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Tapyra-pecis, (Hist. nat. Botan. exot.) espece de laiteron du Brésil. Cette plante n’a qu’une tige, qui s’éleve à la hauteur de la jambe de l’homme. Ses feuilles sont étroites, oblongues, dentelées & velues. Ses fleurs croissent au sommet de la tige, & sont couvertes de duvet. (D. J.)

TAPYRI, (Géog. anc.) peuples d’Asie, que Pline, liv. VI. ch. 16. & Strabon, liv. XI. pag. 514. joignent avec les Amariacæ & les Hyrcaniens. Ils sont différens des Tapori de Ptolomée, mais ce sont les mêmes qu’il nomme Tapuri. Le P. Hardouin dit que les Tapyri & les Amariacæ, habitoient le pays qu’on nomme présentement le Gilan. Ils étoient grands voleurs, & si adonnés au vin, qu’ils se servoient de cette liqueur pour tout remede. Les hommes portoient des robes noires & des cheveux longs ; les femmes avoient des robes blanches, & portoient les cheveux courts. Les Tapyris étoient si peu attachés aux femmes qu’ils avoient prises, qu’ils les laissoient épouser à d’autres, après qu’ils en avoient eu deux ou trois enfans. Celui d’entr’eux qui avoit donné les plus grandes marques de valeur & de courage, avoit le pouvoir de choisir celle qui étoit le plus à son gré. (D. J.)

TAQUE, s. f. (Jeu de billard.) instrument dont on se sert pour jouer au billard, & qui differe d’un autre instrument qu’on nomme aussi billard. La taque est composée d’une longue verge de bois flexible de la grosseur d’un pouce, & qui va toujours en diminuant imperceptiblement jusqu’à l’autre bout, qui entre dans une masse postiche de bois, qui est à-peu-près semblable à la masse de l’instrument appellé billard. (D. J.)

TAQUER, terme d’Imprimerie ; c’est avant que de serrer entierement une forme, & après avoir arrêté foiblement les coins, abaisser les lettres hautes, ou plus élevées qu’elles ne doivent être, avec le taquoir, sur lequel on frappe légerement avec le manche du marteau, en parcourant tout l’espace de la forme. Voyez Taquoir.

TAQUET-FILIEUX ou Fiteux, (Marine.) nom qu’on donne à différentes sortes de crochets de bois petits, où l’on amarre diverses manœuvres. Voyez encore Sep de drisse.

Taquet a cornes, (Marine.) c’est un taquet à cornes ou à branches, qui sert à lancer les manœuvres. Il y a des taquets dans les sarques, au grand mât & au mât de misaine ; on amarre les cornets à ceux de ce dernier mât.

Taquet a gueule ou a dent, (Marine.) taquet qui se cloue par les deux bouts, & qui est échancré par le dedans.

Taquet de fer, (Marine.) espece de taquet à gueule, qui sert dans les constructions & le radoub des vaisseaux, à faire approcher & joindre les membres, les préceintes & les bordages.

Taquet de la clé des étains, (Marine.) Voyez Clé des étains.

Taquet de mast de chaloupe, (Marine.) taquet à dents qui est vers le bas du mât, & où l’on amarre la voile.

Taquets d’amure, (Marine.) ce sont des pieces de bois courtes & grosses, rouées, qu’on applique de chaque côté du vaisseau, pour servir de dogue d’amure. Voyez Dogue d’amure.

Taquets de cabestan, (Marine.) Voyez Cabestan & Fuseaux.

Taquet d’échelle, (Marine.) pieces de bois qui servent d’échellons, ou de marches aux échelles des côtés du vaisseau.

Taquets d’écoutes, (Marine.) Voyez Bittes.

Taquets de haubans, (Marine.) longues pieces de bois amarrées aux haubans d’artimon, où il y

a des chevillots, qui servent à élancer les cargues.

Taquets de hune a l’angloise, (Marine.) ce sont deux demi-ronds, qui servent de hune, étant mis aux deux côtés du bout du mât de beaupré.

Taquets de ponton, (Marine.) gros taquets, semblables à ceux qui servent de dogue d’amure aux vaisseaux, par où passent les attrapes lorsqu’on les carene.

Taquets de vergue, (Marine.) ce sont deux taquets qui sont à chaque vergue.

Taquets simples, (Marine.) taquets qui ont la forme d’un coin, & qui servent à divers usages.

Taquets, Piquets, (Jardinage.) petits piquets que l’on enfonce à tête perdue & à fleur de terre, à la place des jalons qui ont été dréssés sur l’alignement, ou qui ont été buttés ou déchargés suivant le nivellement. Ces taquets ainsi enfoncés, ne s’arrachent point, reglent le niveau ou la pente d’une allée, & servent à faire des repaires pour dresser le terrein.

Taquet, s. m. (Tonneler.) petit morceau de cercle aiguisé par les deux bouts, qu’on met en rabattant les tonneaux entre les torches pour les maintenir. (D. J.)

Taquet, terme de Fauconnerie, c’est un ais sur le bout duquel on frappe pour faire revenir l’oiseau, lorsqu’il est au soleil en liberté.

TAQUIS, s. m. (Corn.) on appelle toile en taquis, des toiles de coton qui se fabriquent à Alep ou aux environs.

TAQUOIR, s. m. ustensile d’Imprimerie, c’est un morceau de bois tendre, ordinairement de sapin, très-uni, au moins d’un côté, lequel est de sept à huit pouces de long, sur trois à quatre de large, & huit à dix lignes d’épaisseur, dont on se sert pour taquer les formes, c’est-à-dire pour abaisser les lettres qui se trouvent trop hautes, parce que leur pié n’est pas de niveau avec celui des autres : à quoi il faut faire attention avant de serrer les formes, telles qu’elles doivent l’être pour être garanties d’accidens. Voyez Taquer.

TAQUONS, s. m. pl. terme d’Imprimerie, ce sont des especes de hausses, faites avec de petits morceaux de papier que l’on met sous la forme, sur le carton, ou que l’on colle sur le tympan, pour faire paroître des lettres un peu basses, ou des lignes qui viennent trop foibles. On appelle encore taquons, les découpures de papier ou de parchemin, que l’on retire d’une frisquette taillée pour imprimer rouge & noir. Voyez Hausses, Carton, Tympan.

TARABAT, s. m. terme de religieux, sorte d’instrument grossier, servant à reveiller les religieux dans la nuit, pour les avertir d’aller prier Dieu au chœur. Il y a un tabarat en forme de cresselle, dont on se sert dans la Semaine Sainte pour avertir d’aller à tenebres. Il y en a d’autres qui ne consistent qu’en une petite planche avec de gros clous mis en haut & en bas, & une verge de fer qui frappe dessus. (D. J.)

TARABE, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) nom d’un perroquet du Brésil, tout verd excepté sur la tête, la gorge & le commencement des aîles qui sont rouges ; son bec & ses jambes sont d’un gris-brun. Margravii. Hist. Brasil. (D. J.)

TARABITES, s. f. (Hist. mod.) ce sont des machines, aussi simples que singuliers, dont les habitans du Pérou se servent pour passer les rivieres, & pour se faire transporter d’un côté à l’autre, ainsi que les chevaux & les bestiaux. La tarabite est une simple corde faite de liane, ou de courroies très-fortes de cuir, qui est tendue d’un des bords d’une riviere à l’autre. Cette corde est attachée au cylindre d’un tourniquet, au moyen duquel on lui donne le degré de tension que l’on veut. A cette corde ou tarabite, sont attachés deux crocs mobiles qui peuvent par-