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de la Cilicie-Trachée, sur le fleuve Calycadnus. On la nommoit Holmia, avant que Seleucus Nicator lui eût imposé son propre nom.

Cette ville fut libre sous les Romains, & elle conserva cette liberté sous les derniers empereurs de Rome. Nous le voyons dans une médaille de Philippe l’arabe, σελευκέων τῶν πρὸς κα. ἐλευθέρας, & dans un de Gordien, σελευκέων τῶν πρὸς καλύκαδνον ἐλευθέρας, Seleuciensium, qui ad Calycadnum sunt, liberæ (civitatis).

Etienne le géographe, & la plûpart des écrivains ecclésiastiques mettent la Séleucie-Trachée dans l’Isaurie, & l’appellent Séleucie d’Isaurie, parce que de leur tems l’Isaurie comprenoit une grande partie de la Cilicie. Cette ville fut en effet métropole de l’Isaurie, dans le patriarchat d’Antioche. Elle est aujourd’hui dans la Caramanie, & entierement délabrée. On l’appelle Séleschie.

5°. Séleucie de Pisidie, Seleucia-Pisidiæ, ville de l’Asie mineure dans la Pisidie ; & comme la Pisidie s’étendoit jusqu’au mont Taurus, cette ville fut encore nommée Seleucia ad Taurum. Elle est aujourd’hui ruinée.

6°. Séleucie-Piérie, Seleucia-Pieria, ville de Syrie sur la mer Méditerranée, vers l’embouchure de l’Oronte. Appien l’appelle par cette raison Séleucie sur la mer. S. Paul & S. Barnabé étant arrivés dans cette ville, s’y embarquerent pour aller en Chypre, actes. c. xviij. Nous avons un grand nombre de médailles de cette ville. M. Vaillant les a recueillies. Séleucie-Piérie étoit de la premiere Syrie, dans le patriarchat d’Antioche. C’est aujourd’hui un village nommé Séleucie-Jelberg, à l’embouchure de l’Oronte dans la mer.

7°. Séleucie sur le Belus, Seleucia ad Belum, ou Seleuco-Belus, ville de la haute Syrie. Voyez Seleuco-Belus.

8°. Séleucie, ville de Célésyrie ; c’est la ville de Gadara située au-delà & à l’orient de la mer de Tibériade. Seleucus Nicator la fit appeller de son nom.

9°. Séleucie de Pamphylie, ville de la Pamphylie, à laquelle le même Seleucus donna son nom pour l’avoir bâtie.

Josephe, antiquit. l. XIII. c. xxiij. & ailleurs, parle aussi d’une Séleucie, ville de la Gaulanite située sur le lac Semechon.

Enfin Pline, l. V. c. xxix. dit qu’on donna le nom de Séleucie à la ville de Tralles ou de Trallis en Lydie. (D. J.)

SÉLEUCIENS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) hérétiques qui parurent dans le quatrieme siecle, & eurent pour chefs Seleucus & Hermias : ce qui leur fit aussi donner le nom d’Hermianiens ou Hermiens, Hermiani. Voyez Hermiens.

Ces deux hérésiarques & leurs sectateurs enseignoient, comme Hermogenes, que la matiere étoit éternelle, que Dieu étoit corporel, que les ames avoient été tirées de la matiere, ou au moins qu’étant composées de feu & d’esprit, elles ne devoient point être baptisées par l’eau. C’est pourquoi pour administrer leur baptême, ils usoient d’un fer chaud dont ils imprimoient la marque sur le front de leurs prosélytes. Ils ajoutoient que le mal vient de Dieu ou de la matiere, qu’il n’y a point de résurrection, ou qu’elle n’est autre chose que la génération continuelle des hommes, que le paradis est visible, & enfin que J. C. ressuscité n’est point assis à la droite de son pere, mais qu’il avoit abandonné cette prérogative pour fixer son trone dans le soleil. Dupin, bibliot. des ant. ecclés. des trois premiers siecles.

SELEUCOBELUS, (Géog. anc.) ville de la haute-Syrie. Théodoret dit que S. Basile avoit mené la vie monastique dans cette ville. C’est la Seleucia, ou Seleucus ad Belum de Ptolomée, l. V. c. xv. & de Pline, l. V. c. xxiij. C’est le siege épiscopal que les no-

tices appellent Séleucobelos, & dont l’évêque est appellé seleucobelitanus episcopus dans le premier concile de Constantinople ; mais on ne sait pas au juste ce que c’est que ce surnom de Belus, & l’on ignore ce qu’on doit entendre par ce mot ; est-ce une riviere, ou une montagne de ce nom ? (D. J.)

SELGA, (Géog. anc.) ou Selge, ville de l’Asie mineure dans la Pisidie. Elle étoit considérable du tems de Dénis le périégete, vers 860, qui lui donna l’épithete de μεγαλωνυμος, magni nominis. Il en fait une colonie des Amycléens, ainsi nommés d’Amiclæ, lieu du Péloponnèse dans le territoire de Lacédémone : ce qui fait que Strabon & Etienne le géographe disent que Selga étoit une colonie de Lacédémoniens. Le même Strabon ajoute que c’étoit une ville forte, bien peuplée, & où l’on avoit vu quelquefois jusqu’à 20 mille hommes. Il dit encore que les habitans de cette ville étoient les plus considérables d’entre les Pisides, & Polybe, l. V. les représente comme un peuple guerrier.

On trouve diverses médailles avec ce mot : σελγεων, & l’on en a entr’autres une de Decius, où on lit ces mots : σελλακεδαιμονιων σελγεων ὁμονοια, Lacedæmoniorum Selgensiumque concordia.

Zozime, l. V. c. xv. qui nous apprend que Selga étoit située sur une coline, en fait une petite ville de la Pamphylie : oppidulum Pamphiliæ est in colle situm. Il l’appelle petite ville, parce que de son tems elle étoit fort déchue de ce qu’elle avoit été, & il la met dans la Pamphylie, parce que, comme nous le voyons par les notices, la partie inférieure de la Pisidie se trouvoit alors renfermée dans la Pamphylie. (D. J.)

SELGIUCIDES, (Hist. orient.) nom d’une dynastie puissante qui a régné dans l’Orient, & dont le chef se nommoit Selgiuk. Cette dynastie a été divisée en trois branches ; la premiere des Selgiucides de Perse, dans laquelle on compte quinze empereurs ; la seconde des Selgiucides du Kerman, qui a eu onze princes ; la troisieme des Selgiucides de Roum, qui a duré 220 ans sous quinze sultans. (D. J.)

SELIMNUS, s. m. (Mythol.) fleuve de l’Achaïe, qui a son embouchure près d’une fontaine appellée Argyres. Sélimnus, disoit-on, fut autrefois un beau jeune berger qui plut tant à la nymphe Argyre, que tous les jours elle sortoit de la mer pour le venir trouver. Cette passion ne dura pas long-tems ; il sembloit à la nymphe que le berger devenoit moins beau ; elle se dégoûta de lui, & Sélimnus en fut si touché qu’il mourut de déplaisir. Vénus le métamorphosa en fleuve ; mais tout fleuve qu’il étoit, il aimoit toujours Argyre ; la déesse ayant donc pitié de lui encore une fois, lui fit perdre entierement le souvenir de la nymphe.

« Aussi croit-on dans le pays, ajoute Pausanias, que les hommes & les femmes, pour oublier leurs amours, n’ont qu’à se baigner dans le Sélimnus : ce qui rendroit l’eau d’un prix inestimable, si l’on pouvoit s’y fier ». (D. J.)

SELING, s. m. (Comm.) poids & monnoie dont on se sert, & qui a cours dans le royaume de Siam ; il se nomme mayon en chinois. Voyez Mayon. Dictionn. de Commerce & de Trév.

SELINGA, (Géog. mod.) ville de l’empire russien, dans la grande Tartarie, sur la riviere qui lui donne son nom. Voyez Selinginskoy.

Quant à la riviere même, elle sort de diverses sources vers les 46d. de latitude & les 115d. de longitude. Elle va se décharger dans le lac Baïkal, à 55 degrés de latitude. Ses deux bords, depuis son origine jusqu’à une journée de Selinginskoy, sont aux Monugales ; mais depuis Selinginskoy jusqu’à son embouchure, tout son rivage appartient aux Russes. (D. J.)

SELINGINSKOY, (Géog. mod.) ou Selinga ; ville de l’empire russien, dans la grande Tartarie,