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à Copenhague une espece de college pour l’entretien de pauvres étudians, & donna pour cette fondation vingt-six milles rixdallers. Il mourut de la pierre en 1690. Ses ouvrages sur des matieres de médecine & de chimie sont toujours estimés ; & comme ce sont pour la plûpart des dissertations, on a recueilli les principales en 2 vol. in-4°.

Cragius (Nicolas) naquit à Ripen vers l’an 1549, & s’atracha à la littérature & aux négociations dans lesquelles il fut employé avec succès. Les administrateurs du royaume pendant la minorité de Christiern IV. le nommerent historiographe du roi avec six cens rixdallers d’appointement. Il composa les annales de Danemark depuis la mort de Fréderic I. jusqu’à l’an 1550. Cet ouvrage a demeuré enseveli jusqu’à l’année 1737, que M. Gramm l’a mis au jour à Coppenhague, in-folio ; mais le traité de la république de Lacédemone, de republicâ Lacedoemon. libri quatuor, est généralement estimé. Il parut d’abord à Genève en 1593, in 4°. & ensuite à Leyde en 1670 in-12. Gronovius l’a inséré dans son trésor d’antiquités grecques. Cragius mourut en 1602.

Je supprime les noms de quelques autres hommes de lettres moins illustres nés à Ripen ; mais je me rappelle que Mons étoit de cette ville, dont il devint bourguemestre. Mons est ce magistrat intrépide, qui eut le courage d’oser porter dans Coppenhague en 1523, à Christiern II. roi de Danemark, sa sentence de déposition prononcée par les états de Jutland. « Mon nom, dit-il au tyran, devroit être écrit sur la porte de tous les méchans princes. » Christiern détesté de tous ses sujets, abhorré de ses propres officiers, n’osant se fier à personne, reçut dans son palais, comme un criminel, cet arrêt singulier, qu’un seul homme désarmé lui signifioit. (Le chevalier de Jaucourt.)

RIPIN, (Géog. mod.) petite ville de Pologne, dans la Mazovie, au nord de Dobrzin, dont elle est une des trois châtellenies. (D. J.)

RIPOL, (Géog. mod.) en latin Rivi-pullum, petite ville d’Espagne dans la Catalogne, au midi de Campredon, avec une abbaye d’hommes, ordre de S. Benoit, qui servoit de sépulture aux comtes de Barcelone. Elle est au confluent du Frésaro & du Ter. (D. J.)

RIPOSTE, s. f. (estocade de) est une botte qu’on porte à l’ennemi aussitôt qu’on a paré son estocade.

Pour bien exécuter la riposte, il faut 1°. que la parade soit extrèmement vive ; 2°. détacher l’estocade dans l’instant qu’on a paré, & que l’ennemi termine sa botte, 3°. porter à l’ennemi la même botte que l’on a parée, c’est-à-dire, que si l’on a paré l’estocade de quarte basse, on riposte quarte basse ; & si l’on a paré l’estocade de tierce, on riposte tierce, &c.

RIPPER, v. act. terme usité dans les douanes & sur les ports des rivieres, particulierement à Paris. Il signifie faire couler à force de bras, sur les brancarts d’un haquet, les balles, caisses, ou tonnes de marchandises pour les charger plus facilement. Dictionn. de Commerce.

RIPPON, (Géog. mod.) le Rhigodunum de Ptolomée, l. I. c. iij. ville d’Angleterre, dans la province d’Yorck, sur la Youre, à 210 milles au nord-ouest de Londres ; Widfrid, archevêque d’Yorck, y fonda autrefois une abbaye de bénédictins. Aujourd’hui cette ville se distingue par ses manufactures de draps & d’éperons les meilleurs d’Angleterre. Long. 15. 56′. latit. 54. 5′. (D. J.)

RIPUAIRES, (Géog. mod.) Ripuarii, Ribuarii, Riboarii, Ribuerii & Riparioli ; tous ces noms sont corrompus du latin Riparii, & ont été employés par les écrivains du moyen âge, pour désigner un peuple distingué des Francs, des Burgondions, des Gaulois, des Allemands, des Frisons ou Frisicebons, des

Bajouriens & des Saxons, mais dont il est plus aisé de dire qu’ils n’ont pas été, que qui ils étoient.

Quelques-uns croyent que les Riparii étoient un composé de différentes nations au-delà du Rhein, qui vinrent s’établir en-deçà de ce fleuve, & sur ses bords. M. de Valois, not. gall. p. 478, soupçonne qu’ils avoient été appellés Riparii, parce qu’ils habitoient d’abord sur la rive droite du Rhein ; & il ajoute que ces peuples ayant passé le fleuve, fixerent leur demeure sur la rive gauche, de façon qu’ils s’étendoient jusqu’aux rivieres de Roer & de Meuse, où se trouvent Nuyts, Cologne, Bonn, Zulick ou Zulch, Duren, Juliers & Andernach. Ils donnerent leur nom à ce pays qui fut honoré du titre de duché, & partagé en cinq comtés. Le grand nombre des noms germaniques que l’on trouve dans la loi ripuaire, presque semblable à la loi salique, suffit pour faire croire que ces peuples étoient venus de la Germanie.

Jodoce Coccius d’Alsace fait mention d’un peuple nommé Riparii ou Ripuarii, voisin de l’Alsace, & qui demeuroit entre la Bliess, la Sare & la Moselle. Cela étant, il y a eu des peuples ripuaires sur le haut Rhein & sur le bas Rhein ; mais comme il n’est parlé que d’un seul duché des peuples ripuaires, il ne seroit pas impossible que ce duché se fût étendu le long du Rhein, depuis Nuyts jusqu’à la riviere de Senz, dans un espace de quarante-six milles, & qu’il eût compris Nuyts, Cologne, Bonn, Andernach, Coblents, Wesel ou Ober-Wesel, Bingen, Mayence, Worms, Spire, Rhein-Zabern & Zeltz.

Du tems de l’empereur Louis le débonnaire, il y avoit encore au-delà du Rhein dans la Germanie, un pays appellé Riparia ou Ripariæ, & qui étoit la premiere demeure des Riparii qui avoient passé le Rhein, & s’étoient établis dans la France. Louis-Auguste en fait aussi mention dans le partage de son royaume entre ses trois fils ; il le nomme par corruption Ribuariæ, & le place entre la Thuringe & la Saxe. (D. J.)

Ripuaire loi, (Jurisprud.) Voyez Loi ripuaire. (A)

RIQUERAQUE, s. f. (Poésie gaul.) sorte de grande chanson ancienne, composée de vers couples de six ou sept syllabés chacun, avec divers croisées. Borel. (D. J.)

RIQUIER saint, (Géog. mod.) on écrit aussi S. Ricquier, ville de France en Picardie, au diocese d’Amiens, dans le comté de Ponthieu, sur la petite riviere de Cardon, ou plutôt à la source de ce ruisseau, à 2 lieues au nord-est d’Abbeville, & à 7, au nord-est d’Amiens.

Cette ville étoit déja un bourg considérable nommé Centule, avant le regne de Charlemagne ; & du tems de Louis le débonnaire, c’étoit une ville plus considérable qu’elle n’est aujourd’hui ; car elle avoit deux mille six cens maisons. S. Riquier y naquit sous le regne de Clotaire II. vers le commencement du vij. siecle, & en 640 il y jetta les fondemens du monastere qui subsiste encore, & qui porte aujourd’hui son nom. Il y établit pour abbé S. Oualde. Les moines eurent la seigneurie temporelle de la ville ; les comtes de Ponthieu & ceux d’Amiens se l’approprierent ensuite ; & elle revint en 1225 à Louis VIII. roi de France. Le roi & l’abbé de S. Riquter en sont aujourd’hui co-seigneurs. La taille y est personnelle, & c’est le siege d’une prévôté royale. Son terroir produit du blé, du lin & du chanvre. Long. 19. 25′. latit. 50. 12′. (D. J.)

RIS ou RIRE, s. m. (Physiolog.) émotion subite de l’ame qui paroît aussitôt sur le visage, quand on est surpris agréablement par quelque chose qui cause un sentiment de joie. C’est le propre de l’homme, entant qu’un être pensant, & par un effet de la conformation des muscles de son visage. V. Risibilité.