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SAUCLE ou SAUCLÈS. Voyez Melet.

SAUDAGUER, s. m. (Commerce.) mot persan qui signifie un marchand, un homme qui fait son profit à acheter, vendre ou échanger des marchandises. Voyez Marchand, Commerce, Négoce, Dictionnaire de Commerce.

SAUDRE, la, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Saldria, riviere de France. Elle prend sa source dans le Berry, sépare cette province de la Sologne, & va se rendre dans le Cher entre Celles & Châtillon. (D. J.)

SAVE, la, (Géog. mod.) nom de deux rivieres, l’une en Allemagne, l’autre en France.

1°. La Save, riviere d’Allemagne, prend sa source dans la haute Carniole ; & après avoir reçu dans son sein plusieurs rivieres dans un cours d’environ cent lieues, elle se jette dans le Danube, près de Belgrade. Ptolomée l’appelle Saus, Strabon Savus, Justin Sabus, & les Allemands Die Saw. Elle forme dans son cours quelques îles, comme celle de Metubaris, à l’occident de l’ancienne Sirmium, & celle de Sigestica, proche de Zagabria, dans laquelle il y avoit anciennement une ville. C’étoit-là que les Romains apportoient toutes leurs marchandises d’Aquilée, pour les envoyer ensuite à Nauportus (Laubach), d’où elles étoient transportées à Sigestica, pour l’entretien des garnisons.

2°. La Save de France est une riviere dans l’Armagnac ; elle sort du Nébouzan, prend sa source dans les Pyrénées, auprès de Bayonne, arrose Sammathan & Lombez avant que de tomber dans la Garonne, près de Grenade. (D. J.)

SAVEL, s. m. (Hist. nat. Icthyolog.) nom donné par les Portugais à une espece de poisson qui abonde sur les côtes de la Chine, & qu’on pêche dans la riviere de Kiang, près Nanking. Les premiers eunuques de la cour en remplissent plusieurs bateaux, & enterrent tout de suite ce poisson dans de la glace pilée, pour la provision d’été de l’empereur. Les bâtimens dans lesquels ils les transportent, sont de la plus grande propreté, & tous les autres vaisseaux sont obligés de se ranger sur leur passage. (D. J.)

SAVENNEAU ou Savenel, & Savonneaux, voyez Bout de quievre.

SAVERDUN, (Géog. mod.) ville de France dans le pays de Foix, sur l’Ariege. Elle appartenoit autrefois aux comtes de Toulouse, & étoit alors une place importante. Elle soutint pendant la guerre des Albigeois un siege contre Simon de Monfort, & l’obligea de se retirer avec perte. Long. 19. 16. lat. 43. 12.

Benoît XII. né à Saverdon, où son pere étoit meunier, se fit religieux de Cîteaux, devint cardinal, fut élu pape à Avignon en 1334, & mourut dans cette ville en 1342. Il suivit l’exemple de Jean XXII. en déposant par de nouvelles bulles l’empereur Louis de Baviere, & le privant de tous ses biens, meubles & immeubles. Il crut aussi devoir donner une constitution sur l’état des ames après la mort, fait sur lequel il étoit à-propos de ne rien statuer, puisque son prédécesseur lui-même étant assis sur la chaire pontificale, voulut établir une opinion toute différente sur la vision béatifique ; & cette opinion auroit été reçue dans l’Eglise sans l’université de Paris, qui s’y opposa formellement. (D. J.)

SAVERNE, (Géog. mod.) ou Zabern, comme l’écrivent les Allemands, en latin Taberna ; ville fort ancienne de France, dans la basse Alsace, sur la riviere de Soer, à 6 lieues au sud-ouest de Strasbourg, au pié du mont de Vosge. Il y a à Saverne une collégiale, un hôpital, un couvent de récolets, un monastere de religieuses, & un magnifique château bâti par le cardinal Egon de Furstenberg, & qui fait le lieu de la résidence ordinaire des évêques de Stras-

bourg, qui sont seigneurs de Saverne. Long. 25. 3. lat. 48. 45. (D. J.)

Saverne, la, ou Severne, (Géog. mod.) en latin Sabriana & Sabrina, riviere d’Angleterre, au pays de Galles. Elle a sa source dans le comté de Montgomery, arrose les provinces de Shrop, de Worcester & de Glocester, recevant dans son lit plusieurs rivieres assez considérables, en particulier l’Avon, le Wye & l’Usk. Enfin elle se jette à la mer, au-dessous de la ville de Glocester, où elle s’élargit si fort, qu’on appelle son embouchure la mer de Saverne.

Les Anglois ont aussi donné le nom de Saverne à une riviere de l’Amérique septentrionale qui arrose le nouveau pays de Galles dans sa partie méridionale, & qui se jette dans la baie du nord ou de Hudson. (D. J.)

SAVER-KRAUT, s. m. (Cuisine.) que les François nomment par corruption sourcrout ; c’est un mets usité dans toute l’Allemagne ; c’est du choux aigri qui en fait la base : de-là vient son nom allemand. Saver signifie aigre, acide, & kraut signifie chou. Lorsqu’on veut faire la saver-kraut, on commence par couper des choux blancs en tranches extrèmement minces ; les Allemands ont pour cet usage une planche faite comme un rabot, & garnie d’un fer tranchant : en passant le chou sur cette espece de rabot, il se coupe en tranches minces, qui sont reçues dans un baquet qui est au-dessous du rabot. Lorsqu’on en a amassé une quantité suffisante, on met ce chou ainsi coupé dans des barrils, on en fait des couches que l’on saupoudre avec du sel & quelques grains de genievre ; & quand le barril est plein on le couvre d’une planche, & l’on met un poids par-dessus, afin que le chou coupé soit pressé fortement. On met le tout dans une cave, & on le laisse fermenter pendant quelques semaines. Lorsqu’on veut en manger, on lave ces choux, & on les fait cuire avec du petit-salé, des saucisses, des perdrix, & telle autre viande que l’on veut. Ce ragoût est fort estimé des Allemands ; il se sert sur la table des plus riches, comme sur celle des plus pauvres. Les étrangers ont de la peine à y prendre du goût ; cependant ce ragoût paroît fort utile pour les gens de mer, dans les voyages de long cours.

SAVETIER, s. m. (Jurande d’artisans.) artisan qui raccommode les vieilles chaussures, souliers, bottes, pantoufles, &c. Dans les anciens statuts de la communauté des Savetiers de la ville, faubourgs, banlieue, prevôté & vicomté de Paris, ils sont appellés maîtres Savetiers, Bobelineurs, Carreleurs de souliers. Leurs premiers statuts sont du mois de Janvier 1443, dressés, accordés, autorisés par lettres-patentes de Charles VII. depuis réformés & de nouveau confirmés par Louis XI. au mois de Juin 1467 ; par François I. au mois d’Octobre 1516 ; par Charles IX. en Janvier 1566, & par Henri IV. en Juillet 1598. Leurs dernieres lettres-patentes de réformation & confirmation sont du mois de Mars 1659, sous le regne de Louis XIV. enregistrées en parlement les même mois & an. Savary. (D. J.)

SAVEUR, (Physiolog.) Les sucs ou liqueurs des corps qui font impression sur l’organe du goût, est ce qu’on appelle saveur, & quelquefois l’on donne ce nom même à leur impression.

Les principes actifs des saveurs ou des corps savoureux, sont les sels tant fixes que volatils : les terres, la lymphe, & les soufres n’entrent dans les saveurs que pour en établir la variété & les especes ; de la même façon que les ombres mêlées avec la lumiere forment les images ; mais ce ne sont pas ces ombres qui font impression sur l’organe, c’est la lumiere seule ; de même les sels sont les seuls principes capables d’affecter l’organe du goût ; l’eau, l’huile & la terre n’ont aucun goût.