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droit ; les uns lisent in Tybrin, d’autres in Tyberim, & d’autres in Tyberinis. (D. J.)

RUTULES, les, Rutuli, (Géogr. anc.) anciens peuples d’Italre dans le Latium. Ils habitoient le long de la mer, & étoient voisins des Latini, dont on ne peut guere les distinguer, parce qu’ils furent confondus avec ces derniers après la victoire d’Enée. Virgile parle beaucoup des Rutules dans les derniers livres de son Enéide. Leur capitale étoit Ardea, selon Tite-Live, l. I. c. lvij. & Virgile, Æneid. l. VII. vers. 409. 411. & 412. dit la même chose. (D. J.)

RUTUNIUM, (Géog. anc.) ville de la grande Bretagne : l’itinéraire d’Antonin la met sur la route du retranchement à Portus Ritupæ, entre Medialanum & Viroconium, à 12 milles du premier de ces lieux, & 11 milles du second. Cambden dit que le nom moderne est Routon dans le Shropshire. (D. J.)

RUTUPIAE, (Géog. anc.) ville de la grande Bretagne, Ptolomée la donne aux peuples Canti, & la marque au voisinage de Darucruum. Quoique voisine de la mer, elle devoit en être à quelque distance, car il la met dans les terres, & on veut que ce soit aujourd’hui le bourg appellé Richeborough. Mais elle avoit un port plus avantageux qu’il n’est présentement. Les poëtes l’ont célébré. On lit dans Lucain, l. VI. vers. 67.

Aut vaga quùm Tethys Rutupinaque littora fervent
Unda caledonios sallit turbata Britannos.

Et dans Juvenal, Satyr. IV. vers. 140.

Circeis nata sorent an
Lucrinum ad Saxum, Rutupino ne edita fundo.

Ce port est appellé portus Ritupæ dans l’itinéraire d’Antonin, Ritupæ par Ammian Marcellin, l. XX. c. j. & l. XXVII. c. viij. & Rutupi dans la notice des dignités de l’empire. Il étoit si fameux, que son nom a été employé pour désigner toute la grande Bretagne. C’est dans ce sens qu’Ausone, parental. 18. a dit en parlant de S. Flavius :

Præside latatur quo Rutupinus ager.

Et parlant de la ville d’Aquilée.

Felix qua tanti spectatrix læta triumphi
Punisti Ausonio Rutupinum marte latronem.


Par Rutupinum latronem, il entend Magnus-Maximus, meurtrier de Gratien, qui s’étoit emparé du pouvoir souverain dans la grande Bretagne, & que Théodose fit mourir dans la ville d’Aquilée. Voyez Zosime, l. IV. c. xxxv. & xlvj. où ce fait est rapporté. (D. J.)

RUTY-PUNDOC, s. m. (Hist. nat.) nom que donnent les habitans des Indes orientales à une espece particuliere d’orpiment jaune, qui se trouve sur leurs montagnes ; ils le calcinent plusieurs fois, & le donnent ensuite intérieurement dans les toux invétérées ; les anciens Grecs en faisoient le même usage ; il seroit naturel de penser que cet orpiment est un poison funeste ; mais Boerhaave qui en a reçu des Indes orientales, nous assûre dans sa chimie sur ses propres expériences, que c’est un remede véritablement innocent, & qui ne produit aucun fâcheux effet. (D. J.)

RUTRUM, s. m. (Antiq. gymnast.) sorte de bêche, de hoyau, de truelle des anciens ; c’étoit un instrument avec lequel les athletes s’exerçoient à remuer la terre ou le sable du stade, pour fortifier les parties supérieures de leur corps : on doit rapporter à ce mot ce passage de Festus : Rutrum tenentis juvenis est effigies in capitolio, ephebi, more Græcorum, arenam ruentis, exercitationis gratiâ ; quod signum Pompeius Bithynicus ex Bithyniâ supellectilis regiæ Romam deportavit ; c’est-à-dire, « on voit au capitole la sta-

tue d’un jeune homme qui tient une petite truelle,

avec laquelle il semble s’exercer à jetter du sable à la maniere des Grecs : cette statue fut apportée de Bithynie à Rome par Pompée ». (D. J.)

RUTUMÉNIENNE, porte, rutumenia porta, (Antiquit. rom.) ancienne porte de Rome ainsi nommée d’un certain cocher, appellé Rutumenius, qui ayant remporté la victoire à la course des chevaux dans l’espace de Veyes jusqu’à Rome, entra vainqueur par cette porte. (D. J.)

RUVO, (Géog. mod.) ville d’Italie au royaume de Naples, dans la terre de Bari, à 5 milles au midi de Biseglia, avec un évêché fondé dans le x. siecle & suffragant de Bari. Ruvo est l’ancienne Rubi d’Horace, l. I. sat. v. Long. 34. 12. latit. 40. 56. (D. J.)

RUYS, (Géog. mod.) petite presqu’île de France, en Bretagne, au diocese de Vannes, avec une abbaye de l’ordre de S. Benoit. Il y a un gouverneur dans cette presqu’île. (D. J.)

RUYSCH, membre de, (Anat.) natif d’Amsterdam, fut professeur d’Anatomie, de Botanique & de Chirurgie. Il nous a laissé différens ouvrages. Outre toutes ses différentes découvertes, nous lui avons obligation d’avoir perfectionné les injections ; il y a différentes parties dans le corps qui portent son nom : telle est une membrane de l’œil, appellée membrane de Ruysch, le tissu cellulaire de Ruysch, &c. Voyez Œil & Cellulaire.

RUYSCHIANA, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante, dont voici les caracteres. Sa racine est vivace, & la feuille moins épaisse que celle du romarin ; le casque est creux & découpé en deux levres ; la barbe l’est en trois ; le segment du milieu, qui avance en-dehors, est divisé en deux parties, & roulé en forme de spirale. Les fleurs sont très-belles, d’abord disposées de six en six par anneaux, & ensuite rassemblées en forme d’épi. Boerhaave ne compte qu’une seule espece de ce genre de plante, qui a pris son nom du célebre Ruysch, à qui l’Anatomie délicate doit beaucoup de choses curieuses. (D. J.)

R Y

RY, (Géog. mod.) village de basse Normandie, entre Argentan & Falaise. Je ne parle de ce village que parce que c’est le lieu de la naissance de l’historien Mezerai. Après s’être enfermé pendant quelques années au college de Ste Barbe, il publia en 1645 le premier volume de son histoire de France in-fol. le second en 1646, & le troisieme en 1651. Cet ouvrage fut récompensé d’une pension de 4000 livres. Dans la surte, aidé des conseils de MM. de Launoi & Dupuy, il mit au jour un abrégé de son histoire de France en 1668, en trois volumes in-4°. dans lesquels il inséra l’origine des impôts, avec des réflexions fort libres ; sa pension fut supprimée, mais son abrégé n’en fut que plus recherché. Mezerai est inégal dans son style, & peche souvent contre l’exactitude qui est une chose toujours nécessaire à l’histoire. Il mourut en 1683 à 73 ans, étant secrétaire de l’académie Françoise. (D. J.)

RYE, (Géogr. mod.) ville d’Angleterre, dans la partie orientale du comté de Sussex, à l’embouchure du Rother. Elle fut environnée de murailles par Edouard III. Elle députe au parlement, & a droit de marché public. Enfin c’est un des cinq ports du royaume, & qui est très-fréquenté. On y aborde ordinairement en venant de Dieppe, & on y pêche de bons harengs. Long. 18. 26. latit. 50. 52. (D. J.)

RYEGATE, (Géogr. mod.) ville d’Angleterre, dans la province de Surrey, à 12 lieues au sud-ouest de Londres. Elle envoye deux députés au parlement. Long. 17. 10. latit. 51. 24. (D. J.)

RYP, (Géogr. mod.) village entre Alemaar & Pur-