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Long. dans les tables d’Abulféda 66d 30′. lat. 15d 140′. (D. J.)

SAAL, la, (Géogr. mod.) riviere d’Allemagne dans la Franconie. Elle a sa source aux confins du comté de Heuneberg, & se perd dans le Mein à Gemund, entre l’évêché de Wurtzbourg, & le comté de Reineck qu’elle sépare. (D. J.)

SAAMOUNA, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbre des Indes orientales dont le tronc est également gros par le bas que par le haut, & par le milieu il est renflé considérablement. Son bois est épineux, gris par-dehors & blanc à l’intérieur, moëlleux, leger & spongieux comme du liége. Ses feuilles sont oblongues, dentelées & remplies de veines, attachées cinq à cinq par des queues assez longues. Cet arbre produit des siliques oblongues qui contiennent des pois rouges. En coupant les épines encore vertes de cet arbre, on en tire un suc qui passe pour un remede souverain dans toutes les maladies des yeux.

SAAN, la, ou SAINA, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne au cercle d’Autriche. Elle a sa source dans les montagnes de la basse Carniole, & tombe dans la Save aux confins du Windismarck. (D. J.)

SABA, (Géog. anc. & sacr.) royaume dont étoit reine la princesse qui vint à Jérusalem pour voir Salomon. Elle est nommée par J. C. la reine du midi, Math. xij. 42. Marc. xj. 31.

Le nom de reine du midi dénote que le pays de cette princesse devoit être au midi de la Palestine, ce qui convient à l’Arabie heureuse. Le même passage allegué ci-dessus porte qu’elle vint des extrémités de la terre. L’Arabie enfermée entre deux golfes, & terminée par l’Océan, répond à cette idée dans le style de l’Ecriture. Elle apporta en présent des choses qui se trouvoient autrefois assez communément en Arabie ; savoir de l’or, des parfums & des pierres précieuses. Enfin, les anciens parlent d’un peuple de l’Arabie heureuse, nommé Sabæi, qui admettoit les femmes à la couronne. Claudien, in Eutrop. liv. II. vers. 320. dit :

Medis, levibusque Sabæis
Imperat his sexus : reginarumque sub armis
Barbariæ pars magna jacet.

Le nombre des interpretes de l’Ecriture qui cherchent dans l’Arabie heureuse, les états de la reine de Saba, est assez grand, & fournit des hommes illustres.

Il n’y a pas moins d’interpretes célebres qui mettent en Ethiopie la reine de Saba. Josephe qui a ouvert le premier cette opinion, prétend, Antiq. liv. II. c. v. que la capitale de l’Éthiopie s’appelloit Saba, avant que Cambise lui eût donné le nom de sa sœur Méroë.

Les Géographes connoissent une autre Saba, ville d’Asie, dans l’Arabie déserte, à environ six journées de Jérusalem : le nom moderne est Simiscazar, selon Guillandin de papyro commentar. Cependant Ptolomée, l. V. c. xix. nomme cette ville Ξαύη.

Saba est encore un port de l’Éthiopie sur le golfe Arabique, selon Strabon, liv. XVI. p. 770. (D. J.)

Saba, île de, (Géog. mod.) Cette île est au nombre des petites Antilles. Sa situation est par les 17d 86′ de lat. au nord de l’équateur à deux lieues & demie sous le vent de Saint-Eustache, ce n’est proprement qu’un rocher d’environ quatre lieues de circonférence, fort escarpé, & qui n’est accessible que par un seul endroit, au-dessus duquel les Hollandois habitans dudit lieu, ont élevé plusieurs rangs de murailles construites en pierres seches & disposées de telle sorte qu’on peut fort aisément les renverser par partie ou en total sur ceux qui voudroient escalader cette forteresse naturelle : le des-

sus de ce rocher est occupé par quelques habitations

de peu de valeur.

Saba, ou Sava, (Géog. mod.) & selon M. Delisle, Saua, ville de Perse, dans l’Irac-agemi, ou l’Irac-persienne, sur la route de Sultanie à Cont. Elle est située dans une plaine sablonneuse & stérile, à la vue du mont Elvend. C’est une ville toute dépeuplée, & dont les murs sont ruinés. Son commerce ne consiste qu’en peaux d’agneaux. Long. 85. lat. 34. 56. (D. J.)

SABADIBÆ, (Géog. anc.) îles de l’Océan dans l’Inde, au-delà du Gange. Ptolomée, liv. VII. c. ij. en compte trois habitées par des antropophages. Il les met au couchant de Habadin, qui paroît être l’île de Java. (D. J.)

SABAE, (Géog. anc.) nom commun à différens peuples. 1°. Sabæ, ancien peuple d’Asie dans les Indes, selon Denys-le-Periégete, vers. 1141. 2°. Sabæ, ancien peuple de Perse selon le même, vers. 1069. 3°. Sabæ, ancien peuple de Thrace, selon Eustathe, qui ajoute que Bacchus prenoit d’eux le surnom de sabasius, sous lequel les Thraces lui rendoient un culte particulier. 4°. Sabæ, ville de la Lybie intérieure, selon Ptolomée, l. IV. c. vj. qui met cette ville vers la source du Cynyphe. 5°. Sabæ, sont les Sabéens, peuple de l’Arabie. Enfin, sabæ aræ étoit un lieu particulier d’Asie dans la Médie, près la mer Caspienne, & à peu de distance de l’embouchure du fleuve Cyrnus, selon Ptolomée, l. Vl. c. ij. (D. J.)

SABAISME, ou SABIISME, s. m. (Théol.) comme le nomme M. Fourmont l’aîné. C’est le nom de la premiere sorte d’idolâtrie qui soit entrée dans le monde. Voyez Idolatrie.

Le Sabaïsme consistoit à adorer les étoiles, ou, comme le porte le texte de l’Ecriture, tuba schamaim, ou seba schamaïm, omnes militias cœli ; & l’on sait que par ces termes, les Hébreux entendoient les astres & les étoiles : d’où les modernes ont formé le mot Sabaïsme. pour exprimer l’idolâtrie, qui consiste à adorer les corps célestes, & celui de Sabéens pour signifier ceux qui les adorent. Mais comme le mot hébreu d’où celui-ci est formé, est écrit avec un tzade, que les langues modernes rendent par une S ou par un Z, d’autres par TS ou par TZ : de-là vient qu’on trouve ce mot écrit avec différentes lettres initiales.

Quelques-uns croient que le Sabaïsme étoit la plus ancienne religion du monde, & ils en mettent l’origine sous Seth fils d’Adam, d’autres sous Noë, d’autres sous Nachor pere de Tharé & ayeul d’Abraham. Maimonide qui en parle fréquemment dans son More Nevochim, remarque qu’elle étoit généralement répandue au tems de Moyse, & qu’Abraham la professoit avant qu’il fût sorti de la Chaldée. Il ajoute que les Sabéens enseignoient que Dieu est l’esprit de la sphere & l’ame du monde ; qu’ils n’admettoient point d’autres dieux que les étoiles, & que dans leurs livres traduits en arabe, ils assurent que les étoiles fixes sont des dieux inférieurs, mais que le Soleil & la lune sont les dieux supérieurs. Enfin, ajoutent-ils, Abraham par la suite abandonna cette religion & enseigna le premier qu’il y avoit un dieu différent du Soleil. Le roi des Euchéens le fit mettre en prison ; mais ce prince voyant qu’il persistoit dans son opinion, & craignant que cette innovation ne troublât son état & ne détruisît l’idée qu’on avoit des divinités adorées jusqu’alors, confisqua ses biens, & le bannit à l’extrémité de l’orient. Cette relation se trouve dans le livre intitulé la religion des Nabathéens.

Maimonides dit encore que les Sabéens joignoient à l’adoration des étoiles un grand respect pour l’agriculture & pour les bêtes à cornes & les moutons, enseignant qu’il étoit défendu de les tuer ; qu’ils