Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 15.djvu/482

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gent qui servoient de monnoie ; mais les empereurs ou autres personnes de qualité donnoient des médailles d’or. Aussi Trebellius Pollio, parlant des petits présens que l’empereur Galien fit à son consulat, dit qu’il donna une sportule à chaque sénateur, & à chaque dame romaine quatre médailles d’or : Senatui sportulam sedens erogavît. Matronas ad consulatum suum rogavit, iis denique manum sibi osculantibus quaternos aureos sui nominis dedit.

C’étoit aussi la coutume que ceux qui entroient dans le consulat, envoyassent à leurs amis de ces présens : Sportulam consulatûs mei & amicitiæ nostræ, & honori tuo debeo, hanc in solido misi, dit Symmachus. Le mot de sportula, qui signifie une petite corbeille, fut donné à ces présens, parce qu’on les envoyoit dans une corbeille. Les vers suivans de Coripus, l. IV. sur le consulat de l’empereur Justin, nous le confirment.

Dona calendarum, quorum est ea cura, parabant
Officia, & turmis implent felicibus aulam,
Convectant rutilum sportis capacibus aurum.

C’est pourquoi les gloses grecques qui expliquent le mot de sportula, disent que ce sont des présens qu’on envoyoit dans des corbeilles.

Outre ces sportules, les consuls donnoient de petites tablettes de poche d’argent ou d’ivoire dans lesquelles étoient leurs noms ; & c’est ce qu’on appelloit les fastes. Sidonius, l. VIII. c. vj. parlant du consulat d’Asterius, nomme les sportules & les fastes qui furent distribués.

Enfin, le mot sportula s’est appliqué généralement à toutes sortes de présens, de gratifications & de distributions, de quelque nature qu’elles fussent. (D. J.)

SPRÉE, la, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne. Elle prend sa source dans la partie septentrionale de la Bohème, traverse la Lusace ; &, grossie dans son cours de plusieurs rivieres, entre dans la moyenne marche de Brandebourg, arrose Berlin & Spandaw, où elle se joint au Havel, & y perd son nom. (D. J.)

SPREHENBERG, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la Lusace. Elle est située sur une colline, dont le bord est arrosé par la riviere de Sprée, d’où lui vient son nom. (D. J.)

SPROTTA, la, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne, en Silésie, dans la principauté de Glogaw. Elle prend sa source au pays de Lignitz, forme dans celui de Glogaw un lac, d’où elle sort pour se perdre dans le Bober à Sprottaw. (D. J.)

SPROTTAW, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la Silésie, au duché de Glogaw, au confluent du Bober & du Sprotta, à deux milles au-dessus de la ville de Sagan. Long. 32. 9. lat. 51. 33. (D. J.)

SPUMA LUNÆ, (Hist. nat. Lythol.) nom sous lequel plusieurs naturalistes ont désigné la pierre spéculaire. Voyez Spéculaire.

Spuma lunæ, (Hist. nat.) Quelques auteurs se sont servi de ce nom pour désigner le talc. Voyez Talc.

SPUMA LUPI, (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes à une mine de fer arsenicale, qui est noire, luisante, & en petits crystaux qui donnent une poudre rouge quand on les écrase. Elle ressemble aux crystaux d’étain, & se trouve souvent dans les mines de ce métal qu’il faut en séparer soigneusement avant que de les faire fondre, parce qu’elles rendroient l’étain d’une mauvaise qualité. Cette substance est si dure qu’elle fait feu contre l’acier. Il y en a de cubique, de striée, composée de particules polyhédres & demi-transparentes. Les Allemands nomment cette substance minérale wolfram ou écume de loup ; elle n’est point propre à être exploitée dans les forges. Voyez la minéralogie de Wallerius.

SPUMEUX, adj. (Gram.) mauvais mot technique qui n’emporte aucune idée de plus qu’écumeux.

SPUMOSITÉ, s. f. celui-ci peut être reçu, car il désigne la propriété de se mettre en écume, pour laquelle nous n’avons que ce mot.

SPURN-HEAD, (Géog. mod.) c’est-à-dire, le cap d’éperon, cap avancé d’Angleterre, sur la côte d’Yorck-Shire, au quartier d’En Riding. Sur ce cap il y a un village nommé Kellensey. C’est ce village ou Spurn. Head, qu’on doit prendre pour être ce que Ptolomée, l. II. c. iij. nomme Ocelli promontorium, Ὀκέλου ἄκρον. (D. J.)

SPUTATION, s. (Médec.) c’est l’action de cracher. Il y a des maladies où l’on est fatigué d’une sputation fréquente.

SQ

SQUALUS, s. m. (Hist. nat. Ichthyol.) espece de chien de mer que les naturalistes nomment galeus glaucus, dentibus granulosis, foraminibus circa oculos. C’est un poisson dont la peau est très-rude. On en trouve qui ont plus de 20 piés de longueur, sur 8 à 9 de circonférence dans la partie la plus grosse du corps, & qui pesent au-delà de trente quintaux. L’organe le plus singulier de ces sortes de poissons consiste en un filtre placé entre la pointe du museau & du cerveau, de la consistance & de la couleur du corps vitré, & l’humeur transude par quantité de petits trous de la peau. Presque tous les poissons sont enduits d’une espece d’huile ou de graisse, qui sert à les défendre des impressions nuisibles que l’eau pourroit faire sur leur peau & sur leurs écailles ; cette huile est apparemment un produit de leur transpiration ; mais le squalus est encore doué à sa partie antérieure, destinée à fendre l’eau, d’un magasin abondant de cette matiere huileuse, qui lui sert sans doute à lubrifier cette partie, & peut-être à bien d’autres usages qui nous sont inconnus. (D. J.)

SQUAMMEUX, ÉCAILLEUX, adj. en Anatomie. c’est une épithete des sutures fausses ou bâtardes du crâne ; parce qu’elles sont composées d’écailles semblables à celles des poissons, ou comme des tuiles qui avancent les unes sur les autres. Voyez Suture.

Les sutures squammeuses sont aussi appellées temporales, parce qu’elles sont formées par les os des tempes. Voyez Temporal.

SQUELETE, s. m. (Anatomie.) on entend par un squelete tous les os d’un animal dépouillé des tégumens, des muscles, des vaisseaux, des glandes & des visceres, & rangés dans leur situation naturelle. On peut étendre l’acception de ce terme à toute préparation seche ; mais le gros des anatomistes l’a restraint à la préparation des os.

Il y a deux sortes de squeletes, le squelete naturel, dans lequel les os tiennent ensemble par leurs ligamens ; le squelete artificiel, où ils sont attachés avec du fil-d’archal, ou quelqu’autre substance qui ne faisoit point partie de l’animal à qui les os appartiennent.

On prépare de la premiere maniere les petits sujets, & ceux dont les os ne sont pas entierement ossifiés, parce que si toutes leurs parties étoient séparées, leur petitesse & leur peu de solidité ne permettroient pas au plus habile artiste de les réunir, au lieu que les os des adultes sont proprement & commodément nettoyés lorsqu’ils sont séparés, & il n’est pas difficile de les replacer ensuite, & de les fixer dans leur état naturel.

On suit quelquefois les deux méthodes dans la préparation d’un même squelete ; on laisse les petits os unis par leurs ligamens naturels, & l’on sépare les gros, on les nettoie, & on les attache ensuite avec