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leurs disciples, la religion romaine fut abolie dans toute la ville en 1529, & elle se joignit étroitement d’intérêt, comme de créance, avec Bâle, Zurich & Berne.

Son gouvernement civil est tel que celui de Zurich. La ville est partagée en douze tribus, qu’on appelle zunffien, une de nobles & onze de bourgeois. On prend sept personnes de chacune de ces tribus, pour composer le conseil souverain de la république, ce qui, avec les deux chefs qu’on appelle bourguemestres, fait un corps de quatre-vingt-six conseillers. De ce grand conseil, on en tire un petit de deux personnes de chaque tribu, avec les deux chefs, c’est-à-dire de vingt-six conseillers, qui examinent les affaires les moins importantes, & décident les différends des particuliers. Il y a aussi quelques autres chambres pour l’administration de la justice & de la police.

Quand on veut faire quelque élection pour le grand ou le petit conseil, les bourgeois de la tribu où il y a une place vacante, s’assemblent dans la maison publique qui est affectée à leur tribu, & là ils donnent leur suffrage à voix basse en nommant à l’oreille d’un secrétaire celui qu’ils élisent. Pour ce qui est du consistoire qui regle l’administration de la discipline ecclésiastique, il y a ceci de particulier, qu’aucun ministre n’y assiste, comme à Zurich & à Berne ; mais on choisit, pour le remplir, les plus savans du conseil, auxquels on donne pour adjoint quelque docteur en droit. (D. J.)

Schaffhouse, le canton de, (Géog. mod.) canton de la Suisse, au-delà du Rhin, sur les frontieres de l’Allemagne, & le douzieme en nombre entre les cantons. Il n’est pas grand, mais important au repos de la Suisse, à laquelle il sert comme de boulevard contre l’Allemagne. Il est borné au nord & à l’occident par la Suabe, à l’orient par le canton Zurich, & au midi en partie par ce même canton, & en partie par le Thourgaw, dont il est séparé par le Rhin. C’est un bon pays, qui produit du blé, des fruits, du vin, & qui abonde en pâturages. Il est divisé en plusieurs petits bailliages, où le Rhin fait fleurir le commerce. Schaffhouse est la capitale de ce canton. Voyez-en l’article. (D. J.)

SCHAGEN ou SCAGEN, (Géog. mod.) gros & ancien bourg des Pays-Bas, dans la Hollande, au bord de la mer, à 3 lieues d’Alcmar, & à autant de Médomblick. Il donne son nom à une des plus anciennes familles d’entre les nobles de la Hollande. D’ailleurs il a de grands privileges, & son terrein est extrèmement cher à cause de sa bonté. Long. 22. 13. latit. 52. 23. (D. J.)

SCHAGIAR, (Géog. mod.) province de l’Iémen ou Arabie-heureuse. Elle s’étend sur les bords de la mer, entre les villes d’Aden & d’Oman. On y recueille de l’encens & de l’aloës, mais inférieur à l’aloës de l’île de Socotorah, & que les droguistes nomment par corruption aloës succotrin. (D. J.)

SCHAGRI-COTTAM, s. m. (Botan.) espece de cornouillier qui croît dans le Malabar. La décoction de son fruit est employée en gargarisme pour resserrer la luette. (D. J.)

SCHAH, s. m. (Hist. mod.) ce mot signifie roi en arabe & en persan. Les rois de Perse prennent toujours ce titre qui est au-dessus de celui de kan, en effet kan ne signifie qu’un prince ou un gouverneur de province, comme un pacha chez les Turcs. Le sultan des Turcs prend le nom de padischah, qui signifie empereur : le roi de France est le seul prince chrétien à qui ils accordent ce titre. Le grand-seigneur s’appelle aussi schahi alem penah, empereur, refuge de l’univers. Voyez Cantemir, hist. ottomane.

SCHAIDWYN, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, aux confins de la haute Stirie & de l’Autriche. Cette place que quelques-uns appellent Claustra Austriæ,

est forte par sa situation, car elle est entre des rochers & environnée de montagnes, avec un petit ruisseau, qui, descendant de ces montagnes, se rend dans la ville par-dessous la muraille. (D. J.)

SCHALAVONIE ou SCLAVONIE, (Géog. mod.) en latin Sclavonia, contrée du royaume de Prusse, au cercle de Samland. Elle est bornée au nord & à l’orient par la Samogitie, au midi par la Nadravie, & au couchant par le Curith-Haff. Le Niémen arrose cette province qui est fort dépeuplée. Memmel & Raugnitz en sont les principaux lieux. (D. J.)

SCHALECHMARCH, le, (Géog. mod.) en latin Tyberis, riviere d’Asie, dans l’Anatolie & la Caramanie. Elle coule à Adena, & se rend dans le golphe de Sourie, à l’orient de l’embouchure du Malmistra.

SCALG, (Géog. mod.) ville forte du Turquestan, à quatre parasanges de Tharas. Ses habitans sont musulmans. Long. selon le Canaoun d’Albirouni, 89. 55. latit. septentrionale, 43. 20. (D. J.)

SCHAMANS, s. m. pl. (Hist. mod.) c’est le nom que les habitans de Sibérie donnent à des imposteurs, qui chez eux font les fonctions de prètres, de jongleurs, de sorciers & de médecins. Ces schamans prétendent avoir du crédit sur le diable, qu’ils consultent pour savoir l’avenir, pour la guérison des maladies, & pour faire des tours qui paroissent surnaturels à un peuple ignorant & superstitieux : ils se servent pour cela de tambours qu’ils frappent avec force, en dansant & tournant avec une rapidité surprenante ; lorsqu’ils se sont aliénés à force de contorsions & de fatigue, ils prétendent que le diable se manifeste à eux quand il est de bonne humeur. Quelquefois la cérémonie finit par feindre de se percer d’un coup de couteau, ce qui redouble l’étonnement & le respect des spectateurs imbécilles. Ces contorsions sont ordinairement précédées du sacrifice d’un chien ou d’un cheval, que l’on mange en buvant force eau-de-vie, & la comédie finit par donner de l’argent au schaman, qui ne se piquent pas plus de désintéressement que les autres imposteurs de la même espece.

SCHAMCAZAN, (Géogr. mod) ville d’Asie, bâtie près de Tauris par Cazan-Kan, empereur des Mogols, qui y fit élever une superbe mosquée, dans laquelle il fut enterré l’an 730 de l’hégyre. (D. J.)

SCHAMS, (Géog. mod.) en latin Sexamium, bourg des Grisons, dans la haute-Ligue. Il donne son nom à la vallée, & à la communauté de Schams, qui est au-dessus de Thusis, aux deux côtés du Rhein. On trouve dans cette vallée de bonnes mines d’antimoine, & plusieurs villages. (D. J.)

SCHAN, s. m. (Comm.) que les Chinois appellent cati, est un poids dont on se sert dans le royaume de Siam. Le cati chinois vaut deux schans siamois, ensorte que celui de la Chine vaut seize taels, & celui de Siam seulement huit. Quelques-uns mettent le cati chinois à vingt taels, & le siamois à la moitié.

Le tael pese quatre baats ou citals, chacun d’environ demi once, le baat quatre selings ou mayons, le mayon deux fouangs, le fouang quatre payes, la paye deux clams, la sompaye un demi-fouang. Le clam pese 12 grains de ris, ainsi le tical ou baat pese 768 de ces grains.

Il faut remarquer que la plûpart de ces poids passent aussi pour monnoies ou de compte, ou réelles, l’argent y étant une marchandise, & se vendant au poids. Voyez Cati, Tael, Tical, &c. Diction. de Com. & de Trév.

SCHANFICK, (Géog. mod.) nom d’une vallée & communauté de Grisons, dans la Ligue des dix jurisdictions, où elle a le rang de septieme & derniere grande communauté. La vallée est arrosée par le Plessur, qui se jette dans le Rhein, au-dessous du Coire.