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tion : c’est le chef-d’œuvre du Bernini, digne compatriote de Michel-Ange.

Le grand autel dont nous parlons est directement sous le dôme : quatre colonnes de bronze torses, ornées de festons, soutiennent un baldaquin de métal ; quatre anges de même matiere plus grands que nature, posés sur chaque colonne ; & plusieurs petits anges distribués sur la corniche, donnent une majesté singuliere à cet autel.

La confession de Saint-Pierre, qu’on suppose l’endroit où cet apôtre a été enterré, est directement dessous : ce lieu, qui est interdit aux femmes, est tout revêtu de marbre, & magnifiquement décoré.

Tout reluit d’or & d’azur dans Saint-Pierre de Rome ; tous les piliers sont revêtus du marbre le plus poli ; toutes les voûtes sont de stuc à compartimens dorés.

On trouve dans ce lieu des morceaux de peinture des plus grands maîtres. Le cavalier Lanfrant a peint la voûte de la premiere chapelle. On voit dans la seconde un saint Sébastien du Dominiquain. Dans la chapelle du saint Sacrement est un tableau de la Trinité de Pierre Cortone, &c.

Les morceaux de sculpture surpassent peut-être tout le reste : le plus considérable est la chaire de S. Pierre. Cette chaire, qui n’est que de bois, est enchâssée dans une autre chaire de bronze doré, environnée de rayons, & soutenue par les quatre docteurs cardinaux de l’Eglise, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin, & saint Grégoire, dont les statues plus grandes que nature, sont posées sur des piédestaux de marbre. Le dessein de ce bel ouvrage est encore du cavalier Bernin. Aux deux côtés de la chaire de S. Pierre sont deux superbes mausolées, l’un d’Urbain VIII. & l’autre de Paul III. (D. J.)

SAINT-SAUVEUR DE MONTRÉAL, (Hist. mod.) ordre militaire d’Espagne qui fut établi vers l’an 1120, par Alphonse VII. dit le batailleur, roi d’Arragon & de Castille. Ce prince qui avoit bâti la ville de Montréal contre les Maures de Valence, en avoit confié la défense aux Templiers, mais l’ordre de ceux-ci ayant été aboli par le concile de Vienne en 1311, on mit à Montreal des chevaliers tirés des plus nobles familles d’Arragon ; ils portoient sur la robe blanche une croix ancrée de gueules, & on les nommoit chevaliers de S. Sauveur. Mais après la destruction des Maures, cet ordre devint insensiblement inutile, & tomba enfin dans l’oubli.

SAINT-THOMAS isle de, (Géog. mod.) petite isle au nord des Antilles, que l’on range au nombre des vierges ; sa latitude est 18 degrés 22 minutes. Cette isle appartient aux Danois qui y ont bâti une espece de ville couverte du côté du port par un petit fort & quelques batteries de canon, ce lieu est fréquenté par les Hollandois de S. Eustache, & par les bâtimens interlopes qui font la traite sur la grande côte d’Espagne, il est d’ailleurs peu considérable.

SAINT-THOMÉ, s. m. (Com. Monnoie étrangere.) monnoie d’or que les Portugais ont fait battre à Goa ; elle vaut deux piastres, un peu plus ou un peu moins. (D. J.)

SAINT-VINCENT isle de, (Géog. mod.) l’une des Antilles située par les 13 degrés 3 minutes de latitude au nord de l’équateur, entre Sainte-Alousie & les Grenadins ; cette île qui peut avoir environ vingt lieues de tour, est possédée par deux sortes de sauvages distingués en caraïbes rouges & en caraïbes noirs ; les premiers sont les plus anciens ; leur taille est moyenne ; ils ont la peau d’une couleur bronzée, le front applati par art, & les cheveux très-longs & presque droits ; les seconds, dont l’origine vient, selon toutes les apparences, des negres fugitifs de la Barbade, sont grands, bien proportionnés ; leur couleur est d’un assez beau noir ; ils ont les cheveux crépus, & le front applati à l’imitation des précé-

dens dont le nombre est considérablement diminue.

Ces sauvages ont permis à quelques européens françois de s’établir parmi eux dans la partie occidentale du pays, après leur avoir fixé des limites au-delà desquelles ils ne peuvent s’étendre.

Le terrein de S. Vincent est fort montagneux, très bien boisé, & arrosé de petites rivieres ; il produit beaucoup de tabac, du caffé, du cotton, du mahis, & des légumes en abondance. Vers l’extrémité septentrionale de l’île est une grosse montagne séparée des autres par des précipices & des ravines très-profondes, au milieu desquelles on voit encore aujourd’hui des traces bien sensibles des torrens de soufre & de matieres fondues, qui du sommet de la montagne coulerent jusqu’à la mer, lors de la fameuse irruption de son volcan en l’année 1719. Voyez Soufriere.

SAINTS, plus communément SAINTES, isles des, (Géog. mod.) ce sont trois petites îles situées en Amérique entre la pointe méridionale de la Guadaloupe, & la partie septentrionale de la Dominique, sous le vent de Marie-Galande.

Ces îles sont disposées de telle sorte qu’elles forment au milieu d’elles un port fort commode ; leur terrein quoique très-montagneux, produit du coton, du caffé, du tabac, du mahys & des légumes ; les habitans françois qui les occupent, élevent des bestiaux, des volailles, des cabris, des moutons & des cochons dont ils font commerce avec la Guadeloupe & la Martinique. Le pays est sain, à l’exception de quelques fievres annuelles ; & il manque d’eau courante.

Saints ou Saintes, épithete qui précede souvent le nom de plusieurs des îles Antilles, dont quelques-uns ont été obmis dans les volumes précédens.

Sainte-Alousie, voyez ou Lucie.

Saint-Barthélemi, île appartenant aux François qui y cultivent du tabac, du coton & des légumes ; elle est située par les 17 degrés 45 minutes, entre Saint Martin & S. Christophe.

Saint-Christophe, cette île très-agréable qui dans le commencement fut établie en commun par les François & les Anglois, est restée à ces derniers depuis l’année 1702. Son climat est fort sain ; elle est située par les 17 degrés 26 minutes au nord de l’équateur, & peut avoir environ dix-huit lieues de tour.

Sainte-Croix, voyez l’article Sainte-Croix.

Saint-Eustache, île hollandoise. Voyez Eustache.

Saint-Jean, petite île, l’une des vierges appartenant aux Danois, voisines de S. Thomas. Cette île est très-médiocre.

Saint-Martin, l’une des Antilles située par les 18 degrés de latitude au nord de l’équateur, entre l’Anguille & S. Barthélemi. Cette île est occupée en commun par les Francois & les Hollandois qui y cultivent du mahis, des feves, & autres légumes dont ils font commerce à la Martinique.

SAINTRE, droit de saintre ou de chaintre ou de chambre, (Jurisprud.) les seigneurs ont ce droit sur les lieux non cultivés, en chaume, en friche, en bruyeres, en buisson ; il consiste à y faire paître leur bétail, à l’exception de tous autres qu’ils en peuvent éloigner.

SAIOUNAH, (Géog. mod.) ville d’Afrique, sur la côte orientale, dans le Zanguebar, & au midi de la ville de Sofala. (D. J.)

SAIPAN ou SAYPAN, (Géog. mod.) autrement nommée l’île de S. Joseph. Isle de l’océan oriental, dans l’Archipel de S. Lazare, c’est une des îles Mariannes, & qui est la plus peuplée après celle de Guahan. Elle a environ 20 lieues de tour, & est toute montagneuse. Latit. selon le p. Gobien, 15. 20′. (D. J.)

SAIPUBISTUH, s. m. (Hist. mod. dixieme mois