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tre extrémité ; le manche qui est de bois est long & fort à proportion, ordinairement de plus de vingt pouces de longueur. Le têtu à arrête, qui sert aussi aux maçons pour la démolition des bâtimens, est propre à briser & rompre les pierres qui sont trop dures, & qui resistent au têtu commun ; c’est une espece de masse de fer, dont les deux bouts, qui chacun se séparent en deux coins, en forme de dents, sont tranchans & fort acerés ; il n’a guere que huit à dix pouces de longueur, mais il est fort épais ; son manche est plus long qu’au têtu ordinaire, pour lui donner plus de coup. Le têtu à limosin, qu’on nomme aussi un gurlet, tient des deux têtus dont on vient de parler ; il a la tête fendue d’un côté, comme le têtu à arrête, & est pointu de l’autre, comme le têtu commun. (D. J.)

TÉTUAN, (Géog. mod.) ville d’Afrique au royaume de Fez, sur la riviere de Cus, à une lieue de la côte de la mer. Elle est ancienne & commandée par un château ; c’est une des plus agréables villes de la Barbarie. Les Juifs y sont en assez grand nombre, & y font un bon commerce. Long. 12. 20. lat. 35. (D. J.)

TETUS, ou TAŒTOIE, (Géog. mod.) petite ville de la Tartarie moscovite, à la droite de la riviere de Zerdik, qui est un bras de la grande riviere de Kama. Cette ville est sur une haute montagne, & est à cent vingt werstes, ou vingt-quatre lieues d’Allemagne, de Casan. Long. 70. 24. lat. 55. 12. (D. J.)

TETY-POTE-IBA, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) en latin vitis arbustiva Pisonis ; cette plante est, dit-on, produite par la fiente d’oiseaux, appellés telyns, déposée près des orangers, avec lesquels elle s’unit étroitement, & croissant par-dessus, les fait mourir.

Avec les racines & les branches écrasées ensemble, & frites dans de l’huile commune, on fait un remede pour les enflures des jambes. Ray, hist. plant. (D. J.)

TEUCHITES, s. m. (Hist. nat. Bot. anc.) nom donné par quelques anciens botanistes au schœnanthe, ou jonc odorant ; le mot teuchites n’étoit originairement qu’une épithète qu’on ajoutoit au nom de schœnanthe, pour désigner un endroit d’où l’on en tiroit une espece particuliere ; mais les écrivains qui suivirent, donnerent ce nom comme étant celui de la plante même. Dioscoride dit que le schœnanthe de Babylone, s’appelloit teuchites, & Pline donne avec raison le nom teuchites au schœnanthe de Nabata en Arabie. Il y avoit pour mieux dire une ville nommée Teuochis, en Egypte, sur les confins de l’Arabie ; & les géographes parlent aussi d’un lac situé au voisinage de cette ville. C’étoit probablement dans ce lac que naissoit le schœnanthe, ou jonc odorant ; de-là, on le portoit à Teuochis, où il étoit vendu sous le nom de la ville qui en faisoit le commerce. (D. J.)

TEUCRIUM, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, labiée, dont les étamines occupent la place de la levre supérieure ; la levre inférieure est divisée en cinq parties, celle du milieu est la plus grande & concave comme une cuilliere ; les quatre autres sont placées par paire au sommet de la fleur ; le calice est en forme de cloche, il tient comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & il est entouré de quatre embryons, qui deviennent dans la suite autant de semences arrondies & renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

TEVERONNE, le, (Géog. mod.) riviere d’Italie, dans la campagne de Rome. Sa source est au mont de Trevi, vers les frontieres de l’Abruzze ultérieure, d’où il coule entre la Sabine & la campagne de Rome, & se dégorge à la Cascata, presque à égale distance de Rome & de Castel Giubileo. Il s’appelloit anciennement Anio, & venoit des confins des Herniques, traversoit le pays de Eques, séparoit les

Sabins des Latins, & joignoit le Tibre un peu au-dessus de Rome, après avoir passé à Varia & à Tibur. Cette riviere, dit-on, fut appellée Anio, d’Anius, roi des Toscans, qui s’y précipita de désespoir, pour n’avoir pu atteindre un certain Cethegus qui lui avoit enlevé sa fille. (D. J.)

TEVERTIN, s. m. (Archit.) pierre dure, roussâtre ou grisâtre. C’est la meilleure pierre qu’on ait à Rome. (D. J.)

TEVERTON, (Géogr. mod.) ville à marché d’Angleterre, dans le Dévonshire, sur la riviere d’Ex, & à douze milles d’Exester. Elle députe au parlement. Long. 14. 20. latit. 50. 48. (D. J.)

TEUGUE, s. m. (Marine.) espece de gaillard que l’on fait à l’arriere du vaisseau, pour le garantir de l’injure du tems.

TEUMESSUS, (Géogr. anc.) montagne & village de la Bæotie. L’un & l’autre étoit, selon Pausanias, l. IX. c. xix. sur la voie militaire, & il ajoute que c’est le lieu où Jupiter cacha Europe. On y voyoit un temple dédié à Minerve techlinienne ; mais la statue de la déesse n’y étoit point. Strabon, l. IX. p. 409, met Teumessus dans le territoire de Thèbes. (D. J.)

TEURERT, (Géog. mod.) petite ville ou bourgade d’Afrique, au royaume de Fez, sur le haut d’une montagne, proche la riviere de Za. (D. J.)

TEURIOCHÆMAE, (Géog. anc.) peuples de la Germanie ; Ptolomée, liv. II. c. xj. les place au nord des monts Sudetes. Quelques uns pensent que ce sont les habitans de la Thuringe. (D. J.)

TEURNIA, (Géogr. anc.) ville du Norique, au midi du Danube, selon Ptolomée, l. II. c. xiv. qui la marque entre Virunum & Idunum. Pline, l. III. c. xxiv. nomme aussi Teurnia entre les villes du Norique. Les modernes ne conviennent pas sur la situation précise de cette ville. Il y en a qui veulent qu’elle ait été sur le lac de Chimsée dans la Baviere, parce qu’on y a trouvé une ancienne inscription où il est fait mention de cette ville.

L. Terentio vero
II. Viro Teurn.
Pr. Jur. Dic.

D’autres, comme Cluvier & le p. Hardouin, la cherchent en Carinthie, sur le bord du Drave, dans l’endroit où est aujourd’hui Villach, situation qui s’accorde assez avec celle que Ptolomée donne à l’ancienne Teurnia. (D. J.)

TEUTATES, s. m. (Religion gauloise.) dieu des anciens gaulois qui, selon M. Huet, étoit le dieu Mercure de ce peuple ; ce même dieu, ajoute-t-il, étoit honoré par les Germains sous le nom de Wôdan ou de Godan. Voyez aussi Theuthates, qui est, je pense, la meilleure orthographe. (D. J.)

TEUTHEA, (Géog. anc.) bourgade du Péloponnèse. Strabon, l. VIII. p. 342, dit qu’on en avoit fait la ville Dyma, & qu’on y voyoit un temple dédié à Diane Némidienne. (D. J.)

TEUTHRANIA, (Géog. anc.) contrée & ville de l’Asie mineure, dans la Mysie. Pline, l. V. c. xxx. prétend que le Caïcus prenoit sa source dans cette région. La ville qui donnoit le nom à la contrée, étoit à plus de soixante & dix stades de Pitana & d’Elœa, en tirant vers Pergame. Etienne le géographe dérive le nom de cette ville, de Teuthrane qui régna sur les Mysiens & sur les Ciliciens. Teuthrania est encore une ville de la Galatie, que le périple d’Arrien marque entre Ægiali & Carambis, à 90 stades du premier de ces lieux, & à 120 stades du second. (D. J.)

TEUTHRONE, (Géog. anc.) ville du Péloponnèse, sur le golfe de Laconie. Ptolomée, liv. III. c. xvj. la marque entre Cœne & Las. Pausanias dit qu’en descendant du Pyrrhicus à la mer, on trouve la ville de Teuthrone, & que Teuthrus athénien en étoit re-