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Rosaire, ordre du, ou de Notre-Dame du rosaire, est un ordre de chevalerie institué par saint Dominique, selon Schoonebek & le pere Bonani jésuite, qui tous deux se sont trompés en ce point ; car jamais S. Dominique n’institua d’ordre de ce nom. Ces auteurs ont apparemment pris pour un ordre militaire l’armée des croisés, qui sous les ordres de Simon, comte de Montsort, combattirent contre les Albigeois. Voyez Croisade & Albigeois.

L’abbé Justiniani & M. Hermant prétendent que cet ordre fut institué après la mort de saint Dominique par Frédéric, archevêque de Tolede, & que les chevaliers portoient pour marque une croix blanche & noire sur laquelle étoit représentée la Sainte-Vierge tenant son Fils d’une main, & un rosaire ou chapelet de l’autre. Le pere Mendo ajoute que ces chevaliers étoient obligés de réciter le rosaire certains jours. Cependant le pere Helyot doute fort que cet ordre ait jamais existé. Voyez Ordre.

ROSANA, (Géog. mod.) ou Rosanna, ville de Pologne, au grand duché de Lithuanie, dans la partie méridionale du Palatinat de Novogrodeck, près de la riviere de Zolva.

ROSARBA, s. f. (Hist. nat. Botan. des Arabes.) nom d’une plante inconnue, & dont il est fait mention dans Avicenne Sérapion, & autres auteurs arabes ; ce qu’on peut imaginer de plus vraissemblable, c’est que la rosarba est une espece de caroubier des pays chauds ou d’acacia sauvage. (D. J.)

ROSARIA, s. m. (Littérat.) nom que donnoient les Romains à un genre de parfums précieux, ainsi nommés ou par leur excellente odeur, ou parce que les roses en faisoient le principal ingrédient.

ROSARIO, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, à 22 degrés, 51 de latitude septentrionale. Elle mouille à 9 milles de la mer un petit bourg au quel elle donne son nom. (D. J.)

ROSAY, (Géog. mod.) ou Rosoy, petite ville de France, dans la Brie, à 6 lieues de Meaux, & à 12 de Paris. Long. 20. 30. latit. 48. 42.


ROSAT, huile. voyez Rose, (Mat. méd.)
Rosat, miel,
Rosat, onguent,
Rosat, sirop,

ROSBEC, (Géog. mod.) village des Pays-Bas, dans la Flandre, à 2 lieues de Courtray, entre la Lys & la Mandere. Ce village est célebre par la bataille que Charles VI. roi de France y gagna sur les Flamands en 1382, comme Rosbach, dans le cercle de Leipsick, sera fameux par la victoire que le roi de Prusse y a remportée le 5 Novembre 1757 sur les armées combinées de la France & de l’Empire. (D. J.)

ROSCHILD, (Géog. mod.) ville de Danemarck, toute ouverte, dans l’île de Sélande, au fond d’un petit golfe rempli de sable, à 8 lieues au sud-ouest de Copenhague. Son évêché fondé en 1012, est suffragant de Copenhague. La cathédrale renferme les tombeaux de quelques rois de Danemarck. Cette ville n’a point de commerce, & l’université qu’on y a fondée n’est pas florissante. Long. 29. 62. lat. 55. 38.

ROSCIANUM, (Géog. anc.) lieu d’Italie. L’itinéraire d’Antonin le place sur la route d’Equotuticum à Rhegium, entre Thurii & Paternum, à 12 milles du premier de ces lieux, & à 27 milles du second. C’est aujourd’hui, à ce qu’on croit, le bourg Rossano. (D. J.)

ROSCOMMON, (Géog. mod.) ville d’Irlande, dans la province de Connaught, & chef-lieu d’un comté auquel elle donne son nom, à 13 milles au nord de Tulsk. Elle est si misérable que la plûpart des maisons sont couvertes de chaume ; cependant elle envoie ses députés au parlement d’Irlande, & elle a droit de marché.

Le comté de Roscommon a environ 55 milles de longueur, sur 28 de largeur ; c’est un pays uni & fertile. On le divise en six baronnies. Ses principaux lieux sont Atthlone, Boyle, Tulsh & Roscommon. (D. J.)

ROSE, s. f. (Botan.) on peut rapporter toutes les roses à deux classes ; celle des roses cultivées, & celles des roses sauvages : ces deux classes réunies forment cinquante-trois especes de roses, dans le système de Tournefort ; mais il nous suffira de décrire la rose cultivée commune, qu’on appelle la rose pâle ou incarnate, rosa rubra, sativa, pallidior, I. R. H. 637.

Sa racine est longue, dure, ligneuse. Elle pousse plusieurs tiges en arbrisseaux qui se divisent en branches fermes, longues, revêtues d’une écorce verte obscure, garnies de quelques épines fortes & piquantes. Ses feuilles naissent par paires ordinairement au nombre de sept, sur une côte terminée par une seule feuille, d’un verd foncé, arrondies, dentelées en leurs bords, rudes au toucher.

Sa fleur est tantôt simple, composée seulement de cinq larges pétales, avec plusieurs sommets jaunes dans le milieu ; tantôt double, & alors les feuilles extérieures sont un peu plus grandes que les intérieures, d’une couleur rouge ou incarnate réjouissante, d’une odeur très-suave, quoique foible. Lorsque la fleur est passée, le calice dont elle étoit soutenue, devient un fruit ovale, ou de la figure d’une petite olive, à écorce un peu charnue, qui n’a qu’une seule loge remplie de plusieurs semences anguleuses, velues, blanchâtres. L’arbrisseau fleurit en Mai & Juin.

On sait que la rose sauvage, rosa sylvestris, vulgaris, flore odorato, incarnato, Inst. rei herb. 638. est la fleur de l’églantier, voyez Eglantier.

Les roses, comme d’autres plantes, présentent quelquefois des jeux monstrueux de la nature. On en lit un exemple dans le journal des Savans, année 1679. M. Marchand en rapporte un autre dans les mém. de l’acad. des Sciences, année 1700. La monstruosité de cette derniere rose consistoit 1°. en ce qu’au lieu de bouton, il y avoit cinq feuilles en côtes qui soutenoient la fleur ; 2°. du milieu de cette rose s’élevoit un bourgeon qui commençoit à former une branche ligneuse. (D. J.)

Roses, essence de, (Art distillatoire.) après avoir considéré que les Parfumeurs ne tiroient guere qu’une once d’huile essentielle de rose sur cent livres de cette fleur, M. Homberg a trouvé l’art d’augmenter de près d’un tiers cette essence précieuse dans la distillation, si l’on a soin, avant que de distiller les roses, de les faire macérer pendant quinze jours dans l’eau aigrie par l’esprit de vitriol. Outre ce moyen, que les Parfumeurs ont adopté, ils ont encore une adresse particuliere dans cette opération : ils se servent d’une vessie distillatoire, qui contient environ un muid ; elle est ouverte par un tuyau en haut, à cause de la grande quantité d’eau qu’il faut souvent remettre dans la vessie sur les roses qui distillent ; car l’huile ne monte qu’à force d’eau, qui en éleve très peu à la fois.

Cette vessie est aussi ouverte par un robinet en bas, pour changer aisément les roses épuisées ; mais la plus grande adresse consiste dans la figure du vaisseau qui reçoit cette huile ; il est fait comme un matras à l’ordinaire, de la panse duquel sort un tuyau, comme étoient faits dans le dernier siecle les vinaigriers & les huiliers qu’on servoit à table ; ce tuyau monte depuis la partie basse de la panse, jusqu’au bas du col du récipient, où il est recourbé en dehors ; l’effet de ce récipient, qui ne contient ordinairement que deux ou trois pintes, est de recevoir commodément plusieurs centaines de pintes d’eau rose sans le