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plication des divers bureaux établis par les empereurs romains, pour la gestion des affaires de l’état.

Scrinium dispositionum, bureau de la chambre où s’expédioient les jussions ou mandemens de l’empereur ; & celui qui présidoit à ce bureau se nommoit comes dispositionum.

Scrinium epistolarum, bureau de ceux qui écrivoient les lettres du prince. Auguste écrivoit les siennes lui-même, & les donnoit ensuite à Mécénas & à Agrippa à corriger, comme nous l’apprenons de Dion, lib. XXV. Mais les autres empereurs se servoient ordinairement de secrétaires, à qui ils les dictoient, ou à qui ils se contentoient de dire la substance des choses qui devoient être écrites, mettant seulement au bas vale de leur main.

Scrinium libellorum, bureau des requêtes qu’on présentoit au prince pour lui demander quelque grace. Nous avons dans la notice de l’empire par Pancirole, ch. xcvj. l’exemple d’une requête qui fut présentée à l’empereur Antonin le pieux, par un nommé Arrius Alphius, affranchi d’Arria Fadilla, mere de l’empereur. Cette requête tendoit à ce qu’il lui fût permis de ramasser les os de sa femme & de son fils dans un cercueil de marbre, parce qu’il ne les avoit mis que dans un de terre, en attendant que la place qu’il avoit achetée pour y faire un monument fût accommodée. On sera bien aise d’en trouver ici les propres paroles. Cùm ante hos dies conjugem & filium amiserim, & pressus necessitate, corpora eorum sarcophago fictili commendaverim, donec quietis locus quem emeram, ædificaretur, viâ flaminiâ inter milliare secundum & tertium acutibus ab urbe parte lævâ, custodia monumenti Flam. Tymeles Ameloæ M. Signii Orgili ; rogo, domine, permittas mihi in eodem loco, in marmoreo sarcophago, quem mihi modò comparavi, eadem corpora colligere, ut quando & ego esse desiero, pariter cùm iis ponar. Et il est répondu au bas du placet, fieri placet. Jubentius Celsus promagister, subscripsi.

Scrinium memoriæ, bureau où l’on serroit tous les extraits des affaires décidées par le prince, & en conséquence ses ordonnances à ce sujet, pour en expédier ensuite des lettres patentes plus au long. On l’appelloit scrinium memoriæ, pour se ressouvenir des expéditions qu’il falloit faire le plûtôt possible. Ce bureau étoit composé de 62 secrétaires nommés scrimarii memoriæ & mamuriales, dont il y en avoit douze qui servoient à la chancellerie, & sept autres nommés antiquarii, qui avoient le soin de transcrire les vieux livres pour les conserver à la postérité. Le premier ministre du bureau s’appelloit magister scrinii memoriæ, & recevoit la ceinture dorée de la main du prince lors de sa création.

Enfin on donna le nom de scrinium vestimentorum à la garderobe où l’on serroit les habits de l’empereur. (D. J.)

SCRIPTEUR, s. m. scriba, (Jurispr.) en la chancellerie romaine est un officier du premier banc qui écrit les bulles qui s’expédient en original gothique. Ce sont aussi ces officiers qui taxent les graces ; ils sont du nombre des officiers du registre ; il en est parlé dans l’hist. ecclésiast. de M. de Fleury, liv. L. (A)

SCRIPTUM quæstorium, (Littérat.) charge de greffier de l’épargne. Horace en avoit une, à ce que nous apprend celui qui a écrit sa vie : veniâ impetratâ, dit-il, scriptum quæstorium comparavit. « Après qu’il eut obtenu son pardon, il acheta une charge de greffier, ou de secrétaire des trésoriers ». Ces sortes de charges étoient ordinairement exercées par des affranchis ou par des fils d’affranchis. Ainsi Horace étoit justement comme Flavius dont parle Pison dans le troisieme livre de ses annales. Cn. Flavius patre libertino natus, scriptum faciebat. Cn. Flavius, fils d’un affranchi, exerçoit alors la charge d’un des secrétaires

de l’épargne ; mais il paroît que cet emploi ne touchoit guere Horace, & qu’il ne s’en occupoit pas beaucoup. (D. J.)

SCRIPTURA, (Littérat.) nom du tribut qu’on payoit chez les Romains pour les bois & les pâturages, & qu’on affermoit au plus offrant & dernier enchérisseur. (D. J.)

SCRITIFINNI, (Géog. anc.) Scrithifinni, Scritosinni, & Scretofennæ, peuples de la Scanie, ou comme nous dirions aujourd’hui du pays situé sur la côte de l’Océan septentrional, dans la Laponie moscovite, depuis les confins de la Finmarchie, jusqu’à l’entrée de la mer Blanche. (D. J.)

SCRIVIA, (Géog. mod.) riviere d’Italie, au duché de Milan Elle a sa source dans l’Apennin, sur les confins de l’état de Gènes, qu’elle sépare du Tortonnèse ; & après avoir arrosé Tortone, elle se rend dans le Pô à 5 milles au-dessous de Bassignana, & du confluent du Tanare. Quelques-uns croyent que c’est l’Iria des anciens. (D. J.)

SCROBILUM, (Géog. anc.) promontoire d’Espagne. Pomponius Méla, l. III. c. viij. le place sur le golfe Arabique. C’est le promontoire que Ptolomée appelle Pharan ; il séparoit les golfes Héroopolitique & Ælanitique. (D. J.)

SCROFANO, (Géog. mod.) village d’Italie dans le voisinage de celui de Formello ; il est remarquable par une soufriere assez abondante qui est dans une montagne exposée au midi Elle est d’un revenu considérable, & appartient à la princesse des Ursins. Le soufre se trouve dans une espece de pierre comme le tuf, de laquelle on le détache à coups de marteau. Après l’avoir écrasé, on le met en des pots de terre, que l’on dispose dans une fournaise de telle sorte que trois de ces pots versent le soufre fondu par la force du feu dans un quatrieme pot, qui est sur le bord de la fournaise. Ce quatrieme pot est percé par le haut, pour laisser évaporer la fumée, & il y a aussi un trou en bas qui ne s ouvre que pour le vuider quand il est plein. La séparation du soufre est une chose très-simple ; elle se fait en ce que le soufre se fondant, il se détache de la terre, qui se précipite au bas du pot dans le même tems que le soufre, qui est le plus leger, s’éleve au haut du pot, d’où il coule par un canal de communication dans celui qui est sur le bord du fourneau. (D. J.)

SCROPHULAIRE, s. f. scrophularia, (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur monopétale, anomale, ouverte des deux côtés, ordinairement en forme de grelot, & divisée en deux levres : il y a sous la levre supérieure deux petites feuilles. Le pistil sort du calice ; il est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit ou une coque arrondie & terminée en pointe, qui s’ouvre en deux parties, & qui est divisée en deux loges par une cloison intermédiaire : cette coque renferme des semences qui sont ordinairement petites, & attachées au placenta. Inst. rei herb. Voyez Plante.

Entre les dix-huit especes de ce genre de plantes, il y en a deux dont je parlerai, de la scrophulaire des bois, & de la grande scrophulaire aquatique.

La premiere est nommée scrophularia nodosa, fœtida, I. R. H. 167 ; en anglois the knobby rooted-figwort.

Sa racine est grosse, longue, serpentante, blanche, noueuse, inégale, vivace ; elle pousse plusieurs tiges à la hauteur de plus de deux piés, droites, fermes, quarrées, creuses en-dedans, de couleur purpurine noirâtre, divisées en rameaux aîlés. Ses feuilles sont oblongues, larges, pointues, crénelées en leurs bords, semblables à celles de la grande ortie, mais plus amples, plus brunes, & non piquantes, opposées l’une à l’autre à chaque nœud des tiges.

Ses fleurs naissent aux sommités des tiges & des