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que les nouveaux Grecs en ont souvent fait mention.

L’arbre qui porte les sébestes est nommé sebestena domestica, par C. B. P. 446. Miaa, sive sebesten par J. B. 1. 197. sebesten domestica, par P. Alp. 30. Vidimaram, Hort. malab. v. iv. 77. Prunus malabrica, fructu racemoso, calice excepto. Raii, hist. 1563.

Cet arbre a un gros tronc, médiocrement haut ; son écorce est raboteuse & blanchâtre ; ses branches sont touffues & recourbées vers la terre. Ses feuilles naissent alternativement sur les petits rameaux ; elles sont arrondies, fermes, larges d’environ trois pouces, inégalement dentelées à leur bord supérieur, quelquefois échancrées, d’un verd-gai, lisses & luisantes en-dessus, parsemées de petites nervures en-dessous, portées sur une queue d’un pouce de longueur, laquelle s’unit aux petits rameaux par une espece de nœud si foible, qu’on en sépare aisément la feuille.

Les fleurs, selon le témoignage d’Augustin Lippi, dans ses lettres, sont nombreuses, ramassées comme en grappes, placées à l’extremité des rameaux, blanches, d’une douce odeur, monopétales, partagées en cinq quartiers, formées inférieurement en tuyau, & comme en maniere d’entonnoir, semblables pour la grandeur & pour la figure à celle du styrax, excepté que les découpures se recourbent beaucoup en-dehors.

Le calice est d’une seule feuille légerement découpé, il en sort un pistil attaché à la partie postérieure de la fleur en maniere de clou, lequel se change en un fruit ovoïde ou pyriforme, pointu à son sommet, & de la grosseur d’une olive. Sa partie inférieure est recouverte par le calice qui est de couleur grise. Ce fruit est lisse, charnu, mol à demi, transparent, d’abord verd, ensuite noirâtre, plein d’un suc visqueux, doux, fortement attaché à un noyau oblong, tantôt applati comme un noyau de prune, tantôt relevé par trois côtés ; quelquefois il contient une unique amande, d’autres fois il en renferme deux dans une seule ou dans deux loges séparées ; ces amandes sont triangulaires, oblongues, blanches & douces. L’arbre des sébestes croît en Egypte & en Orient.

On parle encore d’une autre espece de sébestier nommé sebestena sylvestris dans C. B. P. ses feuilles sont plus petites que celles du précédent ; ses fruits sont aussi plus petits & moins agréables.

Les sébestes sont composées de parties huileuses, salines, acides & terrestres, si intimement unies entr’elles, qu’il en résulte un mixte doux & glutineux, plus tenace que dans les jujubes, & plus empreint de sel alkali, soit volatil, soit fixe ; c’est de ce sel que dépend la vertu d’atténuer & de résoudre qui se trouve dans les sébestes. On les employe fréquemment contre la toux, qui vient de l’acrimonie d’une pituite tenue & salée, dans l’enrouement & autres maladies qui procedent de la même cause ; on les joint utilement avec les jujubes, dans les tisanes & décoctions pectorales. Leur pulpe pilée & broyée dans de l’eau, sert dans le pays à faire une excellente glue ; cette eau en acquiert une qualité extrèmement visqueuse. (D. J.)

SEBETUS ou SEBETHIS, (Géog. anc.) fleuve d’Italie, dans la Campanie ; qui arrosoit la ville de Naples & l’ancienne Parthenope. Vibius Sequester parle de ce fleuve en ces termes : Sebethos Neapolis in Campaniâ. Columelle dit, liv. X. v. 134.

Doctaque Parthenope Sebethide roscida lympha.


& Stace, l. I. sil. carm. 2. v. 263.

Pulchra tumeat Sebethos alumnæ.


Virgile, Æneid. 7. v. 734. a feint qu’une nymphe

de même nom présidoit à ce fleuve.

Fertur Quem generasse telon Sebethide nympha.


(D. J.)

SEBILLE, s. f. (Ustens. d’artisans.) vaisseau de bois fait en rond & en forme de jatte, tourné au tour, & tout d’une piece. Outre les usages qu’ont les sebilles parmi les Boulangers qui y tournent leur pain, avant que de les mettre au four, & les vendangeurs qui s’en servent pour entonner le vin qui coule du pressoir, on s’en sert dans quelques manufactures, & parmi plusieurs ouvriers des arts & métiers. (D. J.)

Sebille, (Docimast.) longue gondole dans laquelle on nettoie au moyen de l’eau qu’on y agite, les mines de tout ce qu’elles contiennent d’inutile. La surface concave de ce vaisseau doit être très-polie. Il peut être fait indifféremment de bois ou de terre. On peut lui substituer tout autre vaisseau de médiocre capacité, pourvû toutefois que sa concavité se termine presqu’insensiblement vers l’un de ses bords. (D. J.)

Sebille, (Manufact. de glaces.) les ouvriers qui mettent les glaces au teint, se servent de diverses sortes de sebilles ; les unes très-grandes, & au moins d’un pié ou dix-huit pouces de diamettre ; les autres petites & légeres, qui n’ont que quatre ou cinq pouces, ce sont proprement des sébilles à main ; c’est dans les grandes que l’on conserve le vif-argent, ou qu’on le reçoit, lorsqu’il s’écoule de dessous la glace qu’on a mise au teint. Les sébilles à main servent à puiser le vif-argent dans les grandes sebilles, pour en charger la feuille d’étain quand elle est avivée. (D. J.)

SEBINUS LACUS, (Géog. anc.) lac d’Italie, aux confins de la Gaule-transpadane. Les Cenomani habitoient depuis ce lac jusqu’au Pô. Pline, liv. III. c. xix. dit que l’Ollius sortoit de ce lac : il auroit pû dire qu’il n’en sortoit qu’après y être entré ; car il n’y prenoit pas sa source. Dans un autre endroit, l. II. ch. ciij. le même auteur nomme ce lac Sevinus. Ces deux ortographes peuvent se soutenir ; car il avoit pris son nom de la ville Sebum ou Sevum, située sur ces bords. Le nom moderne est Lago-di-Seo, que le peuple a corrompu en Lago d’Iseo. (D. J.)

SEBOIM, (Géog. anc. & sacrée.) une des quatre villes de la Pentapole, qui furent consumées par le feu du ciel ; mais seboim fut rétablie, car elle subsistoit du tems d’Eusebe & de S. Jerôme, sur le bord occidentale de la mer Morte. (D. J.)

SERIUS vicus, (Géog. anc.) Pausanias, l. III. c. xv. nomme ainsi une rue hors de la ville de Sparte, & dans le voisinage du Plataniste. Scébrus, l’un des fils d’Hippocoon, avoit donné le nom à cette rue. Le monument de ce héros étoit dans cet endroit, un peu au-dessus de celui de son frere Dorcée ; & à la droite du monument de Scébrus, on remarquoit le tombeau d’Alcman, poëte lyrique. (D. J.)

SEBTAH, (Géog. mod.) nom donné par les Maures à la ville de la Mauritanie tingitane, aujourd’hui nommée Ceuta. Les géographes arabes mettent les villes de Sebtah & de Tangiah, qui sont Ceuta & Tanger, dans l’extrémité de l’Afrique. Joseph Ben-Tassetin se rendit maître de cette ville, avant que de passer en Espagne, pour y établir la dynastie des Al-Moravides. (D. J.)

SÉBUÉEN, s. m. (Secte juive.) Les Sébuéens, σεβυαῖος dans S. Epiphane, & en latin Sebuæi, étoient d’anciens sectaires parmi les Samaritains, qui célébroient la fête de pâques le septieme mois, selon la conjecture de Serarius. Seba en hébreu signifie sept. Scaliger tire le nom de Sebuéens du mot hébreu sebua, qui veut dire semaine, parce qu’ils célébroient, selon lui, tous les seconds jours des sept semaines, qui sont depuis pâques jusqu’à la pentecôte. (D. J.)