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2o. Stratonicie, ville de l’Asie mineure, près du mont Taurus. Strabon, l. XIV. p. 660. l’appelle Stratonicia ad Taurum, pour la distinguer de Stratonicie de Carie ; mais on ignore la province & le lieu où elle étoit située. (D. J.)

STRATONIS Insula, (Géogr. anc.) île du golfe Arabique, selon Strabon, l. XVI. p. 670. & Pline, l. VI. p. 29. Elle étoit vers l’embouchure de ce golfe, & dans le golphe même. (D. J.)

STRATOPEDARCHA, (Hist. des Emp. grecs.) chef de la garde tzaconienne ou lacédémonienne, que les successeurs de Constantin entretenoient auprès de leur personne. Cette garde étoit armée de hallebardes, & revêtue de corselets qui avoient des figures de lions ; elle portoit une capote de drap, & sur la tête un capuchon ; leurs pilaticia étoient à ce qu’on croit des masses d’armes, ou des banderoles attachées au bout d’un javelot. (D. J.)

STRATOR, (Antiq. rom.) ce mot désigne quelquefois un officier de l’armée, chargé de veiller aux chemins, pour que rien n’arrêtât la marche des troupes ; en conséquence, il faisoit raccommoder les ponts, applanir les hauteurs, couper les bois incommodes, & disposer toutes choses pour le passage des rivieres.

Quelquefois strator ne désigne que l’officier chargé de prendre soin des chevaux que les provinces fournissoient pour l’usage public.

Enfin strator signifioit dans les derniers tems, l’écuyer qui tenoit la bride du cheval de l’empereur, & l’aidoit à monter dessus ; c’étoit le même homme que les Grecs nommoient anaboleus. (D. J.)

STRATOS, (Géog. anc.) 1o. ville de Grece dans l’Acarnacie, sur le fleuve Achéloüs. Thucydide, liv. II. p. 154. dit que Stratus est une très-grande ville de l’Acarnanie, & plus bas, en décrivant le cours du fleuve Achéloüs, il ajoute que dans la haute Acarnanie, ce fleuve arrosoit la ville de Stratus. Tite-Live nous apprend que cette ville étoit très-forte ; il la met dans l’Etolie, parce qu’elle étoit aux confins de cette contrée, qui étoit séparée de l’Acarnanie par le fleuve Achéloüs : d’ailleurs les bornes de ces deux contrées ne furent pas toujours les mêmes ; la puissance des Etoliens s’étant accrue, ils étendirent leurs frontieres aux dépens de leurs voisins. Strabon, l. X. donne la situation de Stratum, & sa distance de la mer : car il dit que pour arriver à cette ville, il falloit naviger deux cens stades & plus sur le fleuve Achéloüs.

2o. Fleuve de l’Hircanie ; c’étoit un de ceux qui prenoient leur source au mont Caucase ; selon Pline, l. VI. c. xvj. ce fleuve que Ptolomée, l. VI. c. ix. nomme Straton, venoit de la Médie, couloit par le pays des Anarins, & se jettoit dans la mer Caspienne. (D. J.)

STRAUBING, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, au cercle de Baviere, sur le Danube, capitale d’un petit territoire, auquel elle donne son nom, à huit lieues au-dessous de Ratisbonne ; les Autrichiens raserent ses fortifications en 1743. Long. 29. 40. latit. 48. 51.

Naogeorgus (Thomas), naquit en 1511 à Straubing, & mourut vers l’an 1578. Il entendoit assez bien le grec, & traduisit de cette langue en latin divers traités de Plutarque, Dion, Chrysostome, & les lettres de Synésius. Il fit aussi des poëmes en vers, qui ne plaisent ni aux Catholiques romains, ni aux protestans qui ont un peu de goût. Tel est celui qui a pour titre, Bellum papisticum. Il le publia en 1553, & le dédia à Philippe landgrave de Hesse. Il composa des tragédies dans le même esprit, entre autres son Pammachius, & son Mercator, le Marchand converti, car cette derniere a été traduite en françois,

& imprimée en 1591 ; le nom allemand de Naogeorgus, étoit Kirchmaier. (D. J.)

STRAVICO ou STRAVICHO, (Géogr. mod.) petite ville de la Turquie européenne, dans la Romanie, aux confins de la Bulgarie, sur le bord de la mer Noire, au fond d’un golfe de même nom, entre Mesembria & Sisopoli. (D. J.)

STREL, la, (Géog. mod.) & par les Allemands Istrig, riviere de Hongrie, dans la partie septentrionale de la Transilvanie, qu’elle arrose pour se perdre ensuite dans la riviere de Muros, vers les confins de la Haute-Hongrie ; c’est la Sargetia des anciens. (D. J.)

STRELEN, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, en Silésie, dans la principauté de Brieg, sur la riviere d’Olaw. (D. J.)

STRÉLITS, (Hist. de Russie.) milice de Russie, cassée & abolie par le czar Pierre I. au sujet d’une grande rébellion qu’elle excita dans son empire. La milice des Strélits, comme celle des Janissaires, disposa quelquefois du trône de Russie, & troubla l’état presque toujours autant qu’elle le soutint. Ces Strélits composoient le nombre de quarante mille hommes. Ceux qui étoient dispersés dans les provinces, subsistoient de brigandages ; ceux de Moscou vivoient en bourgeois, ne servoient point, & poussoient à l’excès l’insolence. Enfin après plusieurs révoltes ces Strélits marcherent vers Moscou pendant que le czar étoit à Vienne en 1698 ; ils formerent le dessein de mettre Sophie sur le trône, & de fermer le retour à un czar, qui osa violer les usages, en osant s’instruire chez les étrangers. Pierre instruit de cette révolte, part secrettement de Vienne, arrive à Moscou, & exerce sur la milice des Strélits un châtiment terrible, les prisons étoient pleines de ces malheureux. Il en fit périr deux mille dans les supplices, & leurs corps resterent deux jours exposés sur les grands chemins. Cette sévérité étoit sans exemple ; ce prince eût été sage de condamner les chefs à la mort, & de faire travailler les autres aux ouvrages publics, car ce furent autant d’hommes perdus pour lui & pour l’état ; & la vie des hommes doit être comptée pour beaucoup, sur-tout dans un pays presque désert, & où par conséquent la population demande tous les soins d’un législateur. Le czar au contraire ne montra dans cette occasion que de la fureur, par la multitude des supplices ; il cassa le corps des Strélits, & abolit leur nom ; ce qu’il pouvoit faire en les dispersant dans ses vastes états, & en les occupant à défricher des terres. Hist. de l’empire de Russie par M. de Voltaire. (D. J.)

STRELITZ, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, en Silésie, dans la principauté d’Oppelen, à 4 lieues environ de la ville d’Oppelen, entre les rivieres de Malpenaw & de Kladinitz. (D. J.)

STRENGENBACH ou STRENGBACH, le, (Géog. mod.) riviere de France, dans la haute Alsace. Elle prend sa source près de Sainte-Marie aux Mines, & se perd dans le Fecht. (D. J.)

STRENGNES, (Géog. mod.) petite ville de Suede, dans la Sudermanie, sur la rive méridionale du lac Maler, & à 15 lieues au sud-ouest d’Upsal. Le roi Charles IX. est inhumé dans la cathédrale. Long. 35. 14. lat. 59. 28.

Peringskiold (Jean), savant antiquaire suédois, naquit à Strengnes en 1618, & mourut en 1720, âgé de 102 ans ; c’étoit le patriarche des hommes de lettres. Il a mis au jour de beaux & grands ouvrages pendant le cours de cette longue vie. On lui doit entre autres celui qui est intitulé, Historia regum septentrionalium, & qui forme 14 vol. in-fol. Voyez le pere Nicéron, Mém. des hommes illustres, t. I. p. 66. & suiv. (D. J.)

STRÉNIE, s. f. (Mythol.) nom d’une déesse des