Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/853

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l. V. c. vj. ou dans la Colopène cappadocienne, suivant Pline, l. VI. c. iij. 3°. ville d’Asie, dans la Colchide ; cette ville auparavant nommée Dioscuriade, étoit le port le plus célebre de la Colchide, & celui d’un des plus grands commerces qui se fissent du tems des Romains. Là se rendoient des marchands de presque toutes les nations. Pline assure que l’on y voyoit des négocians de trois cens langues différentes, qui trafiquoient ensemble sans s’entendre les uns les autres. (D. J.)

SÉBAT, s. m. (Calend. des Hébreux.) cinquieme mois de l’année civile des Hébreux, & le onzieme de l’année ecclésiastique, qui répond à une partie de notre mois de Janvier, & à une partie de Février. Les Juifs commençoient par ce mois à compter les années des arbres qu’ils plantoient. Le dix de ce mois étoit un jour de deuil, pour la mort des anciens qui avoient succédé à Josué ; le vingt-troisieme ils célébroient la mémoire de la résolution qu’ils prirent de venger l’outrage fait à la femme du lévite ; & le trentieme ils pleuroient la mort de Simon Macchabée, tué par Ptolomée son gendre. (D. J.)

SEBAUDUNUM, (Géog. anc.) ville de l’Espagne tarragonnoise. Elle est donnée aux Castellani par Ptolomée, l. II. c. vj. (D. J.)

SÉBENICO, (Géog. mod.) ville de l’état de Venise, dans la Dalmatie, capitale du comté de même nom, près de l’embouchure de la Cherca, dans le golfe de Venise, à seize lieues au nord-ouest de Spalatro, dont son évêché érigé par Boniface VIII. est suffragant. Les Vénitiens, à qui elle appartient, l’ont fortifiée. Le port formé par l’embouchure de la riviere Cherca, est fort grand. Longit. 34. 16. latit. 44. 10.

Le Schiavone (André) né dans cette ville en 1522, mort à Venise en 1582, apprit la Peinture pour subsister, ce qui ne lui permit pas d’étudier toutes les parties de son art. Son dessein est incorrect, mais son coloris est charmant. Sa touche est facile, agréable, & spirituelle. L’Aretin étoit son ami, & lui fournit des idées ingénieuses pour ses tableaux : de-là vient qu’on en a gravé plusieurs. (D. J.)

Sébénico, San Nicolo di, (Géogr. mod.) île du golfe de Venise, sur la côte de la Dalmatie, au comté de même nom ; c’est la plus considérable de ce comté : on l’a joint à la terre ferme par le moyen de l’art, & elle a tiré son nom du fort Saint-Nicolas. (D. J.)

SÉBENNYTE, nome, (Géog. anc.) Sebennytesnomus ; nome d’Egypte entre les bras du Nil, appellé Phermuthiaque & Atrhibitique, près de leurs embouchures. Hérodote, l. II. c. clxvj. & Pline, l. V. c. jx. ne connoissent qu’un nome-Sébennyte ; mais Ptolomée, l. IV. c. v. le divise en inférieur & en supérieur, dont le premier avoit la ville Pachnamunis pour capitale, & le second la ville de Sebennytus, qui donnoit le nom aux deux nomes, à une des embouchures du Nil, Sebennyticum ostium, à un des bras de ce fleuve, & à un lac. (D. J.)

SEBENNYTUS, (Géog anc.) ville d’Egypte dans le Delta, métropole du nome Sébennyte supérieur. Cette ville étoit dans le v. siecle un évêché de la seconde Egypte ; c’est à-présent un bourg sur les bouches du Nil, où se paye la douane de ce qui va au grand Caire. (D. J.)

SEBERO, le, (Géog. mod.) riviere d’Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour. Elle prend sa source à six milles du mont Vésuve, au lieu appellé Cancellaro, & entre en partie dans les aqueducs de Naples. Ces aqueducs, pour le dire en passant, sont un ouvrage digne de la magnificence des anciens Romains ; ils ont en-dedans des galeries, & d’espace en espace des regards par lesquels on peut ôter les immondices : de plus, ils vont en serpentant, afin que l’eau étant agitée, en soit meilleure. C’est

par ces aqueducs que le roi Alphonse I. se rendit maître de Naples en 1442. (D. J.)

SEBÉSION, f. f. (Inscript. antiq.) Ce terme d’inscription seul ou joint à un autre, est un des plus difficiles à entendre. On n’a pas été plus heureux à expliquer ces deux mots, nama sebesio, qu’on a trouvé dans le dernier siecle sur un marbre antique : tous les gens de l’art paroissent y avoir échoué.

Il faut savoir que parmi les figures de Mithra, ancien dieu des Perses, dont le culte fut porté à Rome du tems de la guerre des pirates, il y en a une sur laquelle outre l’inscription ordinaire deo soli invicto Mithræ, on lit ces mots barbares, nama sebesio, qui ont mis à la torture les antiquaires. Leurs conjectures ayant paru peu satisfaisantes, M. le marquis Mafféi en a proposé une nouvelle à l’académie des Inscription en l’année 1736. L’action de ce bas-relief fait voir le sacrifice d’un taureau.

Il observe que l’on a placé ces mots sous le sang qui coule en abondance & avec impétuosité de la blessure faite au col du taureau. Νᾶμα σεϐήσιον, en bon grec, signifie, dit M. le marquis Mafféi, source auguste, liqueur vénérable, fluide sacré. Or on ne pouvoit rien mettre ici de plus propre ni de plus convenable.

On pourroit objecter au sujet de cette explication, que la derniere lettre manque dans le mot sebésion ; mais on répond que c’est parce qu’il n’y avoit plus de place entre l’extrémité du col & le couteau.

L’on pourroit opposer encore qu’à la vérité νᾶμα est usité pour signifier une liqueur qui coule ; mais qu’il n’en est pas de même de σεϐήσιον, qu’on ne trouve point dans les lexiques. A cela M. Mafféi répond que nul dictionnaire, de quelque langue que ce soit, ne comprend toutes les inflexions qu’on peut former & tirer des verbes Sur les marbres antiques on trouve des verbaux qui ne paroissent point dans les livres ; & on feroit une longue liste de mots grecs & latins qui se lisent dans les inscriptions, & qui manquent dans les auteurs. Sans doute, mais ce n’est point par des possibles, c’est par des faits qu’on appuie les explications qu’on donne des marbres antiques. M. Mafféi n’en cite aucun pour appuyer la sienne ; & quand une lettre lui manque, il s’en tire par une gentillesse d’esprit. (D. J.)

SEBES-KEREZ, (Géog. mod.) riviere de la basse Hongrie : elle a sa source dans la Transylvanie, au comté de Clausembourg, près du château de Sebès, qui a sans doute occasionné son nom. Cette riviere se partage en trois bras ; & le troisieme après avoir arrosé le grand Varadin, se joint aux deux autres. (D. J.)

SÉBESTE, ou Seben, ou Ceben, (Géogr. mod.) & plus communément Hermanstad, ville de Transylvanie, au comté du même nom, dont elle est le chef-lieu, mais un misérable chef-lieu sans défense & sans murailles Long. 41. 14. latit. 46. 24. (D. J.)

Sébestes, s. m. pl. (Hist. des drog. exot.) fruits étrangers nommés makeita, par les Arabes ; μύξα, par Eginette ; μυξάρια par Ætius, nos Médecins leur ont conservé ces deux noms grecs dans leurs ordonnances.

Ce sont des fruits semblables à de petites prunes noirâtres, faits en forme de poire, pointus à leur sommet, ridés, à demi desséchés ; ils sont appuyés sur un calice, lequel cede facilement ; il est comme un vase concave, presque de couleur cendrée, enveloppé d’une peau mince, membraneuse, & noirâtre.

Les sébestes sont composés d’une pulpe brune, visqueuse, douce au goût, fort adhérente à un petit noyau.

Dioscoride & Galien n’ont rien dit des sébestes ; on ne sait si ce sont les mêmes fruits qu’Athénée appelle σαμάμυξις ; mais l’on sait du moins certainement