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corrompu exprès plusieurs passages de l’ancien Testament qui étoient trop favorables à Jesus-Christ ; mais cette accusation a été mal soutenue. Les passages qu’on les accuse d’avoir ôtés du texte, n’ont apparemment jamais été dans l’hébreu. Enfin ce sentiment est aujourd’hui presqu’entierement abandonné de tous les critiques. Voyez S. Jérôme sur le chapitre vj. d’Isaie, Eusebe, hist. ecclésiast. liv. III. c. x. S. Augustin, de civit. Dei, liv. XV. c. xcij. Calmet, Dict. de la bible, tom. III. p. 652.

3o. Texte se dit encore en théologie dans les écoles de différens passages de l’Ecriture, dont on se sert pour établir & prouver un dogme, ou un sentiment pour répondre à une objection.

4o. Dans l’éloquence de la chaire on appelle texte, un passage de l’Ecriture que le prédicateur choisit, par où il commence son discours, & d’où il en tire la matiere ; en sorte que le discours n’est qu’une paraphrase ou une exposition méthodique du texte. Il doit donc y avoir un rapport, une liaison naturelle entre le discours & le texte ; mais il n’arrive que trop souvent qu’on choisit des textes singuliers qui n’ont nulle connexion avec la matiere qu’on traite, ou qu’on les y adapte par force en établissant des rapports arbitraires, ou des sens qui n’ont point de fondement.

Texte, (terme d’Église.) ce mot en termes d’église, signifie un livre des Evangiles, ordinairement couvert de lames d’argent. Il est porté aux grandes-messes par le sous-diacre, qui le donne à baiser à l’archevêque ou à l’évêque qui officie, avant qu’il baise l’autel. (D. J.)

Texte, s. m. en Musique, c’est le poëme ou les paroles qu’on met en musique. Aujourd’hui cela ne s’appelle plus texte parmi les musiciens, mais seulement les paroles. Voyez Composition, Musique, &c. (S)

Texte, gros, (Fondeur de caracteres d’Imprimerie) dixieme des corps sur lesquels on fond les caracteres d’Imprimerie ; sa proportion est de deux lignes quatre points mesure de l’échelle, & est le corps double du petit texte.

Gros-texte étoit autrefois synonyme au gros-romain, & ne faisoit point de corps. Le sieur Fournier le jeune, dans la proportion qu’il a donnée aux caracteres, a fait celui ci qu’il a nommé gros-texte, & qu’il a placé entre le saint-Augustin & le gros-romain, pour faire un corps double au petit-texte, & pour rendre la correspondance des caracteres plus générale. Voyez Proportion des caracteres, & l’exemple à l’article Caracteres.

Texte, petit, (Fondeur de caracteres d’Imprimerie.) quatrieme corps des caracteres d’Imprimerie ; sa proportion est d’une ligne deux points, mesure de l’échelle, & son corps double est le gros-texte. Voyez Proportion des caracteres d’Imprimerie, & l’exemple à l’article Caracteres.

TEXTILE, adj. m. & s. (mot technique.) ce terme d’art introduit dans notre langue, y étoit absolument nécessaire pour désigner un corps qui peut être tiré en filets propres à faire un tissu ; le verre chaud devient textile, puisqu’on en fait des aigrettes dont les fils sont si déliés qu’ils se plient au gré du vent comme les cheveux. (D. J.)

TEXTUAIRES, s. m. pl. (Hist ecclés.) est le nom que l’on a donné parmi les Juifs à la secte des Caraïtes. Voyez Caraïtes.

Hillel a brillé parmi les traditionnaires, & Schammai parmi les textuaires. Voyez Traditionaire.

Les docteurs en droit civil & canon, appellent aussi quelquefois textuaire, un livre qui ne contient que le texte d’une matiere.

TEXTURE, s. f. signifie proprement l’arrangement & la liaison de différens corps ou filets minces, mêlés & entrelacés comme dans les toiles d’araignée,

dans les draps, étoffes, tapisseries, &c.

Ce mot vient du latin texere, faire un tissu.

Texture se dit aussi en parlant de quelque union, ou liaison des parties dont on a fait un tout, soit qu’on les ait mises sur le métier, tricotées, nouées, liées, enchaînées, dentelées, comprimées ou ajustées ensemble de quelque autre maniere. Voyez Corps, Particule, &c.

Dans ce sens-là, on dit qu’un corps est de texture serrée, compacte, lâche, poreuse, réguliere, irréguliere ; &c. Voyez Pore, Rarefaction, Condensation, &c.

C’est de la texture des parties d’un corps que dépend sa dureté, sa mollesse, son élasticité, sa gravité spécifique, sa couleur, &c. Voyez ces mots. Chambers.

TEYA, la, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne ; elle prend sa source dans les montagnes qui séparent la Bohème de l’Autriche & de la Moravie, & se jette dans le Morawe, un peu au-dessus de Landshut. (D. J.)

TEZAR, ou TEZA, (Geogr. mod.) ville d’Afrique, au royaume & à 16 lieues de Fez, capitale de la province de Cuz, avec une forteresse pour sa défense. Il y a de belles mosquées, & des juifs en grand nombre. Son terroir produit beaucoup de blé & de vin. Long. 9. 35. lat. 33. 40. (D. J.)

TEZCUCO, (Géog. mod.) bourgade de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur le bord du lac du Mexique. Cette bourgade, du tems de Cortez, étoit une ville presqu’égale en grandeur & en opulence à celle du Mexique. Elle avoit des vergers entourés de milliers de cedres, qui portoient leurs têtes jusqu’aux nues. Aujourd’hui il n’y a pas trois cens indiens dans cette bourgade, ni cinquante cedres dans leurs vergers. (D. J.)

TEZELA, (Géog. mod.) ville ruinée d’Afrique, au royaume de Tremecen, dans une grande plaine, à six lieues d’Oran. Les interprètes de Ptolomée croient que Tezela est l’Arina de ce géographe, liv. IV. c. ij. ville de la Mauritanie césariense, qu’il met à 13. 20. de long., & à 30. 50. de lat. (D. J.)

TEZELLE, s. f. terme de Pêche, c’est un filet placé à l’embouchure des petites écluses.

TEZOTE, (Géog. mod.) petite ville d’Afrique, au royaume de Fez, dans la province de Garet, dont elle est capitale, sur la pointe d’un rocher, à trois lieues de Melile. Long. 15. 38. lat. 24. 40. (D. J.)

TF

TFUOI, s. m. (Porc. chin.) nom chinois d’une espece particuliere de vernis qu’ils mettent à la porcelaine, pour lui donner un fonds violet, & y appliquer de l’or par-dessus. Leur ancienne méthode étoit de mêler l’or avec le vernis ordinaire, & d’y ajouter du bleu, ou de la poudre d’une agathe grossiere calcinée, qu’on trouve en abondance sur les bords de leurs rivieres ; mais ils ont remarqué depuis que le vernis brun, qu’ils nomment tsekin, réussit beaucoup mieux ; le bleu se change en violet, & l’or s’y attache parfaitement. Les Chinois vernissent encore leur porcelaine d’une maniere variée, en la vernissant de blanc intérieurement, & extérieurement d’une couleur brune avec beaucoup d’or. Enfin ils diversifient les nuances de la même couleur extérieurement, en faisant sur la porcelaine plus ou moins de couches du même vernis. Observations sur les coutumes de l’Asie. (D. J.)

TH

THABARESTAN, le, ou THABARISTAN, (Géog. mod.) province de Perse, bornée au nord par la mer Caspienne, au couchant par les provinces de Ghilan & de Dilem, au levant par le Giorgian,