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SOLAK, s. m. terme de relation, soldat à pié de la garde du grand-seigneur : les solaks ont un bonnet pareil à celui des tehornadgis, & portent chacun un arc à la main ; leur veste de dessous est retroussée jusqu’à la ceinture, avec des manches pendantes ; la chemise qu’ils ont par-dessus les calçons, est brodée sur coutures. Du Loir.

SOLAMIRE, s. f. en terme de Boisselier, c’est cette toile de crin, de soie, ou de toute autre chose à claire voie dont on garnit les tamis, & à-travers laquelle doit passer ce qu’on veut sasser. Voyez Tamis.

SOLANDRE, s. f. (Art hippiatr.) maladie de cheval ; c’est une espece d’ulcere ou crevasse qui vient au pli du jarret : la peau se trouve souvent fendue & rongée par l’âcreté des humeurs qui en découlent. (D. J.)

SOLANE la, (Géog. mod.) petite riviere de France, dans le Limousin ; elle se joint à la Correze, sous les murs de Tulles.

SOLANOIDE, s. f. solanoïdes, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en rose composée de quelques feuilles ; le pistil devient une coque assez ronde, qui renferme un noyau couvert d’une peau charnue qui lui donne l’apparence d’une baie. Tournefort, Mém. de l’acad. royale des Sciences. Voyez Plante.

La solanoide se nomme autrement dulcamere bâtarde ; sa fleur est en rose, à cinq pétales ; son pistil dégénere dans la suite en un fruit rondelet, contenant une semence dure, couverte d’une pulpe mince, qui donne au fruit la ressemblance d’une baie. Cette plante est nommée par Tournefort, solanoïdes americana, circeæ foliis canescentibus. I. R. H.

Miller dit que les solanoïdes sont originaires des contrées les plus chaudes de l’Amérique, d’où l’on a apporté en Europe leurs semences ; elles sont aujourd’hui assez communes dans les jardins des curieux. Leurs fruits broyés donnent une couleur rouge assez belle, mais qui se fanne promptement, en sorte qu’on en fait peu de cas. (D. J.)

SOLANTO, (Géog. mod.) en latin Solus ou Solantum, bourg, autrefois ville de Sicile, dans le Val de Mazara, entre Palerme & Termini, à l’orient septentrional de Monte-Alfano. M. de Lisle appelle ce bourg le fort de Solanto. (D. J.)

SOLANUM, s. m. (Botan.) Tournefort compte trente-quatre especes de solanum, entre lesquelles il y en a une principalement d’usage en Médecine, & une autre en aliment ; mais l’espece de solanum nommé belladonna majoribus foliis & floribus, par Tournefort I. R. H. 77, est un véritable poison.

Le solanum d’usage en Médecine est nommé solanum nigrum, vulgare, I. R. H. 149, en anglois the common night-shade, & en françois, morelle. Voyez Morelle.

L’espece de solanum dont la racine est d’usage en aliment, est le solanum tuberosum esculentum, I. R. H. 149, en françois batate, patate, pomme de terre, topinambour. Voyez & Topinambour.

La belladonna de Tournefort, de Boërhaave, de Clusius, de Dillenius & autres botanistes, est le solanum lethale de Ray, hist. 1. 679 ; solanum melanocerasus, C. B. P. 166, solanum maniacum, J. B. 3. 611. solanum somniferum, Phyt. Brit. 115, solanum furiosum luridè purpureo flore calathoide, melanocerasus. Pluk. Almag. 1. 352.

C’est le plus grand de tous les solanum ; il a plusieurs racines épaisses, longues, éparses, fortes, d’où partent de grandes tiges angulaires qui s’élevent à la hauteur de l’homme & plus, environnées de feuilles d’un verd sale, de la figure de celles de la morelle ordinaire, mais beaucoup plus larges ; ses fleurs sont dispersées parmi les feuilles ; elles croissent séparément sur de longs pédicules ; elles sont larges, pro-

fondes, en cloche, divisées en six segmens à leurs

extrémités, d’un brun foncé, verdâtres à l’extérieur, & purpurines au-dedans. Elles font place à des baies larges, luisantes, rondes, noires, comme des cerises, placées sur un calice brunâtre, & pleines d’une pulpe purpurine, succulente, d’un goût fade & douçâtre ; cette pulpe est parsemée de petites graines plates.

Ce sont les fruits de cette plante qui produisent des convulsions, des battemens de cœur terribles, l’aliénation de l’esprit, & la mort. Les mémoires de l’académie royale, les Transactions philosophiques, & d’autres ouvrages, n’ont cité que trop d’exemples des qualités funestes de cette plante. Ray rapporte, d’après Hochstetter, qu’un frere mendiant à Rome ayant bu d’une infusion de belladonne, perdit les sens, & qu’il les recouvra en buvant un verre de vinaigre. Il est très-vraissemblable que le meilleur remede contre ce poison, ainsi que contre le stramonium, seroit les acides végétaux précédés d’une boisson copieuse d’eau & de miel émétisés. Les peintres en miniature font macérer le fruit du solanum melanocerasus, & en préparent un assez beau verd. (D. J.)

SOLARIUM, s. m. (Littérat.) c’est une esplanade, ou un lieu élevé à-découvert au soleil, où l’on se promenoit, comme on l’apprend d’Isidore & du glossaire de Cyrille.

Solarium est aussi un cadran au soleil. Vitruve a décrit plusieurs sortes de cadrans au soleil, liv. IX. de son architecture. (D. J.)

SOLBAM, (Maréchal.) se dit d’un cheval dont la sole est foulée.

SOLBATURE, s. f. terme de Maréchal, foulure & meurtrissure de la chair qui est sous la sole, & qui est froissée & foulée par la sole, c’est-à-dire la petite semelle de corne du pié du cheval, quand cet animal a marché long-tems pié nud, & quand la sole est trop desséchée. (D. J.)

SOLBAZAR, (Géog. mod.) bourgade de la Turquie en Asie, dans l’Anatolie, à une petite distance de Madre. C’est, selon Léunclavius, l’ancienne Halonæ, ville de l’Asie mineure, près du Méandre. (D. J.)

SOLDANELLE, s. f. soldanella, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale en forme de cloche, & ordinairement frangée. Le pistil sort du calice, il est attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit cylindrique, qui s’ouvre par la pointe, & qui renferme plusieurs semences attachées à un placenta. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Selon Linnæus, le calice de la fleur est droit, durable & divisé en cinq segmens aigus ; la fleur est monopétale, en cloche, qui s’élargit jusque dans les bords où regne une dentelure ; les étamines sont cinq filets plats ; leurs bossettes sont simples ; le germe du pistil est arrondi ; le stile est menu, de la longueur de la fleur, & subsiste après elle ; le stigma est obtus ; le fruit est une capsule oblongue, cylindrique, contenant une seule loge ; les graines sont très-nombreuses, extrèmement petites & pointues.

La principale espece de soldanelle est nommée par Tournefort, convolvulus maritimus nostras, rotundifoliis, I. R. H. 83. Sa racine est fibreuse & menue. Elle pousse plusieurs tiges grêles, pliantes, sarmenteuses, rougeâtres, rampantes sur terre. Ses feuilles sont sphéroïdes, lisses, luisantes, semblables à celles de la petite chélidoine, mais plus épaisses, remplies d’un suc laiteux, & portées sur de longs pédicules. Ses fleurs sont des cloches à bords renversés comme celles des autres especes de liseron, assez grandes, & de couleur purpurine. Il leur succede des fruits presque ronds, membraneux, qui renferment des semences anguleuses & noires pour l’ordinaire. Cette