon des quarts Q, fig. 30. qu’on doit supposer ici être immédiatement au-dessus de la surprise : à mesure que cette queue 4 s’approche du centre, les dents I s’éloignent du point E ; entre ces dents I s’engage une cheville qui tient à la poulie. Lors donc qu’on tire le cordon, cette poulie tournant, la cheville se dégage d’entre les dents, & la main étant alors en liberté, sa queue L vient s’appuyer sur les degrés du limaçon des quarts dans la situation PC, alors la pendule sonne comme nous l’avons expliqué ; mais lorsqu’elle a une fois sonné les heures, la cheville de la poulie rencontrant l’une des dents de la main, l’entraine avec elle, si elle entre dans la premiere en d, elle la ramene, & s’appuyant sur le fonds de la fente, elle est arrêtée de façon que la poulie ne pouvant plus tourner, la pendule ne sonne point de quarts ; si au contraire la queue de la main s’appuie sur le plus petit des degrés du limaçon, les dents I étant alors fort éloignées de la cheville après que l’heure est sonnée, la poulie peut encore tourner, & par conséquent la roue aussi, ce qui fait sonner les trois quarts ; ainsi selon la dent de la main dans laquelle la cheville de la poulie entre, la pendule ne sonne point de quarts, ou en sonne un, ou deux, ou trois, & comme le limaçon des quarts fait un tour par heure, il s’ensuit que de quart-d’heure en quart-d’heure sa position changeant, la pendule sonnera dans ces différens tems les quarts marqués par les aiguilles. Tout ceci bien entendu, on a du comprendre comment la répétition fait tous les effets réquis ; 1°. comment, lorsque l’on tire le cordon, elle sonne ; 2°. comment elle sonne un nombre de coups déterminés ; 3°. comment ce nombre s’accorde toujours avec les aiguilles ; & enfin de quelle maniere elle sonne les quarts.

Cette répétition telle que nous venons de la décrire, est l’ancienne répétition à la françoise ; elle a un grand défaut, c’est que soit qu’on tire le cordon peu ou beaucoup, elle sonne toujours, de maniere que si on ne le tire pas assez pour que la queue du rateau vienne s’appuyer sur les degrés du limaçon des heures, elle ne répétera pas l’heure juste, à la vérité la pendule sonnera toujours, mais ce sera plusieurs heures de moins que celle qui est marquée par les aiguilles. Les horlogers appellent ces sortes de pendules, pendules à répétition sans tout ou rien, & celle qui, si elles sonnent, le font toujours d’une maniere juste, pendules à répétition à tout ou rien.

Description d’une pendule à répétition à tout ou rien. La fig. 52. Pl. II. de l’horlogerie, représente la cadrature d’une pendule de cette espece ; cette répétition differe des autres en ce que la cadrature est placée sur la platine de derriere, ce que l’on reconnoit par la lentille, au lieu de l’être sur la platine du cadran